Fritzlangueur

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Film préféré de l'utilisateur Fritzlangueur

Publié le 8 décembre 2015
« The walk, rêver plus haut », avec Zemeckis aux commandes était une promesse de tenir l’un des projets, si ce n’est le projet cinématographique les plus original de l’année. L’incroyable traversée des WTC par Philippe Petit en 1974 avait tout d’un sujet en or pour un réalisateur qui du « Retour vers le futur » à « Qui veut la peau de Roger Rabbit » passant par « Forrest Gump » a toujours su profiter au mieux des technologies de pointe et de son sens inné de l’entertainment mis au service de grands films. L’accueil mitigé du public, et d’une partie de la presse spécialisée a quelque peu fait retomber mon enthousiasme, et c’est assez frileux que je me suis décidé à aller le voir. Et au final, je ne le regrette pas vraiment. L’élément le plus perturbant du film est son habillage vieillot, à commencer par le choix d’un narrateur (Gordon Levitt jouant Petit), sorte de Monsieur Loyal, qui donne une ambiance plus proche d’un film de Cecill B De Mille qu’une approche crédible des années 70. Ces segments semblent bien inutiles et sont un peu ridicules (je ne parle pas de la coupe de cheveux de Levitt, mais plutôt du trait forcé de son jeu !). Zemeckis ne nous épargne pas non plus les clichés habituels sur Paris, la France… et s’emmêle les pinceaux avec les langues… Malgré de louables efforts, Levitt parle le français aussi bien que Gene Kelly l’américain à Rochefort des demoiselles du même nom. Il aurait fallu tout simplement opter pour l’américain, cela aurait été un artifice de moins. C’est sans doute l’une des raisons pour que le film se soit planté aux States avec ses 38 petits millions de dollars de recette. Si l’on excepte ce côté par trop fabriqué de la légende, que reste t-il de l’exploit par lui-même ? Il faut l’avouer, là on retrouve quelque peu le sourire. Une belle technicité (la vision au sommet est extraordinaire), un bon sens du rythme (suspens soutenu) et des acteurs convaincus redonnent vie à cette aventure hors du commun. Si le vertige n’atteint pas celui provoqué par l’ascension de l’Empire State Building par Naomi Watts dans le « King Kong » de Jackson, c’est tout simplement pour mieux exprimer la formidable symbiose qui existe entre Petit et tout cet espace. A ce niveau là, le film remplit son objectif. Quant à l’autre objectif, à peine voilé, de dresser un mémorial aux tours jumelles du World Trade Center (elles sont omniprésentes à l’écran), il touche par sa sincérité appuyée. « The walk » est un bon petit film, toutefois Zemeckis aurait pu rêver un peu plus haut !

Publié le 8 décembre 2015
Cette année, le cinéma allemand revient en force sur son passé. Après le nébuleux « Phoenix », et l’excellent « Le labyrinthe du silence », voici une troisième approche du conflit 39/45, en focale, l’histoire de Georg Elser, héros résistant reconnu sur le tard qui a fomenté seul l’attentant contre Hitler, du 8 novembre 1939. C’est un retour aux sources au niveau inspiration pour Oliver Hirschbiegel, qui avant une période calamiteuse aux States (rien que « Invasions » en 2007 justifie le vocable) avait signé en 2004 un film d’une rare puissance sur la chute du 3ème Reich, « La chute ». Si avec « Elser, un héros ordinaire », Hirschbiegel ne retrouve pas ce niveau d’excellence, il porte un film habité, généreux, faisant la part belle une fois encore à l’interprétation. Car le premier trouble que l’on ressent vient de l’étonnante ressemblance entre Georg Elser et Christian Friedel (ô combien admirable dans son rôle). Mais cela ne suffit pas pour autant à rendre un film crédible. C’est sans doute pour cela que Fred et Léonie-Claire Breiersdorfer, scénaristes ont effectué au préalable un travail de recherche minutieux, collant au plus près de la réalité, sans pour autant trop extrapoler. La structure narrative repose sur les scènes d’interrogatoires, auxquelles viennent s’ajouter des flash-back du passé de notre héros. Ce principe utilisé déjà très largement au cinéma est sans doute l’un des points négatifs du film. A vouloir ne pas trop en montrer, aucune scène n’est réellement insoutenable (ce qui est un bien du reste) puisque césurée par des souvenirs « plus heureux, l’intensité hautement dramatique se trouve comme entravée. A l’écran, privilégier l’homme plutôt que le héros, amoindrie de fait la portée de son acte. C’est le reproche que l’on pouvait faire déjà à « Insoumis » de Mathieu Denis, sorti également cette année et dont les sujets sont très proches. Mais, « Elser, un héros ordinaire » reste toutefois un excellent film. La direction artistique est irréprochable de par la reconstitution de cette période d’avant guerre en Allemagne, la photo, les décors, les costumes et les accessoires sont extrêmement soignés. Les plans retenus par Hirschbiegel sont également saisissants, ses cadrages sont au plus proche de l’action et s’il suggère bien plus qu’il ne montre, le résultat est bien là. L’hommage à ce jeune homme libre est profondément touchant et très respectueux.

Publié le 8 décembre 2015
007 n’en peut plus d’être mis au rebus. On l’avait quitté après « Skyfall », tel un Phénix au sommet de sa forme et de son art. Il nous revient 3 ans après, quelque peu empesé, la ride marquée pour l’un des volets les plus paresseux de la saga. Et c’est dès la fameuse scène d’intro que l’on s’en rend compte ! L’espion qu’on aimait apparaît comme désabusé, haletant à la poursuite du méchant Sciarra (ouh là la qu’il est méchant !). Bon à la poursuite c’est beaucoup dire en fait, car Bond ne virevolte plus, ni ne sautille, On craint pour sa santé lorsqu’il se met à courir, à un point tel que Mendes l’épargne et par un habile montage nous fait croire que, mais non... heureusement notre héros peut compter sur des alliés de choix, ici un canapé providentiel ! Et cela ne s’arrange pas par la suite, malheureusement. « Spectre » c’est avant tout un nombre impressionnant de scènes blablatées contrebalancées de scènes plus punchy (à peine) ou inutiles. Ainsi celle de Monica Bellucci. Afficher à son casting la sulfureuse et sensuelle actrice italienne sur un timing guère plus long qu’une pub Barilla où il ne se passe rien, cela tient un peu de l’incorrection. Toute la séquence à Tanger est elle aussi d’une platitude et d’un ennui mortel (Waltz est grotesque), malgré son final pyrotechnique. Et l’inventaire à la Mendes pourrait se prolonger à loisir ! Car le réalisateur, en voulant revenir sur les fondamentaux (plus de gadgets contre action pondérée) se plante. Graig étant un acteur instinctif, physique voire cérébral, il se trouve ici un peu engoncé dans son smoking (au sens propre comme au figuré), et la technique plutôt que de compenser ce travers, vient alourdir encore cette sensation. La photo saturée ne met en valeur ni les paysages, ni les ambiances, le montage et le séquençage sont peu inspirés. 007 serait-il bel et bien has been ? Reste quelques répliques cinglantes, la belle prestation de Ben Whishaw, et la Fête des morts de Mexico bien filmée. Finalement, que Bond s’éprenne ici de Madeleine (Léa Seydoux égale à elle-même) est assez symptomatique, Il fait le choix de la trivialité et de la facilité, réfutant toute action d’éclat ou de véritable combat. Cela s’appelle de la suffisance. « 007 spectre » est un film suffisant.

Publié le 8 décembre 2015
Cristal du long métrage au festival d’Annecy 2015 (devançant de fait, « Mune », « Miss Hokusai » et « Adama ») « Avril et le monde truqué » est mon film d’animation préféré cette année, pourtant très riche en productions. De son apparente humilité, il révèle en fait des trésors, intelligence de l’hommage, causticité et richesse visuelle, univers onirique novateur, sens du rythme et de l’aventure, empreinte populaire… Il a tout pour séduire un large public, amateurs de BD (Tardy entre autre mais pas que), d’un certain cinéma « rocambolesque » des années 20/30, d’imaginaire débridé ou tout semble possible (l’ombre de Jules Verne plane savoureusement dans cet univers). Tout commence par un générique qui est à lui seul une invitation à la rêverie. Les noms de l’équipe s’incrustent un peu partout dans les éléments de décor d’un laboratoire, sur fond musical menaçant. Fluide et captivant, il n’a rien à envier à ceux de Tim Burton. Cette mise en bouche est de bon augure pour la suite. Le scénario à lui seul est une trouvaille. Deux évènements mystérieux vont quelque peu bouleverser le cours de l’histoire, entre Napoléon 3 qui meurt le 18 juillet 1870, veille de la guerre franco-allemande et la disparition des savants les plus imminents vont bloquer technologiquement l’Europe à l’ère du tout charbon. Même si bien sur, il en fut tout autrement, cela est crédible, puisque Louis Bonaparte, le prince héritier était plus social que vraiment belligérant, et que l’ensemble des découvertes essentielles mécaniques ont été effectuées entre la fin du 19ème siècle et les années 30. Et c’est justement dans cette société où domine le charbon que tout se joue. Avec une véritable causticité visuelle les deux réalisateurs, aidés de Tardy bien évidemment, imaginent un univers poisseux de suie, où le minéral surplombe la ville de Paris à l’image de l’immense statue de Napoléon édifiée sur la Place du Tertre. « Avril et le monde truqué c’est avant tout cela. Un monde récréé dans le moindre détail, des créations étonnantes (l’idée du Paris Berlin relié par câble pour 82 heures de voyage par exemple) l’architecture (avec le statuaire, Napoléon déjà évoqué, mais aussi Buffalo Bill en lieu et place de la statue de la Liberté à New York, le Funiculaire…) jusque dans les mentalités très fin 19ème alors que l’action se passe principalement entre 1931 et 1941. Si le tout est graphiquement formidable, nimbé d’intelligence, truffé de références, le film apporte un éclairage beaucoup plus contemporain qu’il n’y paraît, par son message écologique (que devient le monde quand sa 1ère ressource naturelle est épuisée ?), mais également social, voire politique (la guerre comme seule solution au progrès). Le seul bémol tient parfois à un humour un peu déplacé par sa facilité. Mais globalement, on sourie et rie parfois devant tant de facéties. Le personnage de Darwin le chat y contribue largement, il est l’élément clé du récit. Philippe Katerine lui prête génialement sa voix. Et le reste de l’interprétation est d’ailleurs bien trouvé, Cotillard la gouailleuse, Grondin le mutin, Rochefort le papi qui aurait pu être le frère de Tournesol, Bouli Lanners en flic ronchon ou encore Olivier Gourmet à la voix s apaisante. C’est un florilège d’excellents acteurs qui donnent vie à ce petit monde ! On ressent très fort la passion que l’équipe portait au projet, chacun à son niveau s’y est impliqué, pour un résultat qui est tout sauf truqué, au contraire, le film, qui était quand même un vrai challenge, est une réussite accomplie.

Publié le 8 décembre 2015
Si je devais trouver une expression pour qualifier le film, j’en prendrai une bien ce chez moi (la Flandre) : mit-mit. Autant de raisons d’aimer le film que son contraire… Parce que Delpy, la réalisatrice, plus que jamais nous inflige un cinéma, tendance « snobifranchouillard », où l’on marque bien la distance d’un autre temps entre provinciaux et parisiens, que Delpy l’actrice est quand même assez moyenne, que le film est truffé de fautes de goûts (qui nous fera croire par exemple qu’Ariane, qu’incarne une Karine Viard plutôt meilleure que d’ordinaire, compte-tenu de son aisance financière achète son papier à Leroy Merlin ?), que certaines scènes frisent l’hystérie, voire la débilité, que les dialogues sont souvent creux… je n’ai pas aimé ! Mais parce que Vincent Lacoste très expressif, est génial dans son rôle, que Dany Boon de temps en temps sache faire autre chose que le chti de service, qu’il y a deux ou trois scènes hilarantes, et que le tout reste bon enfant… j’ai aimé ! Pour autant, je l’ai vu, déjà presque oublié, et ne le reverrai sans doute jamais. Next !

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