Los Olvidados

Réalisateur:
Origine:
  • Mexique
Genres:
  • Crime
  • Drame
Public: Tout public
Année de production: 1950
Durée: 1h20
Synopsis : Dans une banlieue déshéritée de Mexico, El Jaïbo, échappé d’une maison de correction, retrouve sa bande. Ensemble, ils agressent un aveugle et dévalisent un cul-de-jatte. Mais El Jaïbo veut avant tout se venger de Julian, qu’il accuse de l’avoir dénoncé. Accompagné du jeune Pedro, El Jaïbo attire Julian dans un traquenard et le tue. Seul témoin du meurtre, Pedro va alors désespérément tenter de retrouver le droit chemin...
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Avis des internautesdu film Los Olvidados

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Publié le 31 mars 2014
Avant de parler du film, situons un peu le contexte. Comme beaucoup d’artistes de son époque (Max Ernst, Dali), Luis Buñuel s’exile aux Etats-Unis au début de la seconde guerre mondiale. C’est une période très noire pour lui : sans argent, sans travail, déprimé, il est prêt à faire tout et n’importe quoi. Alors qu’il est sur le point de prendre la nationalité américaine, il se retrouve presque par hasard au Mexique,accompagnant une amie pour un séjour de trois jours. Il y croise le producteur Oscar Dancigers, qui lui propose de tourner pour lui des films populaires à petits budgets. Luis Buñuel n’hésitera pas une seconde et s’installera à Mexico avec femme et enfants. En 1949, il adoptera même la nationalité mexicaine. Malgré les contraintes budgétaires, il y tournera un de ses films les plus inspirés : Los Olvidados (les oubliés en français). Luis Buñuel se promènera pendant six mois dans les bidonvilles pour toucher au plus près les enfants pauvres de Mexico. Il en sortira un film sans appel, âpre, violent, d’un réalisme proche du documentaire. Ce qui ne l’empêchera pas de tourner quelques séquences oniriques du meilleur effet et d’introduire, au détour d’une scène ou l’autre, des éléments plus surréalistes, par petites touches. Victimes d’une société pauvre, sans éducation, sans amour, ces enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes ne peuvent que se transformer en bourreaux, exprimant sans entrave leur pulsion destructrice. Jaibo, le chef de bande, est sans doute le plus violent. Incarnation du mal mais aussi du désir à l’état pur. Pulsion de vie, pulsion de mort. Los Olvidados sera très contesté à sa sortie à Mexico, les critiques lui reprochant une vision trop sombre de leur pays. La critique internationale saluera plutôt le retour de Buñuel dans le giron des grands cinéastes. Ce film remportera le prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1951. Un film sur les sacrifiés de la société, aussi poignant que cruel et désenchanté car sans espoir. Je le recommande vivement.
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