dessin

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  • Membre depuis le 30/08/2007
  • Nombre de critiques : 60
Publié le 12 septembre 2008
Sans concession à quoi que ce soit, sans soucis de « ménager » la « sensibilité » du spectateur, mais toujours avec adresse et rigueur, sans excès, le réalisateur nous livre ici une œuvre très personnelle et assez exceptionnelle à bien des niveaux… Il nous emmène dans cet univers de la mafia napolitaine, et donc, aux confins de l « âme humaine » régie par les lois du profit, la domination, la supercherie, mais aussi la peur, le doute, le non-choix, la renonciation, ...Toutes couches sociales, tous âges confondus... Les histoires des uns et des autres s'entremêlant, toujours dans la cohérence et d'une grande lisibilité pour le spectateur, sans aucune « réduction », cependant, que du contraire... S'appuyant sur une forme « documentaire »... mais pas que... le « rythme » extrêmement bien étudié, nous en donne une oeuvre tout à fait « cinématographique » d'une qualité rarement atteinte pour ce type de sujet... Scénario impeccable, images d'une justesse implacable, sans « effets » surajoutés... Les profondeurs de champ, le travail de la lumière d'arrière plan(début du film notamment), les gros plans de personnages travaillés en avant plan avec pour conséquence le flouté d'arrière plan, toujours juste, sans prétention de surenchère symboliste(piège plus que courant), mais servant à souhait le propos... pas évident du tout... Les endroits choisis: la carrière, la « cité », le bordel... Les atmosphères qui en découlent... Description, froide, glaciale, mais réflexion et non « militantisme »...La bande son, les morceaux choisis à des instants bien précis... Les acteurs, excellente prestation, personnalités bien ciblées.... Voici un réel créateur, dans tous les sens du terme, avec les prises de risque inhérentes à son propos... Voilà quelqu'un qui mériterait bien des palmes d'or...et que j'espère revoir bientôt dans d'autres créations...

Publié le 28 août 2008
Très beau film que celui-ci… Très sensible mais sans pathos inutile, sans «démonstration », piège courant pour ce genre de sujet… Le réalisateur nous offre le partage de cette vie simple, mais pas « sans couleurs » pour autant . Il nous entraîne vers un final des plus réussis, et ce, sans concession à une quelconque vision qui aurait pu facilement tomber dans une caricature idéalisée… Beaux plans de prise de vue( et couleurs) qui rappelle une certaine photographie américaine artistique de qualité, mais tout en restant du « cinéma », le mouvement ayant ici toute son importance… Mouvements lents et caractéristiques du personnage principal en symbiose avec la caméra dont la force croissante, mais juste et bien menée, nous entraîne dans les différents univers de Josie, dans ses réflexions , son appréhension du quotidien, son approche du regard des personnes qui l’entourent, et la réalité qui va se révéler à lui … Très belle palette d’acteurs aussi que l’on aimerait voir plus souvent dans nos salles…

Publié le 27 août 2008
Désolée...Il faut lire "taule" et non tôle... Décidément drôle de film... Et tant qu'à faire une cote 6 pour les raisons que j'ai énoncées....

Publié le 27 août 2008
Je n’ai pas du tout aimé ce film…En dépit d’un jeu d’acteurs très réussi, essentiellement Roschdy Zem, qui y est tout à fait remarquable…Luchini, craquant de charme… J’attends peut-être Louise Bourgoin dans d’autres rôles pour juger de réelles qualités de comédienne… En dépit d’un scénario bien foutu, et dont l’idée centrale d’une « histoire » qui s’élabore au fur et à mesure que l’autre se détricote et est mise au jour… les événements d’une histoire passée en phase avec l’histoire qui se crée… Idée des plus alléchantes…Pourtant, je n’ai pas aimé ce film pour des raisons probablement tout à fait personnelles, certainement subjectives et très féminines…Car si l’on rit dans un premier temps du comique des situations(surtout dans la première partie du film), il y a ce petit quelque chose de cette image de la femme sempiternellement véhiculée par nombre de productions(en hausse, me semble t il) qui m’agace au plus au point…Idée de l’homme sous jacente, qui même en tôle revêt encore un « costume triomphant »,…A moins que ce ne soit du second degré , que je n’ai pu percevoir ? la réalisatrice étant une femme?….Je vous le disais , tout à fait subjectif et épidermique…

Publié le 19 août 2008
Difficile d’énoncer un commentaire sur cette œuvre aussi riche que subtile…Je suis allée voir ce film, il y a déjà quelques jours, et j'ai toujours autant de difficulté à trouver des mots qui ne trahissent pas le travail impeccable de ce réalisateur… A mon sens, ce qui fait la force de cette si belle réalisation est probablement cette faculté de mise à distance dans la réflexion sur cette quête de réalisation personnelle. Mise à distance mais qui n'exclut pas une émotion réelle, qui nous fait réellement vibrer tout au long du film, sans jamais nous « piéger » par une quelconque «idée » toute faite sur cette quête en question…Capacité de recul, donc, sans doute due au fait que le personnage principal tout en vivant sa propre recherche, se place aussi en « observateur » de ses condisciples. Observateur mais non juge , observateur mais toujours en corrélation avec son propre questionnement quant à son « devenir » personnel, social, religieux,… Différentes lectures du microcosme de cette communauté sont possibles, ce qui étend le sujet et le sort d’un contexte purement religieux ou « catholique »…Du torturé au concret, du sensible au réfléchi,( mais toujours avec cette subtilité qui évite les cloisonnements et montre que ce n’est pas « marqué » d’avance), les personnalités ici décrites, les situations et les « réponses » données ,individuelles mais multiples, nous placent devant un propos universel... Qui sommes nous, que voulons nous être, quel sens donner à nos existences, quelles prises de risque sommes nous prêts à nous imposer?… Pour nous-mêmes mais aussi face au regard d'autrui, que ce regard soit trahison, amour, attirance sexuelle, autorité, soumission... Sur le plan de la forme, ce film est aussi une très grande réussite… Le lieu choisi, le jeu essentiellement concentré sur ce long corridor(avec à des instants choisis , un appel vers l'extérieur), tout concourt à donner une dimension hors du commun, à centrer le sujet et éviter les diversions inutiles, à placer le jeu des acteurs, remarquables au demeurant, dans une perspective bien plus large que le contexte d'une petite communauté religieuse donnée... Mais...d'accord avec pekka pour dire que la musique, par moment est un peu trop appuyée...Dommage.

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