VERMEIRSCH

P. VERMEIRSCH
  • 64 ans
  • Membre depuis le 29/04/2012
  • Nombre de critiques : 14
Publié le 23 juin 2013
LA BELLE DU SEIGNEUR d’ALBERT COHEN a été un livre culte en 1968. LA BELLE DU SEIGNEUR de GLENIO BONDER est un navet culte sorti au printemps 2013. Il parait que GLENIO BONDER a mis des années à penser et avant de réaliser ce film. Il aurait dû d’après moi y passer au moins le double du temps mis initialement : peut-être le film aurait été un rien meilleur. Ne nous attardons pas, dans le film, sur l’histoire. Il n’y en a pas. Ce qu’il y a ce sont des successions interminables de scènes sans savoir à quoi elles mènent. GLENIO BONDER a voulu taper dans l’œil des spectateurs avec du tout et surtout n’importe quoi. Il a tellement voulu essayer de romancer sa série incohérente de scènes qu’il en a produit l’effet inverse : du ridicule à l’état pur. Son film ne valant tellement rien il a bien dû continuer à y fourrer ce qu’il pouvait : on se demande que fait JACK LANG dans ce film. Porté très peu de temps à l’écran il n’en est pas moins très visible pour les quelques instants qu’il apparait. Son apparition est trop flagrante et on continue à se demander, encore une fois, ce qu’il fait dans ce film. Tout le monde s’en étonne, un « oh » général dans la salle quand il apparait, et se pose la même question : « que fait-il et pourquoi ? »… Pour moi une actrice doit savoir jouer. Elle peut être belle ou non mais c’est son talent qui doit primer. Avec NATALIA VODIANOVA c’est son physique seul qui est à remarquer. Pour l’aspect de l’actrice elle ferait mieux de continuer à montrer ses charmes de mannequin dans les magazines et non prétendre à devenir une actrice. L’habit ne fait pas le moine….

Publié le 2 avril 2013
Dans ce film il y a quatre principaux éléments : - Une ile paradisiaque pour les touristes ; - Une famille pauvre et humainement très généreuse ; - Des « boat-people » version 2012 ; - Une interdiction légale d’aider les réfugiés ; EMANUELE CRIALESE nous fait « naviguer » entre ces 4 caractéristiques du film. Le tout bercé par une musique au style « répétitif » mais absolument géniale, légère, profonde et triste. C’est un film qui n’a presque pas d’histoire mais bien deux moralités à en retirer (l’une des deux) : - Aider illégalement des réfugiés à ses propres risques ; - Ou les laisser crever de manière inhumaine mais strictement légale ; TERRAFERMA est un film qui ne peut que diviser et surtout pas unir. TERRAFERMA est un film qui indispose et fait poser la question : que faire ? TERRAFERMA nous renvoie à qui nous sommes vraiment.

Publié le 1 avril 2013
Le thème d’une fille que les parents ne veulent pas marier pour des raisons financières et faire entrer au couvent n’est pas en soi, malheureusement, une histoire originale. Ce qui le devient dans le livre anticlérical de DIDEROT et le film du même genre de GUILLAUME NICLOUX c’est la volonté quasi inquisitoriale d’un ordre religieux de vouloir garder à tout prix et contre sa volonté une personne au service de DIEU qui ne le souhaite absolument pas. Au point de la punir, de l’enfermer, de l’humilier etc… LA RELIGIEUSE de GUILLAUME NICLOUX illustre admirablement à l’écran ce phénomène. Si au départ on est contre la religion catholique après le film cette même religion vous dégoûte et vous conforte dans votre rejet. Si vous êtes un rien soit peu catholique avant la projection vous vous excommuniez vous-même par après. Ce qui est particulièrement touchant dans ce film c’est la résistance de SUZANNE (PAULINE ETIENNE) pour préserver elle-même son propre libre-arbitre, sa foi (paradoxalement) dans la religion chrétienne, sa propre promesse de vouloir découvrir la vie non-monacale et ce tout au long des brimades de tout genre que lui font subir les deux mères supérieures incarnées par LOUISE BOURGOIN et ISABELLE HUPERT. Le film se termine bien pour SUZANNE mais dans ce sens de manière un peu brutale et courte. On reste un peu sur sa faim car l’on souhaiterait savoir ce qui est advenu d’elle après avoir lutter et quitter le ridicule monacal.

Publié le 1 mai 2012
L’histoire de TYRANNOSSAUR de PADDY CONSIDINE (son premier film en tant que réalisateur) ne se déroule pas sous le paradis des tropiques où seuls les millardaires y coulent des jours paisibles. C’est tout le contraire : ce drame psychologique a lieu à FLEET en ANGLETERRE. L’ambiance déprimante est déjà en partie ainsi donnée (brume, pluie, quartiers populaires etc) et elle contribue à l’aspect émotionnellement lourd du film outre sa violence (pas gratuite pour autant !). Deux sortes de violence se rencontrent : - l’une au sein d’un volcan humain prêt à péter à tout instant et alors très violemment ; ce volcan c’est JOSEPH interprété par PETER MULLAN (aussi vu dans CHEVAL DE GUERRE de STEVEN SPIELBERG et BOY A de JOHN CROWLEY) ; à la moindre contrariété, « justifiée » ou non, il s’explose et il explose tout ce qui peut l’entourer à ce même moment : être humain, remise de jardin, chien (le sien pour commencer puis celui d’un voisin), vitrine etc….Parfois il se contient aussi mais très difficilement et il en souffre. Il est conscient qu’il est un danger pour les autres mais aussi pour lui. Visiblement il cherche à sortir de cette spirale ; - l’autre c’est au sein d’un couple dont l’épouse, HANNAH (rôle interprété par OLIVIA COLMAN), est régulièrement battue par son mari qu’elle craint et qu’elle cherche à fuir ; à le (son mari) fuir tout comme JOSEPH cherche à la fuir (sa propre violence) ; A un moment donné HANNAH et JOSEPH se rencontrent. Ils ont besoin l’un de l’autre mais sans le savoir dans un premier temps. Ils vont faire un bout de chemin de vie ensemble mais tout petit. L’un et l’autre sont le contraire de l’autre. D’une certaine manière : socialement, religieusement et psychologiquement. Ils se complètent aussi. On ne sait pas trop dire s’ils s’aiment vraiment ou s’ils se respectent très profondément. Toujours est-il qu’ils s’aideront l’un et l’autre à s’en sortir. Ils y réussiront. Le film n’est pas un happy-end mais une fin positive tout de même pour HAHHAH et pour JOSEPH. Ceci toujours d’une certaine façon. L’intrigue dira le reste. TYRANNOSAUR n’est visiblement pas un film grand public. A peine à l’affiche il n’est diffusé que dans des complexes où les films d’auteur ont, encore (pour le temps qui reste), leur place.

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