crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
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Publié le 13 janvier 2009
Les deux réalisateurs débutent à la télévision et se rencontrent sur le programme télé Groelandsat. En 2004, ils réalisent leur premier film Aaltra, road-movie en chaise roulante. Deux ans plus tard, ils présentent Avida en Hors Compétition au Festival de Cannes. Ce troisième film de Gustave Kerven et Benoît Delépine réunit à l'écran un duo 100% belge, Yolande Moreau et Bouli Lanners. Dans le respect du monde satirique de Groland, les deux réalisateurs s'attaquent à nouveau aux gros bonnets qui dirigent notre société sans scrupules humains. Louise-Michel sent délicieusement le cynisme à plein nez. Les répliques cinglantes s'enchaînent entre deux scènes à l'ambiance décalée, pendant que Yolande Moreau et Bouli Lanners se lâchent efficacement. De plus, les apparitions fugaces d'autres acteurs, comme Benoît Poelvoorde ou Mathieu Kassovitz, font systématiquement mouche. Pourtant, cette comédie ne séduit pas totalement. Malgré, une critique acide sur le monde financier d'aujourd'hui, parfaitement en phase avec l'actualité, nos deux réalisateurs grolandais n'arrivent pas à donner un liant à leur satire. Résultat, Louise-Michel subit quelques creux ou baisses de rythme entre des situations vraiment désopilantes. Résultat, on sort de la salle avec un petit goût de trop peu malgré de nombreuses scènes réussies. Á Retenir : une ferme 100% bio, un chien épargné, des tours jumelles attaquées, des claquettes bruyantes et une vache au mauvais endroit.

Publié le 7 janvier 2009
Au fil des années, les frères Coen se sont imposés comme des incontournables du cinéma US. Au travers d'une quinzaine de films dont Barton Fink (1991), Fargo (1996), The Big Lebowski (1998) ou encore No Country For Old Men (2008), ils ont su varier les genres. Considérée par les frères Coen comme la "Trilogie des Idiots", Burn After Reading est la troisième volet de cette série de comédies, après O'Brother et Intolérable Cruauté. Acteur présent dans les trois films, George Clooney est rejoint dans des rôles tout aussi décalés par Brad Pitt et Frances McDormand. Les frères Coen donnent rapidement le ton dans cette comédie, avec un rythme soutenu et des personnages au trait tendrement forcé. Les dialogues sont vifs et hilarants soutenant une histoire d'espionnage loufoque et s'attaquant à quelques travers de la société américaine : paranoïa, souci de l'apparence à l'extrême et puritanisme vacillant. Burn After Reading rend hilare son public tout en décochant quelques flèches bien senties. La réussite du film est également due à des acteurs jouant à fond le jeu de la dérision. Pendant une heure et demie, le rire est au rendez-vous et les frères Coen s'amusent à insérer une note critique de la société américaine en deuxième lecture, pour satisfaire grand public et cinéphiles avertis. Á Retenir : un site de rencontres très utilisé, une CIA un peu dépassée, une remise en ligne onéreuse, un bricolage très phallique et un prof de fitness un peu névrosé.

Publié le 7 janvier 2009
Les films de James Gray ont toujours baigné dans une certaine noirceur : Little Odessa (1994), The Yards (2000) et We Own The Night (2007). Au générique de ces trois films, le réalisateur new yorkais porte à la fois la casquette de scénariste et de réalisateur. Avec son nouveau film Two Lovers, James Gray surprend ses fans en oubliant son thème fétiche, la mafia et en revenant aussi rapidement, sur les écrans, un an seulement après son film We Own The Night. Présenté également en Sélection officielle à Cannes cette année, il est reparti les mains vides, tout comme pour ses deux films précédents. S'attaquant au mélodrame dans un triangle relationnel ultra-classique, le réalisateur américain s'aventure dans des chemins périlleux. Dès les premiers instants, New York porte son habit sombre et déprimant, marque de fabrique du cinéaste. La présence de Joaquin Phoenix, excellente comme l'ensemble de la distribution, renforce cette impression de déjà vu dans le cinéma de James Gray. Cependant, même si les tourments de Leonard sont parfaitement exploités, le film est plombé par le classisisme de son récit. Les événements sont si prévisibles que les protagonistes nous laissent dans l'indifférence la plus totale. Ce constat est d'autant plus navrant que les qualités du réalisateur ne demandent qu'à s'affirmer comme dans cette scène entre Leonard et sa maman des les escaliers. Á Retenir : une photo encombrante, un flash photo pour attirer le regard, une maman compréhensive, une livraison humide et des portiers intransigeants.

Publié le 5 janvier 2009
Laurent Cantet propose déjà son quatrième film après Ressources Humaines (1999), L'Emploi du Temps (2001) et Vers le Sud (2005). Entre Les Murs, sélectionné de dernière minute en compétition, a remporté la Palme d'Or du Festival de Cannes 2008. Toujours intéressé par des sujets sociaux d'actualité, Laurent Cantet a adapté un roman de François Bégaudeau, ancien professeur de français. Ce dernier, également critique de cinéma et réalisateur de courts métrage, joue le rôle du professeur dans ce nouveau film de Laurent Cantet. Entre Les Murs suit sans jugement une année scolaire complète d'une classe dite difficile. Le réalisateur français parvient à garder le ton d'une fiction malgré un constat assez réaliste d'une relation entre un professeur et sa classe dans un tel contexte. Laurent Cantet réussit à faire ressentir que cette relation ne tient qu'à un fil et que cette classe déborde d'un besoin d'expression. Même si elle ne prend jamais position, cette chronique d'une année scolaire complète ne perd jamais ni en rythme, ni en intérêt. Laurent Cantet a parfaitement maîtrisé son film, rendant Entre Les Murs crédible, plaisant, interpellant et sujet à débat. À l'ère de la communication à l'extrême, il est criant de constater que le dialogue est de plus en plus difficile au sein même d'une école. Á Retenir : un livre pas pour les pétasses, une machine à café trop chère, un cartable boxeur, un fan de jeux vidéo et un prof qui pète un plomb.

Publié le 5 janvier 2009
Thomas McCarthy est un acteur et réalisateur américain. Il réalisa The Station Agent, son premier film, en 2003. Il a joué également dans plusieurs films et séries télévisées. The Visitor est son second film et a remporté le Grand Prix du Jury à Deauville cette année. Ce nouveau film du réalisateur américain s'attaque à un pari difficile de concilier sujet social grave et cinéma grand public. En effet, The Visitor évoque l'immigration clandestine aux Etats-Unis et pour la première fois dans un rôle principal à plus de 60 ans, on y retrouve Richard Jenkins, habitué des seconds rôles dans de nombreux films. Pari réussi pour Thomas McCarthy qui traite sobrement, au travers de son film, du problème humain de l'immigration ainsi que d'autres sujets périphériques tels que les différences culturelles et religieuses. Ceux-ci sont présentés à l'écran dans une mise en scène axée grand public sans jamais tomber dans le mélo ou dans le trait trop appuyé ou caricaturé, aidée par un casting exemplaire. The Visitor est l'exemple même que le 7ème art américain est capable de proposer un cinéma populaire intelligent avec comme toile de fond des problèmes de notre société. Même si la relation entre la maman et le professeur peut prêter à sourire, ce drame de Thomas McCarthy respecte entièrement son sujet et ouvre le cinéma grand public à des thèmes actuels importants. Á Retenir : des pauses midi très percussions, un djembé sans pantalon, un syllabus vite mis à jour, un appartement overbooké et une maman têtue.

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