hitruf

Ivan Guillaume
  • Membre depuis le 27/08/2006
  • Nombre de critiques : 112
Publié le 27 février 2003
Voici un véritable chef d'oeuvre. Comme je vois beaucoup de films, certains d'entre eux ne me captent qu'à moitié, ou pas immédiatement : manque de puissance, épisodes accessoires peu utiles au scénario, etc... Rien de cela dans ce film où l'acte créatif compris de l'intérieur (ici, la peinture) emporte tout ce qui l'entoure dans la même fougue, y compris l'amour des femmes, mais aussi la situation politique, l'histoire (récente, un peu plus d'un siècle) d'une Corée prise en tenailles entre le Japon et la Chine. On pourrait aussi ajouter qu'il s'agit d'un film sur le statut de l'artiste (clin d'oeil à l'actualité)... Rarement, l'acte créatif a été aussi bien saisi de l'intérieur par le cinéma (sauf le travail de Picasso filmé par Clouzot). Attention, ce film n'a rien de didactique: c'est magistral de jouissance, comme les meilleurs films de Kurosawa. 9,5/10

Publié le 18 février 2003
Notre vie est peuplée de personnes sans qui nous ne pourrions pas vivre (caissières de supermarché, chauffeurs de taxi et de bus, garde-malade, etc..) et que nous ignorons. Sortant de la salle, j'ai salué avec franchise le chauffeur du bus qui me ramène à la maison. Chacun a sa dignité, même les victimes des années Tatcher. Comme Ken Loach, mais avec plus de finesse psychologique, Leigh explore 'ce monde d'en bas' et même si le film n'est pas rigolo - de même la vie, souvent - on en sort comme meilleur, plus humain. Même s'il n'a pas retrouvé la veine de Naked, Leigh reste un cinéaste d'exception, sachant, comme Chereau dans Intimicy par ex., exploiter le talent de ces grands acteurs anglais 'anonymes', comme Timothy Spall, e.a. Cote: 8/10

Publié le 17 février 2003
Excellent casting ! Anna Mouglalis (qui m'a rappelé la Claude Jade de Baisers volés, de Truffaut, 1968) et Eduardo Noriéga sont craquants. L'amour est bien photographié, ça ne manque vraiment pas de charme et de fraîcheur. Cela étant, il faudra les revoir dans un autre film car celui-ci est complètement inabouti! 5/10

Publié le 17 février 2003
J'ai remis une cote de 9/10, pas 10/10, pourquoi ? c'est automatiquement lié au choix de l'appréciation qualitative?

Publié le 17 février 2003
Deux mois après l'avoir vu, je garde de ce film une impression durable : fraîcheur et émerveillement dans l'éveil de la petite tailleuse; transformations, par trois jeunes gens adorables, des lourdes contraintes sociales en creusets de libérations spirituelle, affective, intellectuelle et sexuelle; paysages magnifiques, dont l'engloutissement futur est 'annoncé' par l'engloutissement de l'individu dans la masse. L'extrême-orient possède l'art de sauvagarder par des signes ténus et pourtant très denses, par des rituels familiaux ou sociaux légers et poétiques (les bougies flottant sur la rivière), par la création (musique, littérature, cinéma) une part de ce qui est irrémédiablement perdu. Ce film en est un témoignage touchant, poignant même, et d'une grande beauté. 9/10

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