sentinelle

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Publié le 6 mars 2014
La chambre verte est un film français de François Truffaut, sorti en 1978. Inspiré de trois nouvelles d' Henry James et d'éléments biographiques sur la fidélité de l'écrivain au souvenir de sa fiancée décédée, François Truffaut transposera les thèmes du 19e siècle au 20e siècle, plus directement à la Première Guerre mondiale.
Julien Davenne (François Truffaut), rédacteur de la rubrique nécrologique du journal Le Globe, est un homme solitaire qui entretient une relation obsédante avec la mort. Revenu sain et sauf de la guerre 14-18, il semble avoir du mal à accepter d'être toujours en vie alors que de nombreux compagnons d'armes ne sont jamais revenus. Mais sa plus grande douleur est celle d'avoir perdu son épouse, morte peu de temps après son retour.
Aménager une chambre entièrement consacrée au souvenir de sa femme ne lui suffit plus, il veut honorer le souvenir de tous ses morts en restaurant une chapelle détruite pendant la guerre. Pour leur témoigner son affection, pour que les morts continuent à vivre, pour les protéger de l'oubli. Pour ressusciter les morts ?
Dans une vente aux enchères, il rencontre Cécilia (Nathalie Baye), une femme avec laquelle il partage une expérience singulière, à savoir celle d'avoir eu la vision d'un être proche au moment précis de sa mort. Cécilia pourrait-elle le réconcilier avec la vie, en tant qu'une éventuelle promesse de bonheur retrouvé ? Mais peut-on se donner une seconde chance lorsqu'on vit dans ses souvenirs ?
Julien Davenne est un homme hanté, incapable de refaire sa vie, refusant de faire le deuil, préférant aimer ses morts au détriment des vivants car les oublier, ce serait les condamner une deuxième fois. Pour lui, ne pas trahir ses morts, c'est ne jamais les oublier.
Ce film, décalé dans la filmographie de François Truffaut, a été mal reçu à sa sortie. Pourtant il explore à merveille les obsessions et les idées fixes d'un homme qui se sent coupable de vivre et d'avoir survécu à ses morts qui continuent de le hanter. Un film austère, dépouillé et sans concession, dont le sujet principal n'est rien d'autre que le culte des morts. La guerre 14-18 est également très présente tout au long du film, une sorte d'hommage à ces hommes qu'il ne faut pas oublier trop vite ? Le film le plus personnel du réalisateur.


Publié le 6 mars 2014
Un film désenchanté, empreint de lassitude, de lenteur languissante, nostalgique d'une époque révolue. Le temps englué, qui ne passe pas, qui n’en finit plus. Mais aussi une ode à l’amour, à l’art, à la nature, à la créativité, à l’imaginaire et aux découvertes. Un regard sur le monde, celui de Jim Jarmush, mélancolique et ironique, entre un Détroit post apocalyptique (ville en ruine, pollution de l’air, de l’eau, du sang) et Tanger l'ensorceleuse, dealeuse en tous genres. Un film poétique très personnel, ultra-référencé, de la musique qui s’engouffre partout et des acteurs qui s'impriment sur la rétine (Tom Hiddleston, une découverte en ce qui me concerne, et la toujours fascinante Tilda Swinton).
Un film envoûtant.
Publié le 26 février 2014
Savoir qui l’on est, revenir sur les traces de son passé, prendre conscience à quoi et à qui il faudra renoncer avant de prononcer ses vœux, donnant ainsi plus de force et de vérité à son engagement. Être capable de pardonner aussi. Pawel Pawlikowski mêle habillement l’histoire intime à l’histoire de la Pologne dans ce très beau film, parfois limite esthétisant. Certains cadrages sont volontairement trop hauts et décalés, comme si les personnages demeurent toujours un peu hors-champ de la vie, comme si quelque chose de plus grand les réduit parfois à de simples figurations, comme si finalement notre emprise sur le réel était à ce point réduite que nous ne pouvons que disparaître de l’image.
Si Ida est très bien interprétée par une jeune femme de 19 ans au visage encore juvénile (Agata Trzebuchowska, étudiante en philosophie et en histoire de l'art dans le civil), c’est avant tout sa tante (joué par Joanna Kulig) - surnommée Wanda la rouge - qui m’a le plus remuée tant son personnage est tout en ambigüité, en blessures, en contradictions perpétuelles. Si Ida est constante, sereine, d'un calme olympien et d'une force à toute épreuve, sa tante Wanda est au contraire une femme rude, un peu ogresse et monstrueuse à la fois, tout en étant dévastée de l’intérieur. Une ancienne victime de l’antisémitisme polonais qui s’est transformée, en tant que procureur de procès staliniens dans les années 50, en bourreau communiste au service de l’État. Par idéalisme ? Ou par vengeance ? Envoyer de nombreux innocents à la mort se révélera infiniment plus destructeur que réparateur.
Ida est un film épuré, aux émotions retenues et enfouies, sur la complexité de l'histoire humaine, l'identité, la foi et le pardon. Pawel Pawlikowski aura mis de temps pour réaliser ce premier long métrage dans son pays natal. Mais le fait de vivre aujourd'hui à Varsovie, ville qui l'a vu naître, lui a donné le sentiment d'avoir enfin une certaine légitimité pour franchir ce cap. Gageons qu'il n'en restera pas là et qu'il continuera à filmer ce pays "plein de mystères et de contradictions".
Publié le 17 février 2014
Film ultra référencé, hommage aux gialli de Dario Argento ou de Lucio Fulci et influence du côté des réalisateurs comme Roman Polanski et David Lynch.
Sa grande originalité est de ne rien montrer du film d’horreur projeté dans la salle de postsynchronisation mais de tout suggérer par les techniques de bruitage et travail sonore synthétique. Le film convainc dans un premier temps, jouant sur la perception des sons au détriment des images et évaluant leur impact sur notre imaginaire. Il se permet même de dénoncer la violence et la maltraitance faites aux femmes, que ce soit les sorcières du giallo que les doubleuses en coulisse. Mais il se révèle plus faible dans la mise en scène de la contamination mentale de l’ingénieur du son Gilderoy (Toby Jones), qui finit par confondre progressivement fiction et réalité.
Le manque de consistance du scénario et la répétition des cris et autres bruitages finissent par lasser au bout du compte. Ambitieux dans les intentions mais assez ennuyeux en final. Et ce malgré tout le talent de l'acteur Toby Jones.
Publié le 16 février 2014
Film avant tout d’atmosphère, prenant appui sur la musique des Tindersticks, Claire Denis filme au plus près des corps, des visages, des regards, suscitant notre attention par le recours d’un récit que se reconstruit au fur et à mesure à l’aide de quelques flashback/flashforward, et qui arrive à instiller son venin de manière lancinante.
Vincent Lindon est fort, puissant, magnifié et sublimé par la caméra de Claire Denis. Chiara Mastroianni est quant à elle plus fragile, plus opaque. Et leurs étreintes sont chaudes comme la braise.
Un film noir, désespéré, dérangeant : égoïsme, lâcheté, mensonge, vénalité, transgression, abus, impuissance, attraction ou absence de désir. Et l'amour dans tout cela ?
Aucune leçon de morale, ce n’est par le propos du film, mais il met l'accent sur une société patriarcale régentée par des rapports de dominants/dominés, dans laquelle les femmes peuvent être d’une telle soumission qu’elles en deviennent aussi monstrueuses que leur bourreau.
Quant aux dernières séquences du film, je les ai trouvées cohérentes et justifiées, Claire Denis allant jusqu’au bout de son sujet, aussi déplaisant soit-il.
Un film qui a suscité des avis très contrastés, dont de nombreux négatifs. J’ai quant à moi apprécié ce film, qui a réussi à m’embarquer dans son atmosphère vénéneuse, lourde et aérienne à la fois, faite d'ellipses, maintenant quelques zones d'ombre, sans jamais avoir fait de moi ni une complice ni une voyeuse, et en cela je la félicite grandement tant le sujet pouvait s’y prêter. Pour spectateurs avertis.
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