juliendemangeat

Accatone
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Publié le 5 janvier 2012
1) Black swann; 2) Tree of life; 3) Appolonide; 4) Sucker Punch; 5) Super 8; 6) Melancholia; 7) Somewhere; 8) Frelon vert; 9) Un amour de jeunesse; 10) La guerre est déclarée ; 11) Drive ; 12) L’étrange affaire Angélica ; 13) Habemus papam ; 14) Fighter ; 15) Belle épine ; 16) La Proie ; 17) Scream 4 ; 18) Crazy, Stupid, Love ; 19) Attenberg ; 20) 17 filles ; Une belle année ciné en effet, surtout comparée à 2010. La distribution en Belgique ne semble pas être un métier facile, surtout que le public ne suit pas toujours les films d'auteurs véritables. La faute est partiellement imputable à la critique belge qui a toujours autant de mal à lire un film au delà de son propos ou de qualités de mise en scène somme toute académiques. La sacro sainte justesse des acteurs, en même temps qu’elle formate les films (le cinéma US indé en est un bel exemple), envoie à la casse la moitié des films d'auteur français qui justement veulent aller au-delà d’une méthode appliquée et cherchent à créer de nouvelles formes de langage (même si parfois les postures parisiennes agacent un peu il faut bien le reconnaitre). L'accueil fait à des films comme l'Appolonide ou Belle épine est exemplaire de cette démagogie teintée de mépris puéril envers le cinéma d’auteur, notamment français et asiatique. Plus grave, cette politique du sujet sérieux encourage des films engagés et/ou dramatiquement lourdingue. Bel exemple avec le pénible « incendie » qui est un déficit de mise en scène constant. Tant mieux pour le cinéma si le public se passionne pour ce genre de film tant qu’il se déplace dans les salles mais la critique ne doit pas montrer une telle complaisance envers la faiblesse artistique sous prétexte de bonnes intentions. Cette affreuse doctrine (celle des bonnes intentions) a toujours pollué le cinéma et c’est bien normal puisqu’il est l’art le plus commercial. Il faut néanmoins continuer à l’identifier et la fracasser dès qu’elle pointe le bout de son nez. C’est aussi le rôle des critiques que de démasquer les impostures. Et en plus ça défoule! PS : comment fait-on pour voir la critique d’un film qui n’est plus à l’écran ?

Publié le 30 décembre 2011
Entre utopie et portrait d’une jeunesse désenchantée 17 filles est un conte moderne qui s’inspire d’une histoire vraie de plusieurs lycéennes tombant enceinte volontairement. Cette volonté est d’abord celle d’une révolte face à des parents absents et visiblement perdus, voir le proviseur et son expression de désarrois. L’utopie parait ici plutôt conservatrice si ce n’est que la famille souhaitée est une échappatoire à une société étriquée qui n’offre que des perspectives déprimantes, bornées à un devenir professionnel (il faut s’en sortir ressassent les adultes enfermés dans un discours de la réussite aliénant). Intelligemment le film ne cherche pas à approfondir son propos mais à montrer la vitalité de ces jeunes filles frondeuses. Leur dynamique de groupe leur donne une détermination qui fait face à un entourage désespérant, vaincu par une fatalité économique, et qui leur enlève tout espace de vie réelle.

Publié le 29 décembre 2011
Malgré ses nombreuses parentés avec d’autres films, Drive reste un film personnel parce qu’il n’est pas dans l’imitation mais dans le recyclage intelligent. En cela Refn ressemble à Tarentino. S’il récupère différents stéréotypes du film de genre c’est pour jouer avec et révéler leur vanité, tant ces personnages vont être emportés dans un torrent de violence qui frise l’absurde. Sans structure narrative pré établie, le film peut prendre impunément des directions inattendues. Commençant par une scène d’action pure prometteuse, il nous met à la diète pendant presque une heure avec une histoire d’amour à l’eau de rose. Celle-ci est interrompue par l’arrivée du mari, personnage lynchien par excellence puisqu’il annonce par le trouble qu’il porte en lui que le film va muter en quelque chose de tout autre. Tout ce qui était prévisible jusqu’alors est cours-circuité par cette apparition à la limite du surréalisme. Le film surprend car la tension accumulée était peu visible. Ce qui se dessinait (confrontation avec le mari, course de voiture) vole en éclat et fait place à une fatalité beaucoup moins romanesque et tout à fait triviale, d’où le côté déceptif du film. Cette trivialité s’exprime par une violence brute qui va toucher tous les personnages, tous mis sous pression par l’emballement d’évènements qui leur échappent. D’où la folie meurtrière, et une barbarie qui n’a rien de gratuit mais ne fait que souligner l’ineptie de ce dérapage incontrôlé.

Publié le 2 décembre 2011
A la vision de Tintin une étrange impression de saturation se fait vite sentir. Et si la 3D nous donnait trop à voir. Elle aurait alors le mérite de nous faire éprouver ce mal de notre époque : le toujours plus (ici de sensations) se fait au détriment du reste, rêve, imagination, émotion. Bref la sensibilité du spectateur est altérée par ce trop plein d’information visuelle que constitue la 3D. Peut-être une question d’habitude, mais la 3D couplée au numérique qui déjà est un facteur de « refroidissement » de l’image semble enlever au cinéma sa part d’imprécision et d’impureté qui en fait cet art si insaisissable. Pris en otage par ce nouvel impératif technique le réalisateur ne perd t-il pas encore un peu de liberté dans le processus de création, alors qu’il est déjà soumis à maintes exigences commerciales (bien visibles ici). A l’heure du tout technologique et de la rentabilité forcenée la question de l’indépendance artistique se pose plus que jamais. Spielberg est au cœur de cette problématique, faisant des films tantôt commerciaux (Tintin) tantôt personnels (le magnifique « La guerre des mondes »). Paradoxalement il distille un discours politique libertaire toujours plus affirmé, ici par le biais du capitaine Hadock : « ceux qui se plient aux réalités ne sont des dégonflés ». Bien vu cher maitre.

Publié le 17 novembre 2011
Hupper en mère abusive pour une réflexion sur la manipulation et la différence de perception d’une situation donnée, ici une relation filiale plutôt déséquilibrée. Car cela pourrait être le sujet du film, la lucidité aigue de la jeune fille face à l’inconscience de sa mère. Hupper arrive à incarner cette femme futile et inconséquente avec son aisance habituelle tandis que son pendant, sa fille, exprime sa révolte face à cette inconsistance avec un naturel confondant.

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