juliendemangeat

Accatone
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Publié le 10 octobre 2016
Plus qu’une fable tragi-comique sur la filiation, ce film est une plongée au cœur de ce que le libéralisme a produit de pire : des managers imbus d’eux même, aussi tristes qu’arrogants, figés dans des postures distantes au possible. Pas étonnant qu’un père aussi fantasque se désole de voir sa fille se déshumaniser ainsi. Cette scène éblouissante, d’autant plus qu’elle n’est jamais embarrassante, où ces imbéciles malheureux sont littéralement mis à nu nous rassure. En effet elle lève une énigme : non ces êtres dissociés ne sont pas des machines, l’humanité est bien là, dans l’inconfort et le doute. Mais que ne faut-il pas faire pour voir la vie reprendre ses droits!

Publié le 10 juin 2016
Un film qui déroule très confortablement son programme sans aspérité. De toute évidence contaminé par ce qu’il montre il se savoure comme un cocktail, agréable mais sans surprise. On a l’impression d’assister à une suite de séquences indépendantes les unes des autres et ayant en commun le fait d’être parfaitement inoffensives. Laissant le spectateur à une distance convenable, jamais bousculé par ce divertissement qui mérite un bon classement dans un guide de charme pour jeunes retraités dynamiques.

Publié le 10 juin 2016
Ce grand film spirituel s’amuse à réduire l’homme à son expression la plus primitive tout en ne faisant pas de la femme une icône. Cette absence totale de manichéisme et de morale en font une œuvre étrange, insaisissable et surtout d’une incroyable légèreté vu le sujet traité. Il fallait un grand sens de l’humour, qui chez Verhoeven se cache toujours derrière la violence, pour nous rendre ces personnages si infantiles somme toute sympathiques. C’est la force de ce film qui, comme dans une comédie, maltraite ses personnages tout en gardant pour eux une profonde tendresse. Verhoeven ne juge jamais ces êtres caractériels, ce qui donne une tonalité étonnamment libertaire à ce qui aurait pu se terminer en fable morale assommante. Encore un chef d’œuvre que Cannes n’aura pas su reconnaitre.

Publié le 25 mars 2016
D’une beauté saisissante le dernier HHH n’en n’est pas moins extrêmement volatile. Peut-être parce que ce formalisme gagnant, emportant tout sur son passage, n’arrive néanmoins pas à prendre le dessus sur cette intrigue inutilement compliquée. Si c’est un pari théorique de HHH de jouer sur l’abstraction des faits pour valoriser sa mise en scène c’est partiellement raté. Justement parce que cette narration toujours en décalage nous obsède et nous éloigne de l’image (on ne cesse de nous parler de ce qui se passe ailleurs ou avant). Comme si ce grand esthète ne faisait plus assez confiance à la force de ses propres images. Reste un film dont le formalisme assumé nous plonge dans cette indicible langueur propre aux films de HHH.

Publié le 27 février 2016
A la fois didactique et percutant TBS est un modèle d’efficacité. La tâche n’était pas facile : expliquer les mécanismes compliqués de la crise financière tout en restant dans le registre de la comédie grinçante. Le film repose sur une direction d’acteur débridée qui permet de donner à la lucidité ce visage si particulier de la folie éclairée. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, tous ceux qui savent sont des caractériels clairement décalés par rapport au commun du milieu, pétri de certitudes et s’abandonnant à un optimisme béat. L’autre élément parfaitement maitrisé du film est sa temporalité, car tout le film est tendu vers le moment ou la crise va éclater quand sonne la fin de la supercherie. Un des témoignages les plus aigus sur les pulsions autodestructrices de l’Amérique capitaliste.

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