hitruf

Ivan Guillaume
  • Membre depuis le 27/08/2006
  • Nombre de critiques : 112
Publié le 26 janvier 2005
Tragi-comédie, qui commence par une bonne dose d'humanité et de bonheur, qui bascule dans une histoire d'amour (mais rien à voir avec un "ménage à trois", comme Métro qualifiait ce film), où l'éthique, l'histoire de chacun, la compassion et la passion maladive prennent chacune leur place, puis déboule sur deux dénouements inattendus. C'est fort, fort bien joué, amusant, questionnant, et de plus la bande son est remarquable, avec de très grands passages musicaux. Bref, du cinéma chaleureux et de qualité, le meilleur de l'Orient proche, de quoi se réjouir de l'arrivée promise de la Turquie dans l'Europe !

Publié le 23 janvier 2005
Il faut être dans un état premier pour partager Il Dono. A Caulonia, la vie est éternité, la mort accident. Un détachement rare : la Calabre, Asie de l'Italie ? Un ballon qui s'échappe des pieds d'un enfant et l'architecture de la ville nous est livrée. Les visages incrustés de temps, les moteurs qui irritent, le silence qui triomphe, la cabane dans la prairie, l'innocence comme toujours exploitée, le cheval de bois du coiffeur, pour faire patienter les enfants. Ouf, une ville habitée par des hommes.

Publié le 1 janvier 2005
Mais non pas un genre à part, mais une tragédie moderne filmée de main de maître et jouée de gueule de maître par Sergio Castellito, réalisateur et acteur. Et Pénélope Cruz y trouve le rôle majeur de sa jeune carrière. Dès la première minute, j'ai été pris par ce film qui m'a secoué. Peut-être la sensibilité à la passion y est-elle pour quelque chose, mais, honnêtement, personne ne peut nier qu'il s'agisse d'un bon film, et pour ce qui me concerne, je le trouve excellent. Castellito y retrouve la verve des Scola ("Une journée particulière"), Fellini ("La Strada"), Rossellini ("Le voyage en Italie") et autre Dino Rissi. Que c'est bon de retrouver le meilleur de l'Italie !

Publié le 29 décembre 2004
Hommes, femmes, personnages masculins, personnages féminins se tendent des miroirs déformants, s'imitent et se détruisent pour se reconstruire de plus beau/belle. Film assez inégal mais qui gagne de plus en plus en intensité et en vérité dans son final. Ce qu'on appelait jadis "le drame de l'homosexualité" retrouve ici une raison d'être: Kynaston a été "dressé" comme personnage et personne féminin et cette inversion finit par poser problème: quid de l'homosexualité "naturelle", quid de l'homosexualité construite? Quid de la confusion entre rôles théâtraux et sociaux ? La scène d'amour où l'identité de Kynaston est mise à mal/mâle est l'une des plus bouleversantes du film, avec, évidemment, la "mort" de Desdémone.

Publié le 27 décembre 2004
J'imagine une salle à moitié éclairée, où l'un feuilletterait distraitement son journal, l'autre recoudrait un bouton, le troisième écosserait des petits pois.. pendant que la lumière, la langueur et les mystères de Tropical malady embaumeraient la vie de tout un chacun, mollement étendu, ravis de passer de si bons moments, dans la douce tiédeur des tropiques et du paquebot Flagey. Ce film se prête au plaisir de vivre, à la présence et à l'absence, comme une douce musique peut bercer, parfois distraitement mais jamais indifféremment. Déjà que Apichatpong Weerasethakul filme comme peu le savent le désir et son émergence...

Newsletter Cinebel

Suivez Cinebel