crissou

- Membre depuis le 23/08/2006
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Publié le 29 décembre 2006
Steven Soderbergh n'est pas à son coup d'essai pour présenter un OVNI qui sort des normes du cinéma US. Bubble en est un parfait exemple, sorti simultanément au cinéma, en DVD et à la télévision aux Etats-Unis. Par contre chez nous, sa sortie ciné fut très discrète.
Le réalisateur s'attaque à la classe moyenne américaine et au contexte dans lequel ces gens vivent. L'ennui est omniprésent et la vie est monotone à souhait. L'arrivée d'une nouvelle collègue, évènement plutôt anodin, peut même provoquer des réactions extrêmes.
La caméra prends le temps de s'installer et de se mettre au rythme de la vie quotidienne de ces gens où la routine est le maître mot. Bubble ose montrer la réalité américaine du terrain, loin des discours prétentieux et dominateur de son Président. La pauvreté et le malheur des gens sont bien présents et dominent la vie de l'Américain moyen.
Steven Soderbergh a le mérite d'oser montrer les Etats-Unis sous son vrai jour mais n'invente rien au niveau cinématographique. Bubble est un film dramatique et social comme on peut en voir tant en Europe ou en Amérique du Sud. Un film comme tant d'autres mais unique pour son pays d'origine !
Á Retenir : Les Etats-Unis sous un angle plus vrai que nature, Soderbergh est capable de tout, un film important pour les Américains nettement moins pour les autres et une distribution honteuse chez nous.


Publié le 28 décembre 2006
Taxidermia est le deuxième long métrage de György Palfi après Hic en 2002, distribué très discrètement chez nous l'année dernière. Le réalisateur n'hésite pas à jouer la carte de la provocation et du mauvais goût pour nous narrer l'histoire de la Hongrie au siècle dernier.
Aux premiers abords, le ton du film vous prend à la gorge et vous assène d'obscénité, de vulgarité et du politiquement plus qu'incorrect. Cela passe ou cela casse ! En passant outre cette première impression, le film propose un vrai fond sur la politique et l'histoire de
la Hongrie du 20ème siècle. La nécessité de la guerre, l'armée et le communisme sont mis à mal par le réalisateur hongrois, qui prend toujours le chemin le plus direct pour afficher ses intentions et son message.
György Palfi y parle également énormément de l'être humain, de ce qu'il ne peut et ne pourra jamais maîtriser : le sexe, la reconnaissance et l'immortalité. Chaque personnage de cette famille est repoussant à souhait, pourtant il représente grossièrement le côté bestial qui sommeille en chacun de nous.
Dans ce contexte provocateur dans ses formes (peut-être nécessaire pour que le film sorte des frontières hongroises ?), Taxidermia est un véritable film d'auteur avec du contenu, une mise en scène très préparée et somptueuse ainsi qu'un regard juste sur l'histoire et l'être humain. Il ne restera plus qu'à accepter ce mauvais goût qui dépasse régulièrement la frontière de la provocation gratuite.
Á Retenir : un sexe picoré par un coq, des vomissements à gogo, une discipline olympique particulière, un sexe qui crache du feu, des physiques hors normes et un final très horrifique.
Publié le 24 décembre 2006
Lucas Belvaux nous revient après sa magnifique trilogie Un Couple épatant, Cavale et Après la Vie, sortie dans nos salles en 2003. Sélection officielle à Cannes, La Raison du plus Faible se déroule entièrement dans la région liègeoise. Dans une ambiance sociale morose, le film se partage entre thriller et drame social.
D'un côté le drame social conditionne toute l'ambiance du film où le quotidien se traduit par ennui. Un peu à l'image du cinéma des frères Dardenne mais à l'approche visuelle plus large et à la caméra plus posée, Lucas Belvaux montre les difficultés de la vie de gens
ordinaires. La force du film est de ne pas reposer uniquement sur ce constat et d'y insérer un thriller tout aussi prenant. Ce plan foireux dès le départ montre à quel point cette bande d'amis ont besoin de changement et de renouveau dans leur vie, peu importe ce qu'il en coûtera.
Malgré toutes ses qualités, La Raison du Plus Faible manque singulièrement de consistance avec de trop nombreux passages creux et des acteurs pas toujours bien dirigés. L'ensemble donne un film entier et sent l'investissement personnel de Lucas Belvaux avec comme conséquence un manque de discernement et de recul suffisant pour donner une cohérence total au film.
Ses défauts n'empêchent pas La Raison du Plus Faible d'être prenant (qu'est-ce qu'on souhaiterait qu'ils ne fassent pas leur casse !), d'interpeller sur la situation sociale de gens ordinaires et de proposer un bon moment de cinéma belge.
Á Retenir : l'usine Jupiler, l'ascenceur en panne, un mélange thriller / drame social réussi, quelques plans de Liège magnifiques et la police qui a le nez plus fin que dans la réalité.
Publié le 28 novembre 2006
Fils d’Alexandre Arcady, Alexandre Aja est sorti de l’ombre avec un film de survival français, Haute Tension. Repéré par Wes Craven, ce dernier propose à Alexandre Aja de réaliser le remake de son film sorti en 1977, « La Colline a des yeux ». Aja accepte à condition d’avoir les coudées franches et d’imposer sa propre vision de ce remake. Sans trop hésiter, Wes Craven, en tant que producteur, donne carte blanche au Frenchie fraîchement débarqué aux States.
Le résultat est à la hauteur de la confiance accordée à ce jeune réalisateur Français. Malgré que le film original soit amplement respecté, le film transpire la patte d’Alexandre Aja de bout en bout. L’ambiance y est poisseuse et malsaine. Non pas, par de grands effets de surprise comme le veut la mode actuelle des films du genre, mais simplement et efficacement, par une tension qui ne cesse de grimper pour arriver à une apogée terrifiante. Un vrai survival où la réflexion laisse place peu à peu aux réflexes instinctifs.
Comme dans l’original, les sous-entendus critiques sur notre société ne sont pas oubliés. En parlant d’habitants irradiés par des essais nucléaires, Alexandre Aja évoque les conséquences de toute décision politique et militaire de guerre sur des populations, qui ont juste le droit de subir. Faut-il rappeler l’actualité pour comprendre le parallèle avec la politique de Bush en Irak ?
Au final, Alexandre Aja réussit pleinement dans l’exercice périlleux du remake dans un genre qui avait tendance à s’essouffler, exception faite de The Descent sorti cette année. et n’oublie pas pour autant de donner contexte politique à son propos.
Á Retenir : le survival retrouve ses lettres de noblesse, remake réussi, film d’actualité, confirmation du talent de Aja et un pompiste très fashion.
Publié le 23 novembre 2006
"Volver" marque un retour vers un cinéma plus léger dans la filmographie de Pedro Almodvar. Après les impeccables et poignants mélos, "Todo Sobre mi Madre" et "Hable con Ella" (je n'ai pas vu "La Mala Educacion"), les histoires évoquées dans "Volver" restent, malgré tout, des sujets de société graves.
En opposant la position de la femme dans le milieu rural et urbain, il démontre que ces problèmes peuvent toucher n'importe quelle femme. Cette malheureuse universalité est renforcée par la présence de trois générations de femme aux lourds secrets.
A la différence de ses précédents films, Almodovar utilise le ton de humour et de la légèreté. Ce retour a plus de désinvolture donne à "Volver" plus de vie. Par contre, Almodovar donne l'impression d'y mêler trop de sujets et d'approches différents. Le résultat final donne un peu de confusion à l'ensemble et les sujets principaux sont un peu noyés dans la masse de thèmes abordés. Un très bon Almodovar qui ne surpassera pas ses films récents.
Á Retenir : une brochette d'actrices logiquement palmée, un transport de cadavre pas discret du tout et un fantôme qui en fait des vagues
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