crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 10 avril 2007
Réalisé en 1986, Le Château dans le Ciel est toujours inédit chez nous et il n'est sorti en France qu'en janvier 2003. Il s'agit du premier film de Hayao Miyazaki réalisé pour le célèbre studio d'animation Ghibli. A ce jour, Hayao Miyazaki a déjà 13 films d'animation à son actif et est devenu un incontournable de l'animation de qualité. Le Château dans le Ciel reprend tous les thèmes incontourables de son réalisateur : La nature y a une place importante ainsi que l'influence de l'homme sur celle-ci, l'aviation et les enfants. Ces derniers, une nouvelle fois personnages principaux du récit, proviennent de famille décomposée ou disparue. Le film fait, à l'image de la filmographie de Miyazaki, la part belle à l'aventure et au fantastique. Responsable de la création du Studio Ghibli, ce film est une perle d'aventure, de fantastique et d'inventivité. Hayao Miyazaki nous entraîne dans une histoire passionnante de bout en bout avec une maîtrise technique et esthétique parfaite. Résolument antimilitariste, le récit est un cri avant l'heure pour l'écologie et la sauvegarde de la Terre. Avec beaucoup d'avance sur son temps, le célèbre réalisateur japonais mettait déjà le doigt sur des sujets sensibles et grave avec une poésie et un sens du divertissement parfaitement jumelés. Le Château dans le Ciel est sans aucun doute un de ses meilleurs films, d'une filmographie pourtant déjà exemplaire. Á Retenir : Des pirates pas trop méchants, des engins volants complètement fous, tout l'univers de Miyazaki en un film, une cité minière impressionnante et à quand une sortie officielle en salle.

Publié le 3 avril 2007
Déjà co-réalisateur avec Stefan Fjeldmark de Gloups ! Je suis un poisson en 2001, Michael Hegner aime apparemment travailler en duo. Il collabore à nouveau avec un compatriote danois, Karsten Kiilerich, pour son deuxième film d'animation Ugly Duckling and Me, entièrement réalisé numériquement. Adapté très librement du Vilain petit Canard, célèbre conte du poète danois Hans Christian Andersen, Ugly Duckling and Me aborde le thème important de la différence en jouant la carte de l'humour déjanté. D'ailleurs, il ne faudra pas s'étonner de voir un rat avoir un chat comme cousin par exemple. En tout cas, les réalisateurs jouent à fonds la carte de l'audace. Cette audace humouristique est la force de ce film d'animation. Les créateurs se sont tous permis pour rendre le conte original le plus délirant possible. On y découvre une floppée d'animaux en tout genre, nombreuses situations sont terriblement humanisées et le vilain canard est graphiquement "pas beau". Par contre, les choix esthétiques sont plus que discutables tout comme le volet animation du film. Ce manque de cohésion et de rigueur dans son ensemble pèse lourdement sur la réussite du film. Face à l'invasion américaine signée Pixar, Dreamworks et Disney, le cinéma d'animation européen résiste formidablement à l'ennemi. Pourtant, ce Ugly Duckling and Me danois ne fera pas partie des arguments bétons pour démontrer tout le savoir-faire du vieux continent. Dommage car l'adaptation scénaristique et le ton humouristique décalé promettaient beaucoup ! Á Retenir : Un vilain canard très réussi, un numéro de cirque assez décalé, un papa rat pas cool, un mariage pas cher du tout et les poules sans cervelle.

Publié le 30 mars 2007
Démontrant tout son talent avec Memento, thriller haletant et surprenant, Christopher Nolan n'a fait que confirmer son savoir faire. Tout d'abord avec Insomnia, confrontant Al Pacino et Robin Williams pour un thriller efficace et ensuite en relançant la carrière ciné de Batman avec une vision personnelle du héros dans Batman Begins. Avec The Prestige, Christopher Nolan revient au thriller et s'ose au contexte historique en plaçant l'action du film au 19ème siècle. Dès les premières minutes, il réussit à recréer l'ambiance d'époque et nous immerge complètement dans ce Londres du 19ème siècle. Sur base d'une histoire de rivalité, il nous entraîne dans le monde de la magie et de ses trois phases incontournables : promesse, exécution et prestige. A nouveau, Christopher Nolan démontre toute sa capacité à raconter une histoire et à tenir son public en haleine de bout en bout. Pendant deux heures, il nous fait bondir d'une phase à l'autre avant de créer sa propre phase où il rélève le tout. Emmené par une terrible brochette d'acteurs, dont une déliceuse Scarlett Johansson et un toujours surprenant David Bowie, ce thriller se démarque du genre en ne proposant pas un bon et bad guy mais des hommes avec des qualités et des faiblesses. Sans révolutionnner le genre, Christopher Nolan propose un thriller terriblement efficace. Dans un contexte historique parfaitement mis en place, il décortique sans caricature, la personnalité et la rivalité de deux hommes marqués par le passé. Désormais, le monde de la magie n'aura plus de secrets pour vous ! Á Retenir : les inventions de Tesla, la magie sans pitié pour les oiseaux, pas cool entre eux les magiciens, toujours bien faire ses noeuds et David Bowie a pris du poids.

Publié le 20 mars 2007
Est-il encore nécessaire de présenter David Lynch et sa filmographie hors-norme ? INLAND EMPIRE est sa nouvelle oeuvre, dans la droite lignée de Lost Highway et Mulholland Drive mais tourné, pour la première fois, en caméra DV. Boycotté par Hollywood et adulé par les cinéphiles, son dernier projet est un nouvel OVNI cinématographique. INLAND EMPIRE est un nouveau plongeon dans le monde d'Hollywood, machine à pognon et de toutes les convoitises aux yeux de mister Lynch. Tout comme Mulholland Drive, une actrice se perd dans le labyrinthe tortueux entre réalité et fiction d'un film au passé bien lourd. Elle s'y enfonce tellement qu'elle y franchit rapidement le point de non retour. Grand fan de David Lynch, je ne pouvais qu'être impatient à l'idée de voir son dernier film, cinq ans après son magnifique Mulholland Drive. Trois heures de David Lynch en un film, les aficionados allaient être gâtés. Euh oui mais... trois heures de son cinéma atypique, ce n'est pas un peu trop prise de tête ? Malheureusement oui ! En plus d'être long, cette nouvelle oeuvre ne semble pas contenir un quelconque fil conducteur ou même, quelques indices pour nous tenir en haleine. Il ne s'agit que d'un condensé indigeste de l'ensemble de sa carrière, en voulant pousser trop loin son expérience entreprise avec Lost Highway et Mulholland Drive. Cette dernière expérience de David Lynch est une déception à tous les égards. L'utilisation de l'image digital n'arrange rien et nuit à la patte visuelle talentueuse de Lynch. A vouloir faire toujours plus et toujours plus osé, le résultats ne donne tout simplement rien, juste un simple enchaînement de scène qui rappelle la carrière de ce grand réalisateur. Pour la première fois, je n'irai pas voir deux fois au ciné un de ses films, tout arrive ! Á Retenir : La famille lapin, une voisine bien étrange, beaucoup trop long, première déception pour un Lynch et "David, reprends-toi au plus vite !".

Publié le 17 février 2007
Edward Zwick, réalisateur américain, présente une filmographie très hollywoodienne avec des films comme Legends of the Fall, The Siege ou dernièrement The Last Samurai. Ne délaissant pas pour autant le divertissement, il insuffle dans Blood Diamond un engagement politique très important. L’ambition avouée du réalisateur est d’aborder des sujets graves tout en ne perdant pas son cinéma de divertissement. Emmené de main de maître par Leonardo DiCaprio, Blood Diamond répond parfaitement à ses objectifs et mêle, non sans mal, réflexions idéologiques et pur film d’aventures. Dans le contexte de la guerre civile de la Sierra Leone, Edward Zwick dénonce le trafic du diamant en période de guerre, l’engagement des enfants dans les armées et les conflits d’intérêts personnels. Traités sans aucune concession, ces sujets imposent parfois des images choquantes et dérangeantes. Pour ne pas trop désorienter son public, il emmène ces sujets dans une course poursuite entre action et thriller efficace mais des plus classiques. Par contre, il ne peut s’empêcher d’y introduire une histoire d’amour aussi pesante qu’inutile. Blood Diamond est une étape intéressante dans la carrière d’Edward Zwick où il ne se limite plus qu’aux grosses ficelles hollywoodiennes. En y montrant parfois des images difficiles, il assume pleinement ses nouveaux choix. Par contre, il devrait encore perdre certains réflexes comme imposer une histoire amoureuse qui n’apporte rien au contenu de son film, si ce n’est de provoquer artificiellement une sensibilité supplémentaire. Á Retenir : quel beau diamant, des sujets intéressants, quelques images chocs, un Melrose Place inutile et un cameraman inédit.

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