Long, poussif et assez prévisible. Je ne me suis pas régalé et excepté quelques scènes qui m'ont fait sourire, je ne partage pas l'enthousiasme de la grande majorité sur ce film. Pour moins, dans l'écurie PIXAR, rien n'égalera "1001 PATTES".

Je ne suis pas deçu dans la mesure où l'adaptation respecte tout ce qui fait le charme et le succès de la franchise. L'histoire reste invraisembable mais avec certaines touches de réalité donnant chair et consistance à l'ensemble; l'humour est bien là et c'est un fait que l'on rigole. Il n'y a pas de temps mort et chaque personnage reste égal à lui-même ou du moins à l'iconologie qui en a été fait. Bref, qui aime la série appréciera le film.

Même si ce film a des qualités indéniables, je dois avouer qu'il porte en lui quelque chose d'ennuyeux, à mi-chemin entre le contemplatif et l'épure cinématographique. En fait, il n'y a rien de rédempteur ou de rebelle, nous sommes à mille lieux du cliché glavaudé du prof idéaliste et audacieux: nous avons un gars paumé, pas très attachant, écrivain raté rongé par un mal-être dont le film ne dit rien, qui ne se bat pas et serait plus enclin à se laisser couler qu'à essayer de sortir de l'eau. Pas de début ou de fin, de tenant ou d'aboutissant: les origines du mal ne sont pas évoquées et aucun espoir d'un futur meilleur pour clôturer ces tranches de vie dont finalement on sait très peu. Les partis pris esthétiques tels que les cadrage de biais et flous annoncent un cinéma indépendant au final pas si novateur que ça. Tout l'intérêt réside dans l'interprétation: d'abord celle de Ryan Gosling dont le jeu juste évite de tomber dans la miévrerie ou le pathétique, puis Shareeka Epps à la maturité éclatante et étonnante. Ce film n'a pas de message et ne porte aucun espoir: il laisse une situation de crise et son grand tort sera peut-être de n'évoquer aucune résolution, comme si d'emblée tout était joué d'avance et qu'importe d'agir puisque chacun sait - aussi bien les héros que les spectateurs - que tout cela finira mal.

Ok, le film est bien, mais la BD est nettement mieux. L'intérêt d'une transposition sur grand écran est sans nul doute le potentiel d'une plus large diffusion pour un sujet intéressant et trop méconnu. Pour le reste (graphisme, émotions, humour,...), le film n'apporte rien de nouveau tout est déjà dans les albums de Marjane Sarpati. Je trouve même la BD plus approfondie et mieux chaloupée, les réductions et les raccourcis étant inhérents à toute adaptation. Je peux même dire qu'à certains moments, le rendu est plat, la BD est tellement plus enthousiasmante. Oui, il est évident que le film atteindra un public plus large, qu'il met au goût du jour un sujet dont il faudrait parler au cours d'histoire, mais je le repète toutes les qualités louées dans ce forum (poèsie, dessin, ...) sont dans la BD !!

Le film est parfait pour sa catégorie. Il a tous les poncifs du genre (manichéisme, musique grandiloquente, principes aussi écoeurant que la guimauve) dont une somme de clichés très 1er degré. C'est assez énervant de simplisme mais quand on va voir ce type de film, il faudrait être débile pour s'attendre à autre chose. J'attends déjà toutes les critiques qui mettront en avant le manque de profondeur des personnages ou le caractère plutôt élementaire de l'intrigue, mais fondamentalement, on s'en moque. Michael Bay fait du Michael Bay et il le fait bien. ARMAGEDDON et PEARL HARBOR étaient sans surprise, mais dans THE ISLAND survenait un aspect léché et esthétique absent jusqu'à présent de sa filmographie. Avec TRANSFORMERS, j'ai la sensation qu'il a atteint un niveau supérieur. Les 30 dernières minutes sont époustouflantes et visuellement, c'est un festival. Les dialogues sont un peu plus relevés, ils recélent même quelques perles d'un humour bien senti. A ce niveau-là, quelques situations sont vraiment marrantes. Nonobstant l'aspect primaire des personnages - le militaire à gros bras, l'ado "looser" finalement "winner", l'agent FBI retors,...- on ne peut rester indifférent et j'avoue avoir pris un vrai plaisir à regarder ce film, même si je n'ai pas toujours accroché à la mythologie d'Optimus Prime et de ses amis.