Suzanne
Réalisateur:
Synopsis :
Suzanne et Maria sont fusionnelles, elles vivent une enfance heureuse malgré l’absence de leur mère, décédée quand elles étaient encore toutes petites filles. Nicolas, leur père mène tant bien que mal la barque, à la fois aimant et maladroit, jusqu’au jour où Suzanne tombe enceinte. Arrive le petit Charly, la famille s’est agrandie. Les années passent, Suzanne rencontre Julien, un garçon un peu voyou, ils tombent éperdument amoureux... Elle partira avec lui, abandonnant tout derrière elle.
Avis des internautes du film Suzanne
Publié le 21 février 2014
L'histoire est dure. Elle pourrait être celle de vos voisins. C'est terrible comme la naïveté peut jouer des tours voire faire basculer une vie. Chapeau aux 3 acteurs principaux. J'ai été bluffé par la prestation toute en sobriété et retenue de François Damiens.
Publié le 31 janvier 2014
La Suzanne de Katell Quillévéré vient cruellement nous rappeler que la qualité d'un film est bien davantage que la qualité de la somme des parties qui le constitue. A force d'avoir démontré que la grandeur d'un Hawks, d'un Ford, d'un Walsh, d'un Aldrich sur leurs confrères tâcherons à Hollywood tenait surtout à la dynamique globale, le mouvement souterrain qu'ils impulsaient à la conduite de leurs films, on aura quelque peu oublié de forger une réciproque pour le cinéma outre-Californie (et le tenir pour minoritaire n'empêche pas de lui forger quelques théories en ce sens). Que dire de Suzanne ? Que Forestier, Haenel et Damiens sont d'excellents comédiens. Oui, mais on le savait déjà, bien entendu. Qu'il y a dans l'écriture « bon élève » de Quillévéré une immédiate exactitude qui est admirable mais peu aimable, qui touche trop vite juste là où l'émotion devrait poindre d'un délai de la justesse (souvenez-vous : Bresson, Eustache, Garrel) ? Oui, mais on s'en était déjà aperçu avec « Un Poison Violent » en 2010. Que brosser le portrait de cette femme sur vingt-cinq ans à coups de larges ellipses est une saine intention ? Oui, mais l'enfer en est pavé, et ici les ellipses sont comme trous noirs qui aspirent tout l'attachement qu'on pourrait ressentir pour ce romanesque austère ? décidément une peu convaincante oxymore. Mais que faire de l'impression de manque, de « trop peu », de rendez-vous manqué avec les personnages qui se traine avec nous à la fin du film et qui (au fond, on le sait bien) seule compte. Ceux qui voient dans cette étude de classe un peu laborieuse à force d'application illustrative un grand film sont en vérité ceux qui méprisent le plus directement le cinéma, car ils s'aveuglent à ne pas voir sa spécificité et se réjouissent de ce qui le gangrène et l'asservit aux autres arts (scénario-tout puissant, sujet de société pesant, ton de vignette balzacienne, musique à la rescousse de scènes sans respiration). Symptomatique est le manque de confiance de la réalisatrice, qui recoure sans réfléchir à la musique dès qu'il s'agit d'une scène où le personnage de Sara Forestier est seule (et Vérity Susman ne s'est pas foulée, optant pour recycler de vieux Electrelane). Il n'est même pas tant question de vision du monde ici que de vision du cinéma, tant Quillévéré partage celle d'une cohorte de jeunes auteurs naturalistes à la française (et qui commence à tourner sérieusement en rond, ceci dit), anonyme à force de n'appartenir à personne. Or, un cinéaste, c'est tout de même quelqu'un qui exprime un point de vue qui est le sien, irréductible, « et sur le monde et sur le cinéma ». Ni « marteau sur nos crânes » kafkaïen ni chronique empathique, Suzanne ne délivre in fine qu'un assemblage de saynètes tantôt touchantes (mais qui n'embrassent jamais de dimension supérieure, à force de modestie gnangnan-réaliste) tantôt agaçantes tant elles sont attendues, et qu'aucun parti-pris de mise en scène ne vient cueillir pour les élever vers la sphère des émotions de cinéma.
Publié le 25 janvier 2014
Le destin tragique de 2 soeurs et de leur père. Ces personnages nous sont familiés. On peut se dire que certains traînent leur vie alors que d'autres, comme Suzanne, sont emportés par leur vie et la subissent presque...
Le film ne juge pas, il propose juste un regard... Il y a quelques faiblesses mais beaucoup de moments forts aussi.
Ce n'est pas du grand cinéma non plus, mais les personnages nous touchent.
François Damiens y est très juste aussi...
Publié le 19 janvier 2014
C'est fou comment le choix d'un mauvais compagnon (dans le film) peut vous mener au fond des abimes de toute nature.
columbo