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  • Nombre de critiques : 86
Publié le 22 octobre 2007
Long, lent, poétique, la référence à Mallick suffit amplement pour signifier les qualités visuelles et formelles de ce film. Nous sommes loin des western classiques où bons et méchants se tirent dessus sans se comprendre, ici, il ne se passe pas grand chose, l'activité principale de James et de son gang semble secondaire et la fin est déjà connue, néanmoins, ce qui compte c'est le cheminement personnel, en l'occurence, celui de Robert Ford. D'emblée, la question du pourquoi plane sur la réflexion et l'on se demande inexorablement ce qui va le pousser à tuer James. En même temps, son air de fouine et son côté emprunté connote une sensation de trahison et de malaise. Casey Afflecl est excellent, il est LA révélation du film.

Publié le 16 octobre 2007
Il y a un truc que je ne comprendrai jamais: les gens qui, hors du cadre alléchant de la sneak preview, s'aventurent dans une salle obscure sans avoir une idée générale du film qu'ils font voir. Déjà avec le signifiant trivial du titre, on sait à quoi s'attendre; en voyant l'affiche, on devine que ce n'est pas du woody allen et après, il faut se taper les logorrohées baveuses des déçus qui clament n'avoir jamais vu de film aussi nul. Selon moi, ce film n'est pas aussi médiocre que certaines critiques de ce forum le laissent entendre, mais ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre. L'ennui est que le film est assis entre deux styles. Il emprunte bcp à la comédie potache pour adolescents - dans la lignée des AMERICAN PIE - mais il s'en dégage par des efforts pour offrir une plus grande psychologie (la durée du film - 2h - impensable pour un film dit d'ados en est la preuve). Bien entendu, ce sont les rires de situation qui sauvent la mise. En d'autres termes, je dirai que je n'ai pas été déçu et que je trouve que le réalisateur de "40 ans tjs puceau" essaie de nous donner davantage que des rires gras et des blagues scabreuses.

Publié le 8 octobre 2007
Ce film a des qualités techniques indéniables. Quelques pointes d'émotion nous font éprouver de l'empathie pour Erica Baines - très bonne prestation de Jodie Foster - mais en soi, cela n'a rien de surprenant. Donc sur la forme, rien à dire. Pour le fond, le propos se complique. Que faut-il lire dans le discours de Neil Jordan ? Une apologie de la vengeance ? Un exposé clinique sur la violence urbaine ou une absence totale de prise en considération de la victime ? De faillite des forces de police, il n'est question, même si l'efficacité est plus du côté des inspecteurs que de la base. Je dois avouer que jusqu'à un certain point, j'ai compris le parcours d'Erica, mais ce qui me gêne le plus, c'est le passage à l'acte; au plus Erika se libère, au plus les circonstances atténuantes disparaissent. Le 1er meurtre peut encore se justifier (c'était lui ou moi), mais après, cela devient organisé, prémédité et Erika n'est plus une victime en mal de vengeance mais une justicière qui ne distingue le bien du mal que parce qu'elle est convaincue d'être du bon côté. La fin ne brouille ni ne rachète rien: elle opère au sens du film un virage à 90° qui laisse présager une faillite du système tout entier où plus personne n'est à l'abri. Si chacun applique la loi du talion, un jour, il n'y aura plus personne pour en témoigner: dans la mesure où personne n'est irréprochable, chacun ayant à un moment ou un autre quelque chose à se reprocher, on finira bien par s'entretuer.

Publié le 24 septembre 2007
Le film correspond bien à ce que j'attends de lui: il était évident, peut-être pas pour tlm, que le héros n'allait sûrement pas s'assoir dans un fauteuil en se lançant dans une profonde réflexion sur l'interventionnisme des USA. Donc ok pour les poursuites, l'allure effrénée et la tension palpable à chaque image. Matt Damon est parfait, d'un bout à l'autre, il est Bourne. Quand je le vois, je me dis que Willis et Cruise sont vraiment dépassés. Matt Damon est inspiré et crédible, c'est peut-être une des choses qui fait la différence. Ce qui marque également, c'est le rythme tendu comme un fil au-dessus d'un précipice. On ne s'ennuie pas, on ne baisse pas la tête un seul instant.

Publié le 13 août 2007
S'il s'agit du 1er film de Julie Delpy, ce n'est pas son 1er scénario et ça se sent. Il est sûr, par son coup d'oeil, ses mouvements de caméra, qu'elle n'est pas arrivé là au hasard et que derrière elle, il y a une long série de modèles et de référents qui l'aliment et l'imprègne. La plus grosse ficelle est peut-être celle qui nous amène à Woody Allen, c'est charmant et maladroit à la fois. Julie Delpy apporte sa touche, ses préoccupations, son vécu et toute une culture très française tirée à gauche. On passera sur les clichés, mais après tout, ne sont-ils pas des manifestations de la vérité. On rigole et on acquiesce car on a tous connu des parents auxquels il faut soumettre un conjoint et à qui on confie le chat pour les vacances. Pourtant, parfois, Julie, elle en fait trop: les lunettes d'abord et puis, ces notes excessives proches de l'hystérie qui nous font dire, comme le petit copain américain que ces deux jours à Paris, sont bien deux jours en enfer. On oscille entre saynéte divertissante et excès chiant donnant plus envie de tout larguer que de s'assoir pour discuter. Un 1er film sympa, peut-être un peu trop proche de ses précédents scénarii dont AFTER SUNSET. Pour ma part, j'attends le second.

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