Félicitations à Sally Hawkins pour son Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie. Ce prix est amplement mérité (à 107% au moins!) et devrait vous inciter à courir voir ce film si pertinent!

Sur un scénario qui relève pourtant, pour l'essentiel du propos, du pur roman-photo kitsch et mélo, et adoptant une structure un peu artificielle qui fait progresser le récit en recourant à des flash-backs explicatifs (lesquels constituent toutefois le meilleur et le plus savoureux du film), D. Boyle nous livre en fin de compte un des meilleurs films populaires de ces derniers temps. Sorte d'Oliver Twist punky bollywood, 'Slumdog Millionaire' dégage un max d'énergie, de l'émotion, donne du spectacle à foison, et incite même à quelques réflexions. Certes, les scènes qui mettent en scène l'enfance des protagonistes sont indéniablement les plus réussies et intéressantes. Certes, plus le récit avance sur sa conclusion, plus les clichés de roman de gare abondent et le propos s'appauvrit. Mais l'intérêt pour les personnages ne faiblit guère, tant il a été ferré lors de l'exposé de leur enfance. Et le film ne verse jamais dans le bienséant ou dans le trivial. En résumé, un concentré de vitamines positives bourré de punch et de vitalité, ni prétentieux ni sentencieux, ni bégueule ni moralisateur, qui tranche sur l'ensemble de la production de cinéma populaire récente. Courez le voir pour vous faire du bien! Générique de fin 100% bollywood.

Désolé, Robin_des_Bois (dont j'apprécie beaucoup les critiques en contrepied tout à fait pertinentes, d'habitude), mais 10/10 à 'Largo Winch', grosse connerie pleine de clichés, sans finesse ni classe, et 3/10 à 'Appaloosa', très "understatement", là il y a quelquechose que je ne comprends pas du tout!... Quid, l'ami?

'Appaloosa' est pour moi un film comme on en voit peu, vraiment très peu. Au départ d'un récit extrêmement classique, mettant en scène des figures archétypales dans le genre du Western, Ed Harris réalise un film d'une subtilité rare sur les rapports d'amitié entre hommes. Il décrit en outre de manière magistrale ce qui, aujourd'hui, est d'une nature quasiment mythique: la virilité "chimiquement pure". Comme son western n'a rien de post-moderne, la virilité de ses personnages principaux, Virgil Cole et Everett Hitch, n'a vraiment rien de post-moderne non plus... Ceux-ci ont donc l'étoffe des "géants", des "pères fondateurs", mais avec une épaisseur psychologique et une vraisemblance indéniables. Les personnages féminins ne sont pas oubliés non plus, dans leur richesse et leur complexité, soit déroutante, soit éclairante pour chacun de ces deux hommes. Les dialogues entre eux valent tout leur pesant de sens. Enfin, le jeu de Viggo Mortensen atteint aussi, dans ses attitudes corporelles et les expressions économes de son visage, une éloquence insigne. Voir par exemple son visage d'homme redevenir celui du gamin qui affronte sa peur, lorsqu'il va seul en délégation à la rencontre d'un groupe de guerriers peaux-rouges, est un grand moment d'émotion cinéphilique... Un film rare, noble et chevaleresque en quelque sorte, qui persiste longtemps après vision.

Félicitations à Woody Allen, qui vient d'obtenir le Golden Globe de la meilleure comédie 2008. 'Vicky Cristina Barcelona' est effectivement une plaisante comédie de moeurs en sol(eil) mineur, sans prise de tête et sans complexes! Et puis, les filles sont si jolies!