crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 17 janvier 2007
Stephen Frears, grand défendeur des valeurs britanniques, s'attaque à un sujet délicat avec le décès accidentel de Diana. Au-delà du fait divers, il s'intéresse à la semaine qui a suivi le tragique accident et à deux personnes en particulier. Tout simplement les plus importants du Royaume, la Reine et son premier ministre ! Le sujet étant plutôt casse-gueule, le résultat aurait pu être un film maladroit ou un film au parti pris bien prononcé. Il n'en est rien, Stephen Frears déjoue tous les pièges et propose un film intelligemment ficelé, enrobé d'un humour British bien senti mais néanmoins discret. The Queen est la réussite même de deux personnages parfaitement écrits, taillés et travaillés comme deux diamants. Stephen Frears donne son avis sur Tony Blair et la Reine sans tomber la version du gentil contre le méchant, le questionnement est la constitution même de ces deux protagonistes. Ce travail d'écriture profite pleinement à Helen Mirren dans le rôle d'Elizabeth II. La petite statuette de l'oscar n'est plus très loin de sa poche ! Un film qui montre très peu de l'accident de Diana est déjà sur la bonne voie. Quand Stephen Frears en prend les commandes, The Queen présente des personnages fouillés mais pas à l'abris de l'incontournable humour British. Il centre toute sa réalisation sur ces personnages et ne les lâche jamais. Son interprétation toute personnelle, de cette semaine de deuil national, possède sérieux, audace et justesse humaine. Á Retenir : Si seulement la Reine pouvait voter, le Prince Charles aussi bête que dans la réalité ?, le protocole de la Reine-mère mais avec des célébrités, joli domaine en Ecosse et la phrase de remerciement de la Reine à Tony Blair.

Publié le 17 janvier 2007
Connus dns le monde du vidéo clip, Jonathan Dayton et Valérie Faris, époux dans la vie, réalisent leur premier long-métrage avec Miss Little Sunshine. Le projet mit cinq ans à se finaliser, essentiellement pour des raisons de financement, mais le résultat est à la hauteur de l'attente. Film iniatique, road-movie, comédie, Little Miss Sunshine est tout cela à la fois. Rapprochés par les circonstances, les membres d'une famille aux défauts bien marqués vont apprendre à se découvrir et à laisser exprimer leurs faiblesses. Ce chemin initiatique se déroule sur le ton de l'humour où les gags s'enchaînent à un rythme effréné. Dépassant parfois la frontière de la caricature, cet humour donne un énorme vent de fraîcheur au film sans en nuire au propos. La réussite de Little Miss Sunshine est que ce film n'est pas qu'une comédie. La confiance en soi, l'acceptation de ses défauts, le rapport avec ses proches sont autant de thèmes traités en profondeur. Le vieux Van Volkswagen qui aurait pu n'être qu'un lieu à tourner en rond en devient un énorme espace de discussion et de rencontre. Ce qui permet au film de tenir sans problème sur la longueur. Et quand la famille quitte ce fameux Van, l'apothéose n'en est que plus jubilatoire. Pour une première réalisation, Dayton et Faris réussissent une des meilleures comédies de l'année, fraîche et délirante, mettant le doigt sur les difficultés relationnelles au sein même d'une famille. Qu'est que la réussite ? Qu'est-ce que l'échec ? La réponse du film tient dans ces propos du grand-père à sa petite fille : "un looser est quelqu'un qui a tellement peur qu'il n'ose rien n'essayer". A méditer... Á Retenir : Le klaxon et l'embrayage du van, la philosphie tout en finesse du grand-père, les revues pornos compromettantes et puis salvatrices, le réveil du motard dans le spectacle final et la danse finale d'Olive.

Publié le 16 janvier 2007
Indigènes est un film nécessaire à la mémoire collective et plus particulièrement, à tous les Français qui votent Front National. Aux commandes de ce film, on retrouve Rachid Bouchareb à la réalisation et Jamel Debbouze à la production. Du côté des comédiens, l'affiche rassemblent Jamel Debbouze, Sam Naceri, Sami Bouajila et Roschdi Zem, tous issus de la seconde génération de l'immigration. Un sujet aussi fort qui soit, ne garantit pas un excellent film. Indigènes n'a rien d'un mauvais film, loin de là ! Il a le mérite de bien exposer les personnages sans tomber dans le mièvre et la caricature. Le contexte de la guerre est suffisamment présent pour bien le ressentir et les scènes de combat sont prenantes sans tomber dans l'excès d'images chocs. Le problème est qu'Indigènes est un film qui ne révolutionne rien dans le genre. Il est bien mis en scène, les acteurs sont parfaitement dirigés et le rythme est intelligemment géré. Sa principale qualité en fait son principal défaut, le film est trop carré, trop propre dans sa forme, sans surprises. Heureusement, le sujet et les personnages tiennent le film de bout en bout pour le rendre intéressant. Indigènes est un bon film français, évitant les gros défauts de rythme que peut avoir le cinéma hexagonal. Néanmoins, la réalisation est trop léchée et trop convenue que pour en faire un incontournable. On ne s'ennuie à aucun moment mais on n'est pas surpris non plus ! Les acteurs sont excellents, même Naceri est crédible et le scénario porte à lui seul tout l'intérêt du film. Un rappel de l'histoire française essentiel ! Á Retenir : Un Sam Naceri crédible, un rappel historique, important, Jamel Debbouze le roi de la grenade, la poste militaire à la censure facile et faut être fou de combattre dans la neige en sandales.

Publié le 11 janvier 2007
Guillermo Del Toro est un réalisateur à deux visages. D'un côté, il est capable de réaliser de tous bons blockbusters hollywoodiens tels que Mimic, Blade 2 et Hellboy. De l'autre côté, il réalise de petits bijoux de film d'auteur en langue espagnole comme L'Echine du diable et ce Labyrinthe de Pan. Pour ce nouveau film, Guillermo Del Toro joue le pari de l'audace par la superposition de deux genres. Dans un contexte de guerre civile malsaine entre franquistes et rebelles, il y incorpore la trame d'un conte fantastique assez noir. Seul lien entre la réalité et l'imaginaire, une petite fille, superbement interprétée par la jeune Ivana Baquero. Pour échapper à la monstruosité de la guerre (torture, trahison) et d'un beau-père à glacer le sang, excellent Sergi López, elle se réfugie dans un monde imaginaire. Guillermo Del Toro maîtrise à la perfection cette dualité où chaque monde possède ses peurs et ses duretés mais dans le royaume imaginaire, la jeune fille a encore le droit de penser et de choisir. Le réalisateur lance un appel aux adultes pour qu'ils laissent un espace de vie suffisant à leurs enfants. Pour mettre en avant la dureté de l'adulte, il réussit à créer, dans le conte imaginaire, des créatures terriblement complexes et intrigantes mais également sensibles à la justesse des sentiments. Le tout est emballé dans une ambiance très travaillée, fortement marquée par l'empreinte de Guillermo Del Toro. Le dernier film du réalisateur sud-américain démontre, après Children of Men de Alfonso Cuáron, que le cinéma mexicain est en pleine forme. Le Labyrinthe de Pan est diablement ficelé où la cohabitation de deux genres complètement différents s'annonçait difficile. L'ensemble est pourtant parfaitement homogène, aidé par la force du Mexicain à créer une ambiance très personnelle comme seuls savent le faire les grands réalisateurs. Désormais, il existe une griffe Guillermo Del Toro ! Á Retenir : des créatures magnifiquement dessinées, un Sergi López glacial, des scènes de torture très violentes, interpréation parfaite d'Ivina Baquero et le cinéma mexicain à la pêche.

Publié le 9 janvier 2007
Ayant à son actif un long métrage, Gossip en 2000, David Guggenheim s'efface complètement pour An Inconvenient Truth afin de laisser le propos d'Al Gore prendre toute son ampleur. Ce documentaire privilégie le fond à la forme. Mis en scène de manière sobre et efficace de la conférence, la réalisateur ajoute à cette conférence d'Al Gore des petits intermèdes retraçant en quelques lignes le parcours de l'ex Vice-président. Ils situent sa démarche dans le temps et permettent de rendre l'exposé plus digeste et moins rébarbatif.. L'exposé en lui-même est bien structuré et argumenté. Al Gore n'hésite pas à y donner une petite touche de charisme pour mettre en poche son petit monde. Heureusement, le sujet est suffisamment grave et bien détaillé qu'on en oublie les mimiques inutiles de son interlocuteur. La force principale de ce documentaire est de se baser sur des vérités scientifiques et d'expliquer clairement les liens entre les différents évènements climatiques que nous connaissons actuellement. A titre de comparaison, An Inconvenient Truth est bien loin des effets d'annonce et des raccourcis tape à l'oeil d'un Michael Moore. An Inconvenient Truth est un documentaire indispensable pour réveiller les consciences. Le signal est clairement alarmiste mais pas défaitiste. Al Gore maîtrise parfaitement son sujet et détaille avec précision les tenants et aboutissants. Il est aussi évident que ce documentaire est plus un moyen de communiquer que du cinéma mais n'est-ce pas un rôle que le cinéma peu endossé utilement dans le cas présent ? Á Retenir : Les conseils durant le générique de fin, la vérité des chiffres, la justification économique pas toujours évidente, les séquences sur la vie d'Al Gore et chacun peut y mettre du sien.

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