juliendemangeat

Accatone
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Publié le 14 novembre 2011
Dans la série des beaux films crépusculaires de cette année (Habemus Papam, Tree of life, Appolonide) Mélancholia est sans doute le plus abouti, notamment par sa scène finale apocalyptique tout simplement splendide. D’autant plus qu’elle est très bien amenée par cette mélancolie poétique et sublimée qui accompagne le film vers sa fin. Jamais la mélancolie, ici magnifiquement personnalisée par K Dunst en dépressive profonde, n’aura été montrée avec une telle intensité. Comme si la mise en scène de LVT, ostentatoire et véhémente (parfois lourdement), avait trouvé ici un sujet à sa mesure. D’où cette impression étrange de sérénité alors qu’on se dirige inexorablement vers la fin du monde. Fin du monde qui comme dans les autres films précités sonnent comme la fin souhaitée d’une civilisation exaspérante.

Publié le 8 novembre 2011
Après le rocambolesque et très réussi « I love you Philip Morris », on pouvait se demander comment pouvait se décliner une nouvelle fois une telle ferveur passionnelle. Et bien de façon beaucoup plus classique dans sa facture, rien de subversif cette fois, et toujours en enfonçant le même clou. Ce n’est pas l’amour en soit qui est visé mais la déraison qu’il engendre, avec des comportements butés et obsessionnels, le père qui répète à tout le monde qu’il est cocu et le fils qui ne pense qu’à déclarer sa flamme. Car c’est plutôt de cela qu’il s’agit, ne jamais renoncer à sa passion mais surtout ne jamais cesser de la clamer. Pas étonnant que le poncif du discours de fin d’année soit l’occasion de faire une ultime déclaration d’amour en publique.

Publié le 8 novembre 2011
Commençant par décrire l’état d’âme tourmenté d’une adolescente amoureuse, «un amour de jeunesse » devient rapidement une fresque sur l’évolution de deux jeunes amants face à leurs sentiments. Ceux-ci n’ont apparemment pas changé avec les années mais la vie de chacun a pris le dessus. Malgré sa forme très relâchée, notamment par la prise de liberté avec la temporalité, le film fait preuve d’une extrême rigueur narrative. L’écriture, notamment des trois personnages de cette ronde amoureuse, est très précise et donne discrètement au film sa dynamique. L’évolution de Camille dans le milieu de l’architecture est très habillement décrite, on l’y voit s’épanouir et ainsi s’émanciper de cet amour de jeunesse qui ne la quittait pas. Mais c’est avant tout la légèreté qui semble être l’objectif de Mia Hansen Love. Elle y parvient par ce charme indicible qui émane de ces personnages. A l’image de Camille ils sont avant tout romantiques, de façon anachronique, ce qui donne au film sa dimension poétique si particulière.

Publié le 6 octobre 2011
Comment affronter un sujet aussi lourd que la maladie chez un enfant ? Ici, en mettant en scène des personnages d’une grande spontanéité qui insufflent constamment légèreté et candeur, ce qui nous évite un mélodrame pesant comme on aurait pu l’attendre d’un tel sujet. Ainsi on s’étonne devant la gravité de la maladie de ne jamais ressentir son côté morbide. Comme s’il n’était pas concevable d’associer la mort et l’enfant. C’est précisément le combat entrepris par ces parents courageux, non pas nier la réalité mais l’apprivoiser, l’affronter en restant soi-même. Ainsi ils déambulent dans les hôpitaux avec toujours la même ingénuité (qui ne signifie pas irresponsabilité) qui rappelle les personnages insouciants de la nouvelle vague. C’est ce décalage permanent entre la réalité de cette guerre et l’attitude dilettante de leur deux héros qui en fait une comédie si atypique.

Publié le 5 octobre 2011
Histoire rocambolesque, mise en scène apprêtée, interprétation littérale (avec un Banderas peu inspiré) tout concourt à faire de ce Piel que habito un édifice fragile. Almodovar le fait tenir coûte que coût mais oublie en cours de route l’ambigüité et la distanciation qui faisaient de ses mélodrames bouleversants des comédies burlesques (ou l’inverse). Ici, tout semble figé dans cette réalisation sophistiquée qui ne lui ressemble tellement pas. Ses thèmes de prédilection autrefois transcendés sont platement intégrés à l’histoire, finissant de faire de ce film une promenade bien monotone.

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