juliendemangeat
Accatone
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Publié le 30 novembre 2013
Exemplaire de sobriété (unité de lieu et de temps) Gravity est en opposition total avec le genre, trop souvent monumental. Ici le moteur de l’action n’est pas la célérité ni l’habileté. Au contraire c’est l’absence d’autonomie et la lourdeur des déplacements, on ne peut plus empruntés, qui donnent un côté fantastique à une mise en scène par ailleurs des plus réalistes. Comme souvent dans les fables le réel revient très brutalement : arrimage violent, course contre la montre, appareil défectueux et surtout une morbidité omniprésente. Cette thématique de la mort va prendre plusieurs aspects. Effroyable pour les astronautes accidentés, elle sera vécue avec détachement par le facétieux Clooney. Et pour Mrs Bullock, ce sera un ultime questionnement sur son désir de rester en vie. Inmmanquable.
Publié le 4 novembre 2013
Avec cette manière de filmer très frontale Kechiche délivre un film paradoxalement assez théorique ou il fait l’analyse précise d’une relation amoureuse. Il y réussit le prodige de faire tout son film en gros plan sans pour autant le rendre indigeste. Au contraire, en allant à l’essentiel il nous soulage d’images parasites. Il en est de même pour la narration qui laisse de côté des scènes dramatiques (une dispute avec les parents aurait été coupée) qui n’auraient fait que surcharger le propos. Car la dramaturgie du film est contenue toute entière dans le personnage d’Adèle. Elle est dans ces gros plans qui sondent constamment ses états d’âme. De même l’intemporalité (on ne se rend pas bien compte du temps qui passe) allège le tout en rendant l’histoire moins ancrée dans le réel. La scène qui fait question est nécessaire à l’équilibre du film. Elle en est le climax qui rend plus que tangible cette histoire d’amour. C’est un véritable tour de force puisqu’on en oublie la crudité du sexe pour ne retenir que l’intensité de la passion. Cette scène est comme une apothéose dans l’œuvre de Kechiche qui signe peut-être ici son film le plus abouti.
Publié le 10 octobre 2013
Grosse déception, après le très personnel « une pure affaire », de voir ce réalisateur remplir un tel cahier des charges. Hystérie, veulerie, aventure qui tourne au tourisme, gags parfois lourdingues, personnages limités à leurs effets comiques les plus démonstratifs… Et cette surenchère dans l’invective qui termine de propulser cette comédie qui lorgnait du côté du grand film populaire dans la triste série des films de producteurs tous plus grossiers les uns que les autres.
Publié le 10 octobre 2013
Comédie débridée autant dans sa forme (caméra très légère, montage très alerte) que dans le fond (road movie psychédélique et libertaire, personnages déglingués), « la fille… » arrive à marier esprit nouvelle vague et burlesque. Réhabilitant le gag pour le gag au risque de certains ratés, il est animé d’une personnalité loufoque qui donne à la comédie française une bouffée d’air qui tranche avec une production globalement racoleuse et déprimante.
Publié le 1 octobre 2013
Fable cruelle et grinçante qui n’est pas sans rappeler Funny games. Mais avec une mise en scène décalée par rapport à son sujet, onirique, pleine de tact et de retenue. Qui nous fait avaler cette pilule amère avec douceur. Un pur ovni.
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