Au début, j'ai cru devoir réduire ce film à une simple manifestation du genre auquel il appartient, le biopic. Et puis, très vite, derrière le mythe Chanel, est apparu le personnage dont l'histoire douloureuse et le parcours complexe, si peu prévisible, trouvent des échos en chacun de moi. Dix plus tard, Audrey Tautou abandonne enfin, et totalement, Amélie. Elle est d'une grande justesse, collant si bien à la personnalité de Mademoiselle telle qu'elle fut dépeinte par ses contemporains ou ses grands biographes. Le petit plus du film est de relayer, tout au long du récit, les éléments de la génèse de ce qui est, encore aujourd'hui, le style Chanel.

Le film est parfait au niveau des scènes de catastrophe. Sur ce plan, scotchage absolu sur le siège. Il y a bien des moments de suspens, à la fois intenses et prenants, mais pour le reste, il y a un gros problème qui a la taille et l'allure d'une soucoupe volante. Sans la parenthèse SF riche d'imageries bibliques, dans son genre, ce film aurait été parfait.

Ce film est magnifique parce qu'en moi il distille le doute. Oui, Hanna est condamnable, mais qu'aurions nous fait à sa place ? C'est l'histoire d'une génération qui découvre et comprend ce que la précédente a fait; et elle en éprouve de la honte et de la culpabilité. C'est l'histoire d'une femme qui, derrière le paravent d'une histoire qui la dépasse cache une tragédie personnelle. Je me sens presque coupable d'éprouver de l'empathie pour Hanna Schmizt.

Ce film est un bijou de finesse et d'émotions, il est d'une subtilité rare et son propos trouve un echo terrifiant dans toute réalité. C'est un chef d'oeuvre, tout simplement.

Moi, j'ai adoré et ce peut-être pour les mêmes raisons que le précédent n'a pas aimé. C'est somptueux, ça se déploie comme une grande fresque, on comprend tout à fait qu'il a voulu donner "sa" version d'AUTANT EN EMPORTE LE VENT et c'est tant mieux. Je suis resté ébahi du début à la fin, passant par de multiples émotions pour ne plus être qu'un individu parmi d'autres qui se prend à rêver à ces destinées extraordinaires qui n'ont de mesures que face à une Histoire qui les dépasse.