juliendemangeat

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Publié le 12 août 2013
Manifeste de sincérité Frances Ha brille par sa spontanéité. Spontanéité soutenue par un montage très alerte qui donne à l’ensemble cette légèreté. Il n’y a aucune gratuité dans la naïveté de Frances. Simplement elle est dans une recherche d’une vie authentique, sans arrière pensée ni concession. D’où ces passages d’une liberté absolue comme le magnifique travelling sur Modern Love ou l’incongruité de son comportement par moment. Ce personnage mi-poétique mi-pathétique se meut à merveille dans cette photo noire et blanc splendide. Beaucoup plus romanesque qu’un Woody Allen (souvent trop écrit) Frances Ha a le grand mérite de nous rendre son personnage totalement transparent. Elle devient touchante au sens propre du terme, on est littéralement touchée par la sympathie qu’elle dégage. Et cette sensation de participer de la vérité du personnage prend tout de suite le dessus sur une posture arty que l’on pouvait redouter au début du film. Navrant de voir qu’une fois de plus la critique belge se vautre dans un procès d’intention qui révèle une vision du cinéma des plus obtuses.


Publié le 31 juillet 2013
Entre blockbuster (il faut sauver le monde), film d’horreur (il faut sauver sa peau) et film d’aventure (il faut résoudre une énigme en voyageant) WWZ trouve tranquillement sa place. Parce que tous ces éléments s’imbriquent tout naturellement, que mark Forster ne force jamais sa mise en scène (les scènes spectaculaires sont pleinement dans la dynamique du film) ni le rythme (à une première partie très enlevée succède un dénouement plus posé). Il parvient également à tirer partie de l’impératif idéologique du blockbuster (ici la famille) pour le confronter au cynisme de la raison d’état (on est sauvé que si l’on est utile). Faisant preuve d’une certaine malice dans la résolution de l’énigme il sait également se montrer cruel à plusieurs occasions (le coup de téléphone qui provoque la mort, la chanson qui déclenche une invasion …). Il évite ainsi cette bienveillance stupide qui contamine trop de productions hollywoodiennes. Cette désinvolture, bien emmenée par un Brad Pitt tout en décontraction, n’est pas la moindre des qualités de ce divertissement haut de gamme.
Publié le 27 juin 2013
La maitrise d’autant de registres cinématographiques fait de Star trek un film d’action pur digne des plus grands. La scène d’entrée époustouflante met la barre très haute dans ce mélange d’action et de romanesque. Toujours en mouvement son esthétique n’est jamais figée. Rarement on aura vu une telle continuité dans l’action et une telle économie dans la narration (rien d’inutile, ce qui est dit est toujours en rapport avec ce que l’on voit). Les scènes d’action se condensent toutes autour d’un moment clé de deux trois secondes ce qui en démultiplie l’effet. L’élégance prime systématiquement sur l’efficacité et l’action n’est jamais gratuite. Comme chez Cameron, Spielberg ou John Woo elle est toujours motivée par les affects des personnages. Et comme chez ces derniers le questionnement sur le sacrifice est essentiel. D’un côté le sacrifice noble pour sauver des vies et de l’autre le cynisme du pouvoir qui n’hésite pas à en sacrifier pour satisfaire des egos malades. Plus fiction que science (dieu merci) il laisse la part belle à l’amitié et aux règlements de compte plutôt qu’à un sinistre culte scientifique aujourd’hui complètement éculé (au cinéma du moins). Brillant.
Publié le 18 juin 2013
Filmer le vide existentiel de la jeunesse dorée californienne c’est de la tarte pour Sofia Coppola. Avec une mise en scène toujours aussi précise et fluide elle entre facilement dans l’intimité de ces personnages, avec cette légèreté qui la caractérise. La simplicité et la répétition des gestes captés par Coppola en dit plus sur la vacuité de ces vies que bien des méthodes discursives gonflantes. Elle évite toute explication psychologisante, ce qui lui donne cette portée universelle sur une époque tournée vers le paraitre et le désir de reconnaissance. Cette obsession de l’ego conduit paradoxalement à la négation de l’individu puisqu’il n’existe qu’à travers le regard d’autrui. Ainsi toutes ces figures perdent de leur consistance au fur et à mesure que le film avance, elles se déshumanisent littéralement pour ne devenir que des caricatures. Le film n’aurait pas de point de vue moral d’après certains critiques, or le constat de l’inconscience de ces jeunes semble sans appel. Pas besoin d’un propos sentencieux pour décrire cette perte de repère totale, mieux vaut en sourire.
Publié le 13 juin 2013
Après une minute de grâce dans l’aéroport, le dialogue muet à travers la vitre, le ton est vite donné. Ce sera celui de l’explication, pas vraiment sereine. Une explication qui cache une recherche de vérité frénétique et qui d’ailleurs tourne souvent à l’interrogatoire. Cela crée une tension permanente qui portera le film jusqu’à son essoufflement, quand l’abcès est crevé et qu’une vérité plus ample est mise à jour. Sa limite aussi est mise à jour, celle d’un système d’une redoutable efficacité mais qui ne laisse que peu de place à l’émotion.
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