crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 15 décembre 2009
En 1994, Danny Boyle réalise son premier long Shallow Grave, suivi deux ans plus tard par Trainspotting. En 2002, il s'essaie avec brio au fantastique horrifique avec 28 Days avant de se viander avec Sunshine, film de science-fiction sorti en 2006. Adapté du roman indien Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devient milliardaire de Vikas Swarup, Slumdog Millionaire a remporté quatre Golden Globes et huits oscars en 2009. Ce film marque également les débuts au cinéma pour les acteurs Dev Patel et Freida Pinto. Pour rassembler les foules, Danny Boyle a trouvé la recette miracle d'utiliser un jeu télévisé mondialement connu pour narrer cette enfance malheureuse. Malgré un déroulé du récit trop systématique, Slumdog Millionaire est simplement captivant aidé par une caméra nerveuse et un rythme soutenu. Cette chronique très colorée et populaire apporte de très belles émotions. Pour peu que le spectateur accepte d'être devant une fiction qui cherche avant tout à distraire avant d'évoquer une réalité sociale en Inde, il passera deux heures de réel plaisir gonflé de sentiments divers. Danny Boyle rébondit admirablement après un Sunshine de pâle figure pour offrir un des meilleurs divertissements et dépaysements de ces dernières années. Á Retenir : des chiottes mal canalisées, un orphelinat peu accueillant, un frangin pas très fraternel, visite guidée du Taj Mahal très personnalisée et un animateur pas très coopératif .

Publié le 14 décembre 2009
Thierry Michel, né à Charleroi, grandit avec le déclin du bassin minier wallon. Sa riche filmographie est dominée par le documentaire politique et social. Il réalisa plusieurs documentaires en Afrique dont Mobutu, Roi Du Zaïre (1999) et Congo River (2005). Avec ce nouveau documentaire, Thierry Michel continue d'explorer la situation du Congo actuelle. Alors qu'il devait présenter son film à l'université de la ville de Kisangani, la projection a été interdite par les autorité locales et le réalisateur a été entendu par la sûreté de l'État. Pour étayer son documentaire, l'auteur a sélectionné différents points de vue aux intérêts divers. Katanga Business détaille la situation complexe du Katanga avec des images parfois prises dans des situations difficiles appuyées par les interviews des acteurs politiques et financiers. Il y ressort une région prise dans la tourmente du pognon où la première (seule ?) victime est la population locale. La grande réussite de Katanga Business est d'avoir su trouver des intervenants hauts en couleur. Au travers du regard de ces personnes, Thierry Michel dresse un portrait très large de la situation socio-démographique de la République Démocratique du Congo. Victime supplémentaire de la mondialisation, la population reste très pauvre malgré la richesse du sol et des investissements colossaux des multinationales. Á Retenir : un gouverneur très people, des Chinois omni-présents, une frontière très perméable, creuseur artisanal : métier à risques et des Belges back to the business.

Publié le 9 décembre 2009
Né au Chili, Mario Bechis a été incarcéré dans un camp de concentration lors de la dictature argentine. En 1999, il réalise Garage Olimpo qui traite de ce douloureux sujet. Deux ans plus tard, il revient avec Hijos, drame familial et historique. Mario Bechis a décidé de son scénario de ce film en apprenant la succession de suicides au sein de la tribu Guarani-Kaiowa qui luttait pour récupérer ses terres. Dans le film, les indiens jouent leur propre rôle et donne la réplique à des acteurs blancs professionnels. Dès la première scène, La Terra Degli Uomini Rossi donne le ton ! Des indiens simulent l'attaque d'une pirogue de touristes à l'aide d'arcs à flèches et de tenues traditionnelles pour un peu d'argent. Mario Bechis dénonce la réalité de la tribu Guarani-Kaiowa, soumission et misère. Pour renforcer son propos, il s'aventure entre fiction et documentaire, aidé par des indiens dans leur propre rôle. Sobrement mais efficacement, Mario Bechis montre le mépris contre lequel doit lutter ces indiens qui n'hésite pas à se rabattre sur l'alcool pour oublier leur quotidien. Ce drame met en évidence les méfaits de la globalisation sur les peuples les plus reculés. En effet, au travers de ce conflit territorial local, c'est toute la mondialisation, dont nos actes, qui est ouvertement critiquée par son auteur. Á Retenir : des tenues traditionnelles pour les touristes, un futur chaman pas insensible aux charmes féminins, boire ou se révolter... il faut choisir, la solitude de la caravane et une superette très prisée.

Publié le 8 décembre 2009
Gus Van Sant sort de l'ombre avec To Die For en 1995. Nominé aux oscars pour Good Will Hunting en 1998, il recevra la Palme d'Or pour Elephant en 2003. Paranoid Park y obtient également un prix pour le 60ème anniversaire du festival en 2007. Symboliquement, Milk est sorti dans les salles américaines le jour du 30ème anniversaire du décès d'Harvey Milk. Cette biographie a été récompensé à deux reprises aux oscars de 2009. Sean Penn reçut l'oscar de la meilleure interprétation masculine tandis que Dustin Lance Black celui du meilleur scénario original. Après plusieurs films à consonance expérimentale, Gus Van Sant revient à un genre plus ouvert sans pour autant se renier. Malgré une mise en scène moins radicale, le réalisateur évite de centrer son récit sur la vision politique de Milk et garde une approche globale de la vie de cet homme, pas du tout prédestiné à ce monde de requins. Cette vision humaine est renforcée par un Sean Penn tout simplement parfait dans son rôle. Ce nouveau film de Gus Van Sant ressemble à un grand cri contre le rejet et la discrimination. Hier, comme aujourd'hui, le respect à la différence s'assimile à un combat quotidien dans notre société. Milk rappelle qu'il y a moyen de lutter et vaincre la peur de l'autre mais qu'il ne faut jamais baisser la garde car la tolérance humaine perd peu à peu de sa force face à l'ultra-conformisme. Á Retenir : luttons contre la crotte de chien, une directrice des campagnes très féminine, une rencontre perturbante dans le métro, un magasin photo très rassembleur et Milk maîtrise les ficelles de la politique.

Publié le 17 novembre 2009
Né en 1963 à Atlanta, Steven Soderbergh obtient la Palme d'or pour Sexe, mensonges et vidéo en 1989. Depuis, il possède une filmographie impressionnante, mêlant films intimistes tel que Bubble en 2006 aux grosses productions comme Ocean's Eleven en 2001. Le film Che a été présenté au Festival deCannes 2008 en sélection officielle dans sa version intégrale de de 4h28. Pour sa diffusion en salle, le film a été coupé en deux parties d'un peu plus de 2 heures. Pour son rôle du Che, Benicio Del Toro a obtenur le prix de la meilleure interprétation masculine au même festival de Cannes. La première partie de ce diptyque montre l'ascension de Che Guevara, bel espoir pour les peuples d'Amérique latine. Steven Soderbergh s'attelle sobrement à montrer comment une guerilla avec 80 hommes au départ, peut renverser un régiment aidé par les Etats-Unis. Il prend le temps de détailler toute la difficulté du travail avec patience et discipline sur le terrain. Parallèlement, il coupe ses scènes avec des images du discours du Che à l'ONU en 1964 expliquant sa vision politique. Steven Soderberh maîtrise parfaitement le contexte historique et donne de la profondeur à son film en exposant le travail de fourmis pour une guerilla efficace. Il suit plus précisément le parcours du Che sans toutefois en être omnibulé. Cette première partie est historiquement prenante mais manque singulièrement d'éclat dans sa mise en scène, compensé par un Benicio Del Toro époustouflant. Á Retenir : le Che maîtrise le lance-roquette, une discussion sur une terrasse historiquement cruciale, toujours des problèmes d'asthme, on ne vole pas de voitures et le Che ne se fait pas que des amis à l'ONU.

Newsletter Cinebel

Suivez Cinebel