juliendemangeat

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Publié le 17 février 2014
Un beau film de toute évidence, plastiquement superbe et d’une sobriété qui colle à son sujet grave : une Pologne meurtrie. L’humilité du cinéaste face à ce grand sujet est à la fois la force et la faiblesse du film : elle évite l’emphase du film à thèse mais la représentation de cette Pologne ne dépasse jamais les attentes qu’on pourrait en avoir. Séquelles de la guerre, communisme omniprésent, sinistrose généralisée : rien n’est traité de façon approfondie et le point de vu intimiste termine de donner au film sa facture modeste. Ce qui transcende ce tableau c’est bien les deux portraits féminins (formidablement habités et toujours magnifiquement photographiée). Cela confère au film sa beauté intériorisée (ce qui ne rime pas forcément avec profondeur) mais cela reste un peu court pour en faire le grand film annoncé.


Publié le 9 janvier 2014
Scorcèse renoue avec le brio de ses grands films de gangsters. Retrouvant le goût d’une certaine démesure il traite la « success story » de Las Vegas et de Wall Street de la même manière, décrivant un milieu sauvage et amoral. Sauf que les loups sont décrits comme de parfaits dégénérés ce que n’étaient pas forcément les gangsters professionnels de Casino. On est ici dans un dérèglement permanent, une bouffonnerie généralisée à la fois jouissive (c’est souvent drôle) et en même temps très critique d’un monde ou les attardés mentaux (J.B se dit lui-même superficiel et matérialiste) sont prêts à prendre le pouvoir.
Publié le 16 décembre 2013
Toujours interdit de diffusion dans son pays A touch of sin est le brulot de l’année. Il y montre la violence avec une frontalité et une évidence qui ne la rendent jamais gratuite ou outrageusement démonstrative. Filmée sans aucune distance celle-ci confine au burlesque, c’est la grande force du film. Elle révèle le désarroi extrême d’une frange de la population qui trouve dans celle-ci le geste libérateur. Il est l’ultime solution face à l’humiliation qu’on ne veut plus subir. Sursaut d’humanité dans un monde en évolution trop rapide qui ne laisse que peu d’espace pour les insoumis. Immanquable.
Publié le 16 décembre 2013
Avec une économie d’effet et un style d’une grande pureté Guiraudie livre ici son film le plus abouti. Il parvient à une complexité et une profondeur rares tout en restant limpide dans son propos et sobre dans sa mise en scène. C’est le signe des grands réalisateurs, ceux qui ont confiance en leur art. Le film français de l’année.
Publié le 5 décembre 2013
Les Cohen une fois de plus très à l’aise dans leur thématique favorite, celle du loser. Ici magnifique tant les parties chantées prennent la forme d’un hommage appuyé à l’artiste maudit. Maudit car talentueux mais incompris, jusqu’à l’absurde. C’est d’ailleurs tout l’enjeu du film : quand donc cet artiste confirmé (il maitrise vraiment son affaire) va-t-il obtenir la reconnaissance qui lui est due ? Les Cohen évitent l’écueil dans lequel ils tombaient régulièrement à partir de « O’Brother », la caricature grossière et trop explicite de leur héros malheureux qui rendait son cheminement aussi pénible que prévisible. Ici au contraire on a toujours l’impression que tout peut basculer d’un moment à l’autre, qu’il suffirait qu’il ouvre la bonne porte, qu’il fasse la bonne rencontre. C’est cette ouverture aux possibles qui donne au film une tonalité étonnamment positive alors qu’il aurait pu sombrer dans une sinistrose trop évidente.
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