crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 30 décembre 2009
Stéphane Aubier et Vincent Patar se rencontrent à l'Institut des Beaux-Arts de Liège. En 1988, ils réalisent le court-métrage Pic Pic André Shoow. À partir de 2001, ils travaillent sur Panique Au Village qui accouchera d'une série de 24 épisodes sur Canal . Pour réaliser ce long métrage, les réalisateurs ont dû utiliser 1.500 figurines, 45.000 briques miniatures ou encore 280 litres de latex. 260 jours de préparation et de tournage ont été nécessaires pour obtenir 144.000 images constituant 915 plans différents. Le tout a été sauvegardé sur 40 disques durs de 500 Go. Les deux réalisateurs belges ont tout simplement réussi un tour de force ! La crainte de voir nos amis Indien, Cow-boy et Cheval tourner en rond dans un long métrage se dissipe très rapidement tellement le scénario est fouillé et complètement décalé. Les personnages ont pris de la profondeur et s'ont pris dans un rythme effréné et dans des dialogues endiablés. Stéphane Aubier et Vincent Patar, tel de grands enfants, ont réussi avec acharnement et patience à aboutir à leur projet un peu fou. Panique Au Village se place désormais dans les références mondiales du film d'animation, tout en affichant clairement son identité nationale. Là où la pâte à modeler avait trouvé ses maîtres en Wallace et Gromit, les figurines inexpressives de notre enfance ont désormais Cow-Boy, Indien et Cheval ! Á Retenir : un barbecue en briques et en kit, un vol de tracteur très bovin, une petite tartine de choco, un magasin de troc aquatique et un gendarme involontairement dragueur.

Publié le 29 décembre 2009
Yann Arthus-Bertrand devient journaliste, reporter et photographe en 1983. Il publie en 1994 le livre La Terre Vue Du Ciel, vendu à 3 millions d'exemplaires et qui donnera naissance au documentaire du même nom. Il anime également l'émission Vu Du Ciel sur France 2. Home a bénéficié d'une sortie mondiale simultanée dans 50 pays. Il est également été diffusé en parallèle à la tévision et sur Internet et le DVD est sorti à la même période. Le but commun du réalisateur, du distributeur et du producteur était de toucher et de sensibiliser un maximum de monde. L'écologiste français utilise la beauté des images pour interpeller et conscientiser les populations. Avec la même approche que pour son documentaire La Terre Vue Du Ciel, il enchaîne les paysages tout en montrant ici, les cicatrices laissées par l'homme et son industrialisation démesurée sur ceux-ci. Les images ne laissent certainement pas insensibles et les dégâts causés par l'être humain encore moins. Ce grand cri écologique sous forme de long métrage atteint parfaitement son but. Personne ne peut rester indifférent à ces paysages abîmés ou ceux encore préservés de la folie de l'homme. De par son approche contemplative, Home donne le temps de prendre conscience de la gravité de la situation. Les commentaires sont précis et clairs sans jamais chercher dans le sensationnel ou l'excessif. Á Retenir : Dubaï tel un oasis au milieu du désert, le Grand Canyon a soif, des éléphants perdus dans un labyrinthe, le désert plastique d'Alméria et camp de concentration pour bétail.

Publié le 29 décembre 2009
Walter Salles se fait connaître grâce à Central Do Brasil (1998), Abril Despedaçado (2001) et Diarios De Motocyleta (2004) suivant le périple latino-américain du jeune Che Guevera. Le Brésilien s'égare quelque peu avec la version US de Dark Water l'année suivante. Présenté au 61ème Festival de Cannes en 2008, cette chronique dramatique rassemble de nombreux acteurs amateurs autour du comédien Vinicius de Oliveira. Parmi les figurants, un prêtre et de véritables membres de l'église pentecôtiste ont rejoint les lieux du tournage. Reprenant le schéma narratif des récits parallèles comme déjà vu dans 21 Grammes ou Crash, Walter Salles casse l'image idyllique d'un Brésil qui n'a rien d'un paradis. Évitant de se montrer trop démonstratif, le Brésilien dépeint une jeunesse au quotidien bien morne et dont l'avenir est complètement bouché. La mégapole brésilienne détruit peu à peu ses habitants dans l'indifférence. Linha De Passe est une belle prise de conscience de la réalité latino-américaine, traitée avec justesse. Malheureusement, les bonne intentions de Walter Salles ne suffisent pas à rendre son film intéressant de bout en bout. Cette tranche de vie familiale aurait mieux trouvé sa place dans un court ou moyen métrage. Passé le cap de la prise de conscience de cette réalité de Sao Paulo, cette chronique perd de son souffle et de son intérêt. Á Retenir : un voleur de bus très jeune, footballeur déjà pensionné à 18 ans, une maman fan de football, un divan très convoité et une station essence peu fraternelle.

Publié le 28 décembre 2009
Le Parisien réalise son premier film Tombés du Ciel en 1993. Quatre ans plus tard, il revient avec Tenue Correcte Exigée. Il retrouve de nouveau Jacques Gamblin dans Mademoiselle. En 2006, il marque les esprits avec son dramatique Je Vais Bien, Ne t'en fais pas. Pour écrire leur histoire, Emmanuel Courcol, Olivier Adam et Philippe Loiret ont d'abord cotoyé des bénévoles et des réfugiés à Calais. De nombreux acteurs sont des non professionnels dont Firat Ayverdi jouant le rôle de Bilal. Sous ses airs de documentaire, Welcome dresse le portrait d'individus perdus dans une situation politique sans issues. Philippe Loiret ne décortique pas seulement l'impasse dans laquelle se trouvent ces sans-papiers mais expose également comment ils sont traités par les autorités nationales. Ces mêmes autorités obligent les locaux à jouer l'indifférence sous peine de prison et d'amendes salées. Le réalisateur français propose un drame social bien ficelé en abordant tous les intervenants de cette situation qui peut rappeler la période de l'occupation. Pendant plus d'une heure, Welcome vous prend à la gorge avant de se perdre avec un message final d'espoir et romancé trop décalé par rapport à l'ensemble du film. Cependant, Welcome reste un excellent film sur un sujet social très délicat. Á Retenir : des leçons de natation bien nécessaires, Manchester United fait toujours rêver, des magasins interdits aux sans-papiers, des chaussures-jouets pour chien et des voisins trop curieux.

Publié le 17 décembre 2009
Né à Brooklyn, Darren Aronofsky réalise avec petit budget Pi en 1998. Il enchaîne avec Requiem For A Dream (2000), véritable descente aux enfers dans le monde de la drogue. Il mettra ensuite six ans à produire et réaliser The Fountain, qui sort en 2006. Faisant un parallèle entre le scénarion de son nouveau film et la carrière de Mickey Rourke, Darren Aronofsky décide d'enrôler l'acteur déchû pour le rôle principale de The Wrestler. La durée du tournage fut extrêmement courte avec seulement 35 jours au compteur. Le réalisateur amércain a privilégié une mise en scène naturelle, proche du documentaire. Ce choix met de côté l'aspect spectacle du récit pour se consacrer sur ce catcheur en fin de carrière et ses sensibilités. Dans ce rôle, Mickey Rourke est tout simplement méconnaissable et accentue le profondeur tout humaine de The Wrestler. Le cinéma des frères Dardenne n'est parfois pas très loin. Darren Aronofsky a réussi à se renouveler avec brio, a donné le rôle de sa vie à Mickey Rourke et offre au final un film boulversant, montrant un aspect très dur du monde du catch. Loin des paillettes et des projecteurs, le catcheur fait place à l'homme avec ses sentiments et ses faiblesses. À l'image de certaines joueuses de tennis, il est parfois difficile de raccrocher et de tourner la page du monde du spectacle ! Á Retenir : un catcheur parmi les cuisses de poulet, du fil barbelé pour agrémenter le ring, Kurt Cobain a gâché les années rock, l'appel inépuisable du ring et une strip-teaseuse amoureuse.

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