Deux tueurs en cavale se planquent à Bruges. Ca sent la comédie criminelle made in england à plein nez. D’emblée le film nous balance des traits d’esprit taillés sur mesure pour ses deux acteurs. C’est le moyen le plus sûr qu’à trouver Mac Do de faire exister ces personnages, plus anglais que nature. En guise de mise en scène, on assiste ainsi à un échange verbal continu, teinté d’ironie et de cynisme (valeurs sûres du cinéma décalé mainstream), le tout assaisonné de raisonnements tordus et autres principes douteux. C’est que Mac Do a essayé de travailler sous toutes ses formes l’absurde qu’il y aurait en chacun de nous (on va jusqu’à empêcher le suicide de l’homme que l’on voulait tuer!). On ne peut pas dire que cela sonne faut puisque dès le début il n’y a aucune recherche de véracité ni de quoi que ce soit d’ailleurs, simplement l’étalage d’un savoir faire labellisé cool and crazy. L’ennui c’est qu’en se préoccupant à chaque instant de positionner son film on fabrique un produit marketing de plus. Plus grave, ne parvenant pas à assumer jusqu’au bout son côté potache (tel un Snatch) le film sombre dans un déluge de morales et d’évidences (on ne tue pas un enfant impunément : merci pour la leçon) voir d’incohérences : à la toute fin, après une poursuite tirée par les cheveux et suite à un quiproquo débile, la victime veut soulager la conscience de son bourreau qui oublie par là même de l’achever (on rêve!). On l’aura compris ce film qui a si peu à dire n’est qu’un banal exercice fourre-tout, un vulgaire étalage de supermarché proposant aux spectateurs - consommateurs un cinéma des plus frelatés.