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Publié le 1 mai 2014
Claude Lelouch, père de sept enfants de cinq femmes différentes, s'est consacré tout au long de sa vie essentiellement à la caméra, au détriment de leur éducation. Conscient de ce manque, il fait aujourd'hui amende honorable en leur demandant pardon publiquement, à travers ce film qui met en scène un personnage, joué par Johnny Hallyday, qui lui ressemble beaucoup. C’est donc à une véritable mise-en-abîme que nous invite Claude Lelouch, celui d’un artiste passionné par son art, sa liberté de créer, de vivre une dernière histoire d’amour mais qui a un peu oublié de s’occuper de ses enfants en cours de route. Alors que dire sur ce film ? Il y a du bon (ah le sourire et le naturel de Sandrine Bonnaire), du mauvais et même une petite scène d'anthologie (la complicité d'Eddy Mitchell et de Johnny Hallyday façon "dernière séance" est un régal). Il y a décidément un peu de tout dans ce film, à prendre (surtout dans sa première partie) et à laisser (essentiellement dans sa deuxième partie, celle qui inclue une intrigue criminelle totalement hors propos et planplan à souhait). « Salaud, on t'aime » aurait gagné à rester dans ce premier registre, celui de l'amitié, l'amour, la famille recomposée, les compromissions nécessaires et autres petits mensonges de la vie, la réconciliation et le pardon. Un film que certains vont adorer détester tant il prête aisément le flanc aux critiques mais qui séduira son public fidèle, par la tendresse, la sincérité, la générosité et le regard affectueux (complaisant diront les mauvaises langues) qui s'en dégagent.

Publié le 1 mai 2014
Le refoulement, l’étouffement familial, l’homophobie, la violence, Xavier Dolan nous invite dans un huis clos étouffant aux tonalités brunes, couleurs terreuses de la ferme, ou encore blondes, couleurs des blés ou de l’invraisemblable chevelure de Tom. Les films de Xavier Dolan ne me laissent jamais sur une impression mitigée mais suscitent toujours en moi des avis très contrastés : je les adore (« Les Amours imaginaires », « Lawrence anyways ») ou je les déteste (« J'ai tué ma mère »). Et bien force est de constater que « Tom à la ferme » fait partie de cette deuxième catégorie. Si ce film est une adaptation d’une pièce de Marc Michel Bouchard, l’adaptation scénaristique de Xavier Dolan est suffisante forte pour qu’on en oublie l’origine théâtrale, même si de nombreux plans se passent dans un lieu fixe, à savoir la cuisine de la ferme familiale. Voilà au moins un bon point. Mais pour le reste… quel ennui. Je n’ai pas cru une seconde à cette relation sadomasochiste, je n’ai rien ressenti de la tension censée nous embarquer dans une sensation d’angoisse ou de malaise, j’ai trouvé la narration répétitive, bref je suis restée totalement en dehors. Mais tout cela ne m’empêchera pas d’être présente au prochain rendez-vous du réalisateur, un film que j’espère adorer, pour compenser cette escapade fermière, qui ne me laissera pas un grand souvenir.

Publié le 1 mai 2014
Dire que j’y allais à reculons en allant voir ce film est un euphémisme tant j’avais des craintes de devoir me coltiner une douloureuse démonstration de l’ultra moderne solitude de nos sociétés actuelles. Avec en corolaire la dénonciation des nouvelles technologies de l’information, qui dévorent notre quotidien et nous enferment dans un monde narcissique, avec toutes les longueurs qui cela supposait tant le propos risquait d’être répétitif et de boucler sur lui-même. Il y a de cela, bien sûr, mais le réalisateur Spike Jonze m’a assez bluffée par la subtilité de son propos tout en nuances, et arrive à nous déstabiliser et à nous questionner véritablement. Car il nous invite à une véritable romance, aussi virtuelle soit-elle, entre Samantha (Scarlett Johansson), une voix sensuelle provenant d’un programme informatique de pointe, et Theodore Twombly (Joachin Phoenix), un homme dépressif au regard triste et éteint, qui a du mal à se remettre de sa séparation. Cette relation nous surprend, nous intrigue, nous questionne et finit par nous émouvoir. Car Theodore nous touche dans sa quête désespérée de la femme idéale et lorsqu’il avoue qu’il n’a jamais aimé personne comme il a aimé Samantha, nous ne pouvons que ressentir une très grande compassion envers lui. Un film d’une très grande sensibilité, au propos finalement universel et qui doit aussi beaucoup à la magistrale interprétation de Joachin Phoenix.

Publié le 31 mars 2014
Avant de parler du film, situons un peu le contexte. Comme beaucoup d’artistes de son époque (Max Ernst, Dali), Luis Buñuel s’exile aux Etats-Unis au début de la seconde guerre mondiale. C’est une période très noire pour lui : sans argent, sans travail, déprimé, il est prêt à faire tout et n’importe quoi. Alors qu’il est sur le point de prendre la nationalité américaine, il se retrouve presque par hasard au Mexique,accompagnant une amie pour un séjour de trois jours. Il y croise le producteur Oscar Dancigers, qui lui propose de tourner pour lui des films populaires à petits budgets. Luis Buñuel n’hésitera pas une seconde et s’installera à Mexico avec femme et enfants. En 1949, il adoptera même la nationalité mexicaine. Malgré les contraintes budgétaires, il y tournera un de ses films les plus inspirés : Los Olvidados (les oubliés en français). Luis Buñuel se promènera pendant six mois dans les bidonvilles pour toucher au plus près les enfants pauvres de Mexico. Il en sortira un film sans appel, âpre, violent, d’un réalisme proche du documentaire. Ce qui ne l’empêchera pas de tourner quelques séquences oniriques du meilleur effet et d’introduire, au détour d’une scène ou l’autre, des éléments plus surréalistes, par petites touches. Victimes d’une société pauvre, sans éducation, sans amour, ces enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes ne peuvent que se transformer en bourreaux, exprimant sans entrave leur pulsion destructrice. Jaibo, le chef de bande, est sans doute le plus violent. Incarnation du mal mais aussi du désir à l’état pur. Pulsion de vie, pulsion de mort. Los Olvidados sera très contesté à sa sortie à Mexico, les critiques lui reprochant une vision trop sombre de leur pays. La critique internationale saluera plutôt le retour de Buñuel dans le giron des grands cinéastes. Ce film remportera le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1951. Un film sur les sacrifiés de la société, aussi poignant que cruel et désenchanté car sans espoir. Je le recommande vivement.

Publié le 26 mars 2014
Une belle brochette d’acteurs ne fait pas forcément un bon film et celui-ci en est malheureusement la preuve. Que ce soit une adaptation d’une pièce théâtrale n’échappera sans doute à personne tant le film est noyé sous les dialogues se conjuguant trop souvent sur le même mode : cynique – cruel – violent - hystérique. Même Meryl Streep ne sauve pas son personnage, tant elle n’arrive pas à lui conférer une once d’humanité. Caricaturale, Meryl Streep ? Et bien oui, aussi incroyable que cela puisse paraître. Alors que Julia Roberts est d’une surprenante justesse. Un film qui tourne en rond, à tel point que la révélation dans la dernière partie du film, censée sans doute constituer le point d’orgue de l’histoire familiale, nous laisse totalement indifférent. Une fin de générique qui m’a semblé bien longue à venir et une envie d'abréger le film comme pas permis. Quel ennui !

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