crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 28 janvier 2007
Grbavica est le premier film de la réalisatrice bosniaque, Jasmila Zbanic. C'est aussi le nom d'un quartier de Sarajevo où elle a vécu et qui a subi de plein fouet la guerre civile de la ex-Yougoslavie. Le film a obtenur l'Ours d'Or à Berlin en 2006 des mains de la présidente du jury, Charlotte Rampling. Film d'une femme sur les femmes, sa force est d'évoquer les cicatrices de la guerre civile au travers du quotidien de ce quartier. Dès la première scène, la réalisatrice précise directement qu'il ne s'agit pas d'un vécu isolé mais d'un sujet qui a touché de nombreuses femmes en ex-Yougoslavie. Grbavica évoque un sujet fort et grave. La force du film tient dans ce récit poignant entre la mère et sa fille pour démontrer les atrocités de la guerre. La portée du propos est malheureusement universelle comme le démontre les scènes de thérapie de groupe où se rassemblent de nombreuses femmes. Le problème est que le film n'est quasiment pas mis en scène, comme si un récit suffisait à faire un film. Ce n'est pas non plus dérangeant ou contraignant mais ce manque d'intervention de la réalisatrice laisse un goût de trop peu. Racontant une histoire prenante de bout en bout, Grbavica aurait été un grand film si Jasmila Zbanic avait insuflé plus de personnalité dans sa mise en scène. Elle laisse dérouler une histoire menée par deux excellentes actrices. En sortant de la salle, on reste avec un petit goût de trop peu, dommage ! Á Retenir : la bataille de coussins, la nouvelle coup de cheveux, les séances de thérapie de groupe, une bonne truite et "mon père ce héros".

Publié le 23 janvier 2007
Pour redonner du tonus à la franchise James Bond, la production a confié les rennes de ce nouvel épisode à Martin Campbell à la filmographie nerveuse : Goldeneye (1995), The Mask of Zorro (1998), Vertical Limit (2000) et The Legend of Zorro (2005). En optant pour ce réalisateur, un premier virage important est décidé. Les dernières aventures de James Bond au grand écran avaient sérieusement été bousculées par une concurrence bien plus dans l'air du temps que le célèbre espion britannique. Il était temps de donner un nouveau souffle à cette franchise et la production a réussi à se remettre en question. La 21ème aventure de 007 n'a plus grand chose à voir avec les films précédents. La présence de Martin Campbell apporte du neuf avec des scènes d'action bien plus violentes, moins "propres" et sans aucun trucage numérique à l'appui. Résultat, ce Bond Movie est plus sombre avec un agent torturé par certains doutes. Le script évolue également avec un James Bond plus complexe, avec ses forces et ses failles. L'humour typiquement britannique a complètement disparu ainsi que les gadgets à gogo. Evidemment, quand on évoque James Bond, on ne peut passer sous silence l'acteur qui l'incarne. Daniel Craig est le sixième acteur a endossé ce rôle et il est à l'image du renouveau de la série, plus physique, plus glacial, moins charismatique et moins glamour. Casino Royale aborde un virage important dans la carrière de James Bond. La réussite est au rendez-vous même si le résultat ressemble plus à un film d'action bien pêchu qu'à un véritable James Bond. Les fans de cinéma mouvementé apprécieront tandis que les fans de la première heure de l'espion au double 0 ne pourront être que déçu. Néanmoins, James Bond suscite à nouveau de l'intérêt auprès d'un certain public... A suivre dans le prochain numéro ! Á Retenir : La chanson de Chris Cornell, la douloureuse scène de torture, un service voiturier plutôt vengeur, quelques décors de vacance et Venise se souviendra du passage de Bond.

Publié le 21 janvier 2007
Kim Rossi Stuart, acteur remarqué dans Les Clefs de la Maison en 2004 et surtout dans Romanzo Criminale en 2005, passe pour le première fois derrière la caméra. Au départ, il ne devait pas jouer dans son propre film mais un désistement de dernière minute le poussa à jouer le rôle du père. Le réalisateur se met à hauteur d'enfant, à travers le regard de Tommy, pour traiter du sujet des familles séparées. Si les parents peuvent être profondément destabilisés, ce sont les enfants les premières victimes d'une famille désunie. Tommy est simplement en manque de repère et se replie sur lui-même. Il sait encore difficilement faire confiance aux adultes, surtout quand sa maman revient. Par contre, sa soeur semble plus optimiste mais est-ce pour essayer d'oublier des sentiments douloureux. Pas de longs dialogues, pas de grandes envolées lyriques, Kim Rossi Stuart filme des visages, des regards lourds de sens. A aucun moment, il ne cherche à accentuer le drame de la situation. Sa direction d'acteur est parfaite avec un impressionnant Alessandro Morace dans le rôle de Tommy. Il intériorise à merveille ses sentiments et joue son rôle tout en nuance. Malgré tout Anche Libero Va Bene déçoit par une caricature excessive des parents, qui a le seul don d'énerver et de lasser. Pour une première réalisation, l'acteur Kim Rossi Stuart s'attaque à un sujet délicat qui demande énormément aux acteurs. Alessandro Morace s'en sort avec les éloges parfaitement encadré par son réalisateur. Malheureusement, on ne parvient jamais à passer au-dessus les personnages énervants des parents, causés par une caricature navrante et destructrice pour l'ensemble du film. C'est vraiment dommage car le film dans son ensemble avait son pesant d'intérêt. Á Retenir : l'état de la poubelle, l'état de la chambre, le lance-pierre sur le toit, les jeux de la soeur et de la cousine et il est si beau le chameau.

Publié le 21 janvier 2007
Devenu une référence dans le film d'animation comme étant le papa de Kirikou (1998 et 2005), Michel Ocelot revient, un an après ses Bêtes Sauvages, avec Azur & Asmar. Pour son nouveau film d'animation, il se frotte aux dernières technologies 3D mais avec une approche très différentes des standards actuels. Azur et Asmar est une ode à la tolérance et à l'ouverture aux autres cultures. Sans jamais utiliser le ton moralisateur, Michel Ocelot nous raconte des aventures où la solidarité prend le dessus sur le chacun pour soi. L'humour n'est pas oublié avec la présence d'un personnage secondaire, au nom déliceux de Crapoux. Au niveau technique, Michel Ocelot mêle pour la première fois animation 2D et 3D. A la différence des productions actuelles, l'utilisation de la 3D ne cherche pas à impressionner techniquement ou à s'approcher le plus possible d'un quelconque réalisme. La 3D de Azur et Asmar se veut poétique et imaginative, même si cela doit ressembler à de la 2D. L'ensemble final est d'une force visuelle innovante et rayonnante. Cette nouvelle réalisation de monsieur Kirikou contient un message dans l'air du temps. Sans être moralisateur, le réveil à la tolérance est abordé avec poésie, douceur et exotisme. La présence du personnage de Crapoux évite le trop sérieux et ajoute cette petite touche d'humour nécessaire à tout film d'animation. Cette ode à la tolérance et à la solidarité est une réussite à tout égard, que ce soit techniquement ou narrativement. A découvrir en famille ! Á Retenir : je te déteste châtelain, superbe message de tolérance, Kirikou accouche de beaux petits, visuellement innovant et moi aussi je veux trouver la fée des Djinns.

Publié le 20 janvier 2007
Révélé par Amours Chiennes en 2000 et mondialement reconnu grâce à 21 Grammes en 2003, Alejandro González Iñárritu revient avec Babel. Son troisième film reprend le principe des histoires morcelées de ses deux films précédents. A l'affiche, il retrouve Gael Garcia Bernal accompagné par Brad Pitt et Cate Blanchett. Babel décrit notre société ultra complexe où l'humain ne s'y retrouve plus. Dans un monde où les moyens de communication sont devenus omniprésents, l'être humain ne s'est jamais senti aussi isolé et désemparé. Influencé par la peur véhiculée par les médias, il se replie sur lui-même et ne fait plus confiance à son prochain. Ce constat vaut pour tous les niveaux de notre société : économique, politique ou encore social. La construction narrative de Babel reprend le même procédé que 21 grammes avec la nervosité en moins. Iñárritu laisse le temps aux scènes à se mettre en place et permet de découvrir de superbes lieux authentiques. Il a également le mérite de mettre ses stars sur un même pied d'égalité que ses acteurs amateurs. Le réalisateur réussit à démonter toute la complexité de notre monde tout en proposant des situations extrêmement simples. Babel est un cri de désespoir contre notre société qui ne fait que se complexifier, dans laquelle chaque humain ne s'y retrouve plus et ne se rend même plus compte de l'importance de ses actes. Alejandro González Iñárritu incite à un retour à la simplicité en commençant tout bêtement par le dialogue et l'écoute de l'autre. Au final, Babel un film fort, incontournable de 2006, qui mérite une réflexion mûrement pensée de tout à chacun... ce film est plus important que ce qu'il pourrait laisser croire. Á Retenir : 2006 l'année du cinéma mexicain, un constat pessimiste du monde actuel, certaines choses ne s'achètent pas, en route pour l'oscar et laissez les enfants loin des armes.

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