crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 6 février 2009
Le cinéaste britannique Stephen Walker a fait ses débuts comme scénariste. Il a ensuite réalisé plusieurs documentaires dont Waiting For Harvey (1999) et Hiroshima - A day that shook the World (2005) pour la télévision. Young@Heart est son premier film pour le cinéma. Ce documentaire a d'abord été réalisé pour la chaîne de télévision Channel 4. Les critiques positives poussent des distributeurs américains à proposer à Stephen Walker d'adapter son documentaire pour le cinéma et le résultat arrive finalement dans nos salles belges. Le sujet pouvait rendre Young@Heart complètement inintéressant mais le documentaire est boulversant là on s'y attend le moins. Même si les interprétations apportent un regard différent sur certains tubes, ce sont les aléas des répétitions qui provoquent des émotions touchantes et émouvantes dont le décès de certains choristes pendant le tournage du film. Le cinéaste britannique reste dans le rang dans sa mise en scène, trop quelconque. Par contre, les membres de la chorale provoquent de nombreux sentiments auprès des spectateurs pour leur tenacité, leur sincérité et leur humilité. Plus qu'un documentaire sur une chorale originale, il s'agit d'un portrait parfois douloureux sur des relations humaines à un âge où tout n'est plus si rose. Á Retenir : une chanson très Obama, un prof très dur, des élèves à la mémoire courte, une mamy assez allumeuse, et un papy pilote de course.

Publié le 30 janvier 2009
Agnès Jaoui possède de multiples casquettes : actrice, scénariste, réalisatrice et même chanteuse. Précédemment, elle a réalisé deux longs métrages, Le Goût des Autres (2000) et Comme une Image (2004), pour lesquels, elle est également scénariste et actrice. Troisième film d'Agnès Jaoui à la réalisation, Parlez-moi de la Pluie permet à la réalisatrice de retrouver son compère Jean-Pierre Bacri à l'écriture et à l'écran. Au niveau du casting, Le duo est rejoint par Jamel Debbouze. Sans avoir l'air d'y toucher, cette comédie légère et sincère agrippe son public pour l'emmener délicatement dans une toile relationnelle avec ses situations conflictuelles. Malgré la grisaille du ciel, Parlez-Moi de la Pluie offre de nombreux rayons de soleil comiques tout en restant cette esprit de légèreté. Le travail d'Agnès Jaoui semble discret mais le tout le film est imprégné de sa griffe. Ce troisième film de la réalisatrice française laisse de nombreuses empreintes touchantes et drôles dans les mémoires. Jamel Debbouze n'est jamais apparu aussi sensible et juste tandis que le duo Jaoui - Bacri est égal à lui-même. Les deux heures de film passent comme une lettre à la poste et plusieurs scènes vous suivent dans la tête pendant plusieurs jours... que du bonheur communicatif ! Á Retenir : un montage vidéo très personnel, des moutons très collants, un superman très fragile, une lampe de lecture artisanale et un mousse de micro balladeur.

Publié le 26 janvier 2009
Né à Rome en 1968, Matteo Garrone se tourne rapidement vers le cinéma. Il réalise son premier long métrage, Terra Di Mezzo, en 1997. Gomorra est déjà son sixième long métrage, qui remporta le Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 2008. Gomorra est l'adaptation du best-seller de Roberto Saviano. Il s'est vendu à plus de 120.000 exemplaires en Italie et a été best-seller dans 33 pays. Son auteur vit sous protection policière depuis 2006 suite au succès de son livre et à plusieurs menaces d'un clan. Plongé au coeur de la mafia, Gomorra n'a rien des clichés du genre avec une mise en scène minimaliste. Dans un style proche du documentaire, Matteo Garrone suit le parcours d'hommes dans des contextes aussi éloignés les uns que les autres. Cette narration écartelée expose parfaitement le fait que la Camorra se retrouve à tous les niveaux de pouvoir et dans tous les secteurs économiques. Pendant plus de deux heures, le public est pris dans un engrenage où la tension et la violence se resserrent autour de simples habitants. La force de Gomorra est né de ce constat pris à hauteur de simples individus. Matteo Garrone offre un spectacle terriblement réaliste et, malheureusement, fataliste car la Camorra est devenu tout simplement incontournable dans une vie sans quiétude. Á Retenir : un facteur au courrier inhabituel, un test de résistance très ciblé, un sauna radical, quelques armes égarées et un moment coquin écourté.

Publié le 16 janvier 2009
Claire Simon est née en Grande-Bretagne mais passe son enfance dans le Var. Dans les années 70, elle réalise son premier court métrage et enchaîne avec plusieurs courts et documentaires. Elle réalise Sinon, Oui son premier long métrage de fiction en 1997. Les Bureaux de Dieu est née du passage pendant quelques jours de Claire Simon au planning familial de Grenoble. Impressionnée par ce qui s'y passait, elle décide d'enregistrer des entretiens et des conversations dans différents centres de planning familial. De cette matière a été écrit le scénario de cette comédie dramatique. Malgré ses deux heures, le film nous plonge directement dans un premier entretien. Le ton est donné malgré la légèreté de ce cas. Les entretiens s'enchaînent et plus le film avance, plus la gravité de ceux-ci s'accroît. Entre deux conversations, la caméra se ballade dans le quotidien de ce planning familial, sans jugement, sans prise de position, comme ces femmes à l'écoute qui tentent d'aider. Pourtant aidé par un sujet intéressant et des rencontres poignantes, Les Bureaux de Dieu manquent de charisme. À l'image de ce casting 4 étoiles sous-exploité, cette fiction sociale proche du documentaire ne tire pas profit de son potentiel scénaristique. La réalisation, trop passive, manque de vitalité et d'audace et la lassitude créée par le surnombre d'entretiens est édulcorée par l'ordre de passage arbitraire de ceux-ci... dommage, car les intentions étaient bien plus que louables ! Á Retenir : un petit copain suspicieux, un bébé endormi encombrant, un préservatif gênant, une lampe récalcitrante et une terrasse enfumée.

Publié le 15 janvier 2009
Né à Téhéran, Majid Majidi débute comme comédien au théâtre. Dans les années 80, il entame sa carrière au cinéma comme acteur. En 1999, il passe derrière la caméra avec Le Père. Il réalise ensuite trois autres films Les Enfants du Ciel, La Couleur du Paradis et Baran. Cette nouvelle fable du réalisateur iranien permet de découvrir un acteur fabuleux, Reza Najie. Avec de simples regards, il donne de la consistance et de la véracité à son personnage. D'ailleurs, il a remporté l'Ours d'argent au dernier festival de Berlin. Porté à bout de bras par son acteur principal, The Song of Sparrows nous conte l'histoire simple d'un homme et ses dérives face à l'appât du gain. Sans portée politique ou morale, Majid Majidi met en image le fameux proverbe "L'argent ne fait pas le bonheur" avec en toile de fond, l'opposition entre le monde rural et la jungle de la ville. Ce constraste renforce la douceur de la campagne iranienne. La force de cette fable nait dans la simplicité dégagée à tous niveaux, du récit à la mise en scène. Notre éleveur d'autruches en retire plus d'importance et de présence, tout en respectant cette logique de simplicité. Majid Majidi crée une ambiance de quiétude et de sérénité, avec un personnage haut en couleur dont les aventures ont une portée universelle, tout simplement ! Á Retenir : une autruche sprinteuse, des poissons au sec, un convoi d'électroménagers, une cour bien encombrée et une porte balladeuse.

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