Amis pour la vie ? Evidemment, après le catastrophique "Les Bronzés 3", il n'était pas trop compliqué de mieux faire pour Patrice Leconte. Sans atteindre le niveau de "Monsieur Hire" ou de la "Veuve de Saint-Pierre", le réalisateur renoue avec un cinéma de meilleure facture. A la manière d'une fable des temps modernes, Leconte nous interroge sur une des valeurs essentielles de notre vie : l'amitié. Il nous est coutumier de dire que les vrais amis se comptent sur les doigts d'une main... pas facile. Personnellement, j'ai passé un bon moment, avec un Daniel Auteuil crédible et un Dany Boon que je trouve personnellement bien meilleur acteur qu' humoriste. J'ai particulièrement aimé la fin et la manière dont Leconte détourne et utilise un célèbre jeu télévisé, daube cathodique s'il en est. Il fallait oser... c'esr éussi. En espérant que cette meilleure entreprise, détournera à tout jamais Leconte d'une quatrième et improbable suite aux Bronzés : 07/10.

Leïla ou Sarah ? Mohammed ou Samuël ? Peu importe, quelle qu'elle soit, chaque religion, lorsqu'elle se radicalise encourage le repli sur soi et ferme la porte à toute forme de tolérance. Avec un peu de bon sens et d'ouverture d'esprit, combien d'inquisition, de Saint-Barthelemy, de shoah et d'intifada auraient pu être évitées ? "Mauvaise foi" rien que pour son propos mérite d'être vu. "On n'est jamais si bien servi que par soi-même", Roschdy Zem nous sort donc un film qui sent le vécu... Le duo qu'il forme avec Cécile de France porte le film à bouts de bras. La namuroise, plus belle que jamais, gagne d'ailleurs en maturité de film en film. Ici, elle est tout simplement resplendissante. A part peut-être la fin bien prévisible, le film ne dérape jamais dans la facilité habituelle des comédies françaises. C'est bien filmé et monté. Je ne me suis pas ennuyé un seul instant pendant la projection. De plus, les dialogues sont cinq étoiles et saupoudrés d'un humour de bon aloi et de jeux de mots adéquats (cfr : remonter le "coran"). Cela flaire bon la gentillesse, la tolérance et l'ouverture à l'autre. Ce droit à la différence s'exprime par delà le métissage culturel que brasse le film : notamment le rapport aux personnes handicapées. Accepter l'autre n'est pas toujours si facile. Pendant que j'étais à l'UGC, la RTBF mettait ce propos en évidence dans son "question à la une"...

Méfiant par habitude des comédies françaises, c'est vrai que ma compagne m'a un peu tiré par le bras pour aller voir ce film qui lui avait été conseillé... J'ai failli m'échapper de la salle après trois minutes de projection en voyant Chabat accoutré façon pop star du début des années '80. Pour faire plaisir, je suis finalement resté... et me suis laissé surprendre à sourire, à rire une fois ou deux. C'est vrai qu'on est dans la trame habituelle des comédies d'outre-Quiévrain... On devine l'histoire avec deux chapitres d'avance et on imagine la fin "happy end" après 20 minutes. Cependant, j'ai trouvé quelques bonnes répliques et l'une ou l'autre situation intéressante (cfr. les G7 et M6 familiaux)... Charlotte Gainsbourg, de plus en plus épanouie au cinéma, d'une part et Bernadette Lafont, étonnante en mère juive, d'autre part m'ont permis de ne pas trop regretter mon escapade à l'UGC. Bah, c'est quand même mieux que Navarro à la télé. A encourager, 6,5/10...

Le cinéma américain est loin d'être ma tasse de thé, cependant les yankees font les thrillers mieux que personne. Le cinéma français peut difficilement rivaliser sur ce plan avec son concurrent d'outre-atlantique. Guillaume Canet s'y est pourtant essayé. Et c'est vrai qu'on se laisse prendre au jeu en début de film, on y croit même un peu... Je concède que c'est bien filmé et que François Cluzet est plutôt convaincant. Mais plus on avance dans le film et plus cela devient gros, trop gros, énooorrrmmme... c'est tellement tiré par les cheveux que l'on en devient chauve : catastrophique, ABRACADABRANT !!! Tous les clichés font farine au moulin : la chute des puissants, les chevaliers blancs, les voyous au grand coeur, les flics pourris et autres corrompus... Non, vraiment trop c'est trop. Ah oui, j'allais oublier le happy end façon hollywood, on en pleurerait presque. 5/10 et c'est bien payé...

Ah, Philippe Lioret !!! Le tout bon souvenir de "L'Equipier" qui offrait un de ses plus beaux rôles à Sandrine Bonnaire. J'avais découvert celle-ci dans "A Nos Amours" du regretté Maurice Pialat au début des années '80. On retrouve dans "Je vais bien...", la même justesse de ton. Lioret excelle dans sa direction d'acteur et nous découvre une perle en la personne de Mélanie Laurent qui marchera sans doute sur les pas des pluq grandes. Une étoile est née, assurément... L'adaptation d'un roman n'est pas toujours chose aisée. La réalisation est impeccable... Magnifique film sur l'amour filial et fraternel, l'absence aussi (magnifique plan sur les deux selles de balançoire...). Toutefois, la fin surprend, choque même. Jusqu'où peut on aimer ses enfants ? L'option prise me paraît immorale et m'empêche d'accorder une note maximale : 8/10 pour la réalisation et la très prometteuse Mélanie LAURENT. Ne t'en fais pas, elle va bien...