Tant de perfection ne pourrait sortir que d'un esprit névrosé, mais on s'en moque car tout dans ce film est une émanescence de la beauté.Musique, casting, photo, on touche au sublime et c'est tant mieux.

Un très bon film, un grand moment. Nul besoin de raconter l'histoire, on la connaît et on sait aussi comment ça finit. Et pourtant, d'un bout à l'autre on est captivé, comme si on avait la certitude d'assister, en coulisses, à la naissance d'un événement historique.

Faisant écho à son film et peut-être parce qu'il sait que choisir, c'est avant tout renoncer, on dirait que le réalisateur a été incapable de choisir et qu'il nous perd et nous sème dans les 1001 vies possibles de Nemo Nobody. C'est faut reconnaître que tant qu'on ne choisit pas, tout devient possible; il faut aussi savoir que si on ne choisit pas, on n'avance pas et à mon sens, c'est ce qui se passe dans ce film manifestement trop long pour ce qu'il a à dire. Les acteurs sont parfaits, la photo est superbe, l'esthétisme est magnifique, mais l'auteur se noie et oublie que les idées les plus complexes peuvent se traiter simplement, nul besoin de les rendre encore plus compliquées qu'elles ne sont pour faire passer le message. Ainsi, souffrant du syndrôme "too much" (illustré par le souhait d'en faire trop), le film s'égare dans des histoires qui ne sont que redondantes (A-t-on vraiment besoin du développement lié à Jean) et s'éloigne de son point d'ancrage (suivre la mère ou rester avec le père) pour finalement s'achever sur une vérité universelle: quoi qu'on choisisse, ça n'aura par toujours la tournure que l'on voudrait que ça ait.

Ce film est magnifique. Du moins pour moi, de mon simple avis. Il est étrange de penser que je ne suis d'accord avec aucun des post précédents et c'est encore plus surprenant de comprendre que j'aime ce film pour les mêmes raisons que les autres le trouvent mauvais. Lenteur, longueur et lourdeur, je suis d'accord avec tout cela, mais en même, par l'esthétisme déployé et par l'interprétation toute en retenue et en suggestion des acteurs, j'ai l'impression de naviguer vers une autre dimension. Ce n'est pas une histoire d'amour, c'est la rencontre de deux génies; deux planètes issues d'un même univers fait de modernité croisent leur trajectoire un temps, et c'est comme si tout se suspendait. De leur histoire, il ne sortira rien de bon ou de mauvais; c'est, juste qu'à leur façon, avec des armes différentes, ils mènent le même combat. Elle, par sa mode épurée et sa simplicité travaillée, veut déparer une société qui crie son opulence en l'étalant; lui, par sa musique, en plaçant dans l'oeuvre, le rythme avant la mélodie, veut sécouer des oreilles gâchées par trop de classicisme. J'ai été pris par le symbolisme de leur histoire et je vois que derrière les créations respectives, il y a plus que des tissus ou des odeurs, des bruits saccadés et des sons étranges, il y a le souhait avoué d'être moderne.

J'ai trouvé ce film nul, pis, je me suis ennuyé. Excepté deux ou trois perles d'écriture, le reste est d'une convenance sans fond. Ce film n'est pas neuf et le regard d'Amanda Sthers est loin d'être nouveau ou novateur.