juliendemangeat

Accatone
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Publié le 27 février 2016
A la vue de son dernier essai on ne peut mettre en doute la sincérité de Bouli Lanners mais à travers celle-ci transpire une certaine naïveté. Son humanisme prend peu à peu le dessus jusqu’à être en porte-à faux avec son ambition première qui est clairement le thriller apocalyptique. Ainsi on croit difficilement à Dupontel quand il regarde passivement sa voiture se faire massacrer. Les scènes édifiantes de ce genre se multiplient jusqu’à figer totalement la mise en scène. Et à donner à l’ensemble ce sentiment d’artifice tant le manque de cohérence finit par être la vraie signature de ce film un rien fantasmé.

Publié le 31 janvier 2016
Pour ces deux derniers films T.Haynes est souvent comparé aux deux maitres du mélo hollywoodien, Sirk et Minelli. C’est plus que justice mais Haynes a incontestablement quelque chose en plus que ces deux faiseurs de rêve. Tout d’abord un regard profondément critique sur cette haute société newyorkaise, que Carol ne supporte plus, dont la bêtise et le matérialisme font clairement échos à notre époque. Et une grande lucidité sur l’isolement de ceux, celles en l’occurrence, qui fuient cette société fermée sur elle-même et dominée par un patriarcat complètement éculée. Le film se réchauffe soudainement quand Carol sort de son carcan et l’on est alors submergé par l’émotion portée par ces deux personnages tout entier dans leur fragilité : celle de la passion vécue. La force de ce film est qu’il n’est pas un manifeste bruyant de l’anticonformisme mais plutôt celui, subtil, d’une vie choisie. Cette émotion qui nous soulève n’est pas uniquement celle de la passion amoureuse mais celle d’une révélation : c’est le désir de liberté qui fait de nous des êtres vivants.

Publié le 9 décembre 2015
Un Moretti à multiples facettes. Très intimiste il y parle de sa vision de cinéaste et de sa vie personnelle. C’est aussi une étude de caractère, le sien en l’occurrence qui semble se dessiner sous le portrait de sa sœur (simplement splendide). S’opère un subtil mélange de lucidité et d’humanité. En peu de mots et en quelques cadrages simples et bien sentis le film devient subitement émouvant, toujours de façon pudique et élégante. Puis un dédoublement se fait sur le modèle de l’acteur mégalo dont on ne sait plus très bien quand il joue et quand il est lui-même. Il ne le sait sans doute pas vraiment lui-même et c’est peut-être le thème enfoui de ce film à la beauté sereine: une perte de soi-même, un isolement à force d’abnégation et d’obsession. Et derrière tout cela une vérité politique/philosophique tenace, un retour à la réalité s’impose.

Publié le 30 novembre 2015
Si le film ne fonctionne pas vraiment c'est qu'apparait très vite une dichotomie entre sa portée allégorique, l'argent comme violence sourde, et sa dimension horrifique. En effet ces apparitions n'entrent en rien dans cette ambition métaphorique mais restent une simple prémonition sur l'issue du récit et donc un simple composant narratif. Le film devient ainsi de plus en plus bancal d'autant plus qu'on le sent porté tout entier sur son dénouement et qu'il ressemble étrangement à un long prologue. Jusqu'au final plutôt réussi où sa dimension fantastique prend tout son sens. Avant d'en arriver là il se contente d'aligner laborieusement des poncifs sans intentions véritables et donne au film une allure d'essai brouillon.

Publié le 29 novembre 2015
Un blockbuster qui faisait redouter une certaine lourdeur vu le potentiel dramatique de l’histoire. Il n’en est rien car tout pathos est soigneusement évité. Ce qui arrive n’est jamais prétexte à une dramatisation forcée, au contraire les corps qui s’épuisent sont filmés de façon laconique, quasi documentaires et toujours sans s’appesantir. Cela fait partie d’une fatalité qui englobe le film et lui donne toute sa beauté. Ici on est forcé d’accepter les faits même terribles dans une sorte de mélancolie. L’autre atout du film est sa fluidité, tendu vers son objectif final qui est l’ascension. Il y va tout naturellement parce que c’est la seule chose à faire. Cette motivation tautologique est évidemment celle des personnages qui avancent inexorablement, ensorcelés par cette obsession dévorante qui est le véritable enjeu du film.

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