pekka

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Publié le 11 février 2009
Non, cher joes, ce n'est pas exact: il ne s'agit pas, pénalement parlant, d'un viol, car Jonas n'est pas contraint (au sens strict, c'est-à-dire par la violence ou la ruse) aux relations sexuelles avec Pierre. Il s'y soumet dans le cadre d'une relation d'autorité, car sa réussite au jury central dans l'enseignement général dépend du bon vouloir de Pierre, chez qui en outre il réside, alors qu'il n'a pas encore 18 ans. Dans ces circonstances très précises, bien qu'il ait plus de 16 ans, les faits pourraient être qualifiés d'attentat à la pudeur sans violences ni menaces, si il peut être démontré que Pierre a autorité sur Jonas (au sens d'une forme d'autorité parentale). Ce n'est donc pas acquis qu'il s'agisse d'un fait pénalement sanctionné!... Mais il s'agit clairement d'exploitation sexuelle, vu le contexte... Ceci dit, il faut être conscient que ce scénario d'exploitation sexuelle "consentie" en échange d'une "faveur" est 100 fois plus répandu à l'égard de jeunes filles qu'à l'égard de garçons comme ici. La réaction de rejet serait-elle alors aussi forte? Réfléchissons-y.

Publié le 10 février 2009
Librement adapté du chef-d'oeuvre éponyme d'Evelyn Waugh, un des plus beaux romans du XXème siècle, 'Brideshead Revisited', le film, simplifie certes le propos mais garde l'essentiel de ce récit d'une richesse thématique extraordinaire, tant du point de vue des destinées individuelles, que de celui d'une famille aristocratique à part (car catholique dans la Grande-Bretagne anglicane) ou de l'Empire britannique à son déclin. Moins lyrique que Thomas Mann ('Mort à Venise') ou que Giorgio Bassani ('Le Jardin des Finzi Contini'), tous deux adaptés au cinéma à travers les chefs d'oeuvre de Luchino Visconti et de Vittorio de Sica, Evelyn Waugh est pourtant un écrivain d'une rare profondeur, parfois sarcastique et désespéré. Son roman est tellement riche de niveaux de lecture qu'il n'avait pu jusqu'à présent être adapté qu'à travers une (célèbre série) télévisuelle (avec Jérémy Irons) primée à plusieurs titres. Le film est cependant tout à fait honorable, sinon (hélas) génial, grâce à une interprétation de grande qualité (dont ressortent notamment les excellents Matthew Goode, Ben Wishaw et Emma Thompson), une reconstitution d'époque raffinée, et des décors très soignés. Il y a indéniablement un scandale à ce que de telles oeuvres de qualité ne soient pas plus populaires...

Publié le 9 février 2009
C'est bien entendu avant tout un film "de" (et non seulement "avec") Tom Cruise. Bryan Singer assure donc la mise en forme. Point. En tenant compte des désidérata de la Star, bien sûr (c'est le deal!). Alors, le résultat est A LA FOIS prenant (le spectateur est tenu en haleine par le déroulement du récit, c'est fait pour; la photographie est de qualité; les éclairages, aussi; l'interprétation, aussi; la reconstitution, soignée; le rappel historique, pertinent; la leçon de courage et d'abnégation, belle) ET frustrant (les portraits psychologiques de personnages historiques, sommaires; leurs diverses motivations, à peine suggérées; le contexte social et populaire allemand, oublié...). Ce n'est donc que cela: un film hollywoodien forcément simplificateur (basta, les subtilités!) centré sur un personnage donné forcément pour héroïque, dans un contexte historique prêtant forcément très peu à discussion. Tom Cruise est content! Ceci dit, je trouve que son jeu s'améliore quand même. Ou alors, c'est parce qu'il m'en avait bouché un coin dans 'Tonnerre sur les Tropiques'? Du spectacle, à voir comme tel. 6,5?

Publié le 9 février 2009
'Elève libre' a le mérite de traiter d'un sujet de réflexion rare et subtil, voire même essentiel à notre Humanité. A savoir, tenter de définir les frontières du concept fondamental de la transmission, ses limites, ses marges, sa hiérarchie de valeurs, son contenu. Et de témoigner de la possibilité de glissements progressifs des concepts d'enseignement, d'éducation, d'initiation, vers la manipulation, l'abus... Bien. Très bien, même! Cependant, eût-il fallu avoir l'expérience authentique, l'intelligence véritable et la réelle sensibilité, pour pouvoir le traiter sans simplifications ni sécheresse, le rendre intelligible et sensible pour le spectateur. Or, le film de J. Lafosse tient hélas plus de la froide dissertation, de la démonstration scolaire, justement, et s'avère impuissant à nous donner toute la (vaste) mesure de son sujet, tout en échouant à nous montrer (ou plutôt à nous faire partager) les troubles et les affres de ses personnages. Ainsi, on ne peut s'empêcher d'éprouver de l'indifférence à leur égard et de ne se sentir d'aucune manière concernés par les évènements qui les agitent, ni même réellement choqués par les comportements qui les animent (on est ainsi davantage attristés par la manipulation mentale dans la relation affective Jonas-Delphine, que choqués par l'exploitation sexuelle de Jonas). Un comble, finalement, alors que Lafosse choisit d'aborder le thème par le biais du débat sur la liberté et l'intégrité sexuelles, plutôt que par celui sur la liberté et l'intégrité de Penser, a priori plus intellectuel et donc aride... Un comble encore, disais-je, alors même que la caméra scrute les visages au plus près, tente d'en dévoiler les moindres tressaillements, que les échanges verbaux (verbeux?) se focalisent lors des nombreuses scènes de repas partagés (une évocation du 'Banquet' de Platon? un hommage à Bunuel? - bien peu lumineux, alors -), que l'on cite l'oeuvre humaniste de Camus (justement devenu écrivain, et plus tard prix Nobel de littérature, grâce à la transmission du goût de savoir et de créer, et de l'amour sincère de son instituteur, lorsqu'il était un enfant pauvre et orphelin de père) et, enfin, que l'on choisit pour incarner la "victime" (pseudo-consentante à l'insu de son plein gré), et ainsi nous mettre a priori en position d'empathie naturelle avec elle, un jeune gars de chez nous, blond, sportif, gentil et joli garçon (ici aussi cela mérite qu'on s'attarde: Quel est le propos de Lafosse? Montrer qu'il n'y a pas que des pauvres, des précaires, des rejetés qui sont susceptibles d'être abusés? C'est à tout le moins ambigu...). En résumé, un sujet profond et difficile, une ambition estimable, un traitement desséché et ambigu, finalement un échec relatif.

Publié le 9 février 2009
Voilà, H. Dayez en avait fait une bonne critique à la radio. Ainsi d'ailleurs que 'Les Inrocks', les incontournables arbitres du "New-Bon Goût". Mouais... 'Les Grands Frères' n'ont pas tout à fait la carrure qu'on leur prête. Certes, il y a du très bon dans la nouvelle comédie américaine, mais ce film-ci n'a pas vraiment le souffle d'un champion. C'est juste sympa pour une soirée entre copains. Les acteurs sont pas mal en fait, surtout C. Mintz-Plasse en ado NERD fana de jeu de rôle ringard façon Donjons et Dragons. Sinon on y retrouve bien sûr les intéressants passages obligés de ce type de comédie (l'immaturité persistante de l'adulescent, l'obsession du cul, le langage comme vecteur d'exclusion/regroupement, les névroses, l'hypocrisie ontologique du politiquement correct, des modèles de relations sociales et familiales devenus vides de tout contenu significatif, et pourtant le maintien et la réussite (relative) de ceux-ci...) qui nous en disent tant sur la société contemporaine étatsunienne (et, incidemment, la nôtre...).

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