Réalisé par Rawson Marshall Thurber, We're the Millers propose comme point de départ, une soirée difficile vécue par David Clarck (Jason Sudeikis), petit dealer ayant coulé jusque là des jours tranquilles mais qui suite à une bagarre ayant mal tourné, doit s'affranchir de sa dette par un transport de drogue monumental, via la frontière mexicaine. Pour ce faire, il lui faut surfer sur les clichés, quitte à employer les grands moyens et soudoyer ses voisins, à savoir une strip-teaseuse, un jeune looser et une fugueuse rebelle, pour les convaincre de jouer le jeu et coller au plus près au modèle familial américain classique, de façon à écarter tout soupçon lors de la transaction. Pure satire de la société américaine, le film est bourré de scènes et dialogues complètement déjantés et jouissifs. De plus, les personnages principaux et leurs travers sont campés par des acteurs complices et fabuleusement décalés, Jason Sudeikis et Will Poutler offrant sans doute les interprétations les plus abouties. Malgré un essoufflement du rythme et de la qualité du scénario à la fin du film, celui-ci restera à juste titre dans les esprits, comme l'une des meilleures comédies américaines de l'année.

Le film est basé sur une histoire vraie, celle de Cecil Gaines, qui fuit en 1926 la condition médiocre des planteurs de coton exploités dans le Sud des Etats-Unis, pour gagner un avenir bien meilleur, celui de majordome officiant dans les murs de la Maison Blanche. Cette ascension professionnelle brillante, acquise au gré de rencontres heureuses et d’une volonté de fer, ne l'empêchera pas de faire face à de nombreux bouleversements privés, confronté notamment aux choix de son fils aîné, militant aux côtés des Black Panthers. Le spectateur est ainsi amené à suivre les parcours de vie compliqués des membres de la famille, directement liés au déroulement des événements politiques américains, très présents à l’écran. Et c’est là que le bât blesse : à force de vouloir à tout prix exposer les faits, de manière très engagée, paradoxalement, le message du réalisateur Lee Daniels s’affadit. Malgré certains plans ou scènes bien pensés, le récit prend in fine une tournure fort lisse et convenue. Enfin, de nombreuses personnalités publiques font partie du casting mais c’est l’implication et le professionnalisme de Forest Whitacker que l’on retiendra ici.

Bousculée par les changements importants qui interviennent dans sa vie privée, Jasmine doit laisser de côté son ancienne vie mondaine pour les faubourgs moins clinquants de San Francisco où vit sa soeur Ginger, moins bien lotie. Très éprouvée par les rencontres incongrues qu'elle y fait, elle tentera constamment de retrouver son fragile) statut d'antan. Pour son dernier opus, Woody Allen a choisi Cate Blanchett, Alec Baldwin et Sally Hawkins notamment, et il a bien fait ! Leurs prestations remarquables permettent d'approcher des personnages complexes, dont les failles se dévoilent à travers des dialogues truculents qui ne manqueront pas d'amuser les adeptes de la filmographie du réalisateur. Enfin, la touche musicale et les retournements de situations agrémentent l'ensemble d'une douce folie, si importante dans les destins croisés qui y sont dépeints.

Fondé sur des éléments réels, le film traite des exactions de Robert Hansen, serial killer américain qui enlevait et séquestrait ses victimes pour ensuite les abattre comme du gibier. Le suspect sera inquiété suite à la fuite miraculeuse de l'une d'entre elles, ayant livré son témoignage à la police. S'en suit une enquête menée par un inspecteur désireux de mener l'affaire à son terme. Si le réalisateur propose quelques séquences fortes, la plupart de scènes, filmées en gros plan sont truffées de lourdeurs, en particulier musicales. Le film peine donc à se démarquer des autres longs métrages du genre, mais est heureusement sauvé par des acteurs confirmés.

Si l'on peut sans doute regretter l'originalité exceptionnelle et l'humour 'décapant' propres au premier volet de la vie de ces Monstres, ce deuxième épisode reste très divertissant, en particulier grâce à la multitude de personnages attachants qui l'animent et à l’enchainement rythmé des scènes qui construisent le récit.