crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 23 novembre 2006
Après les Frères Grimm, commande de studio, les fans se disaient que Terry Gilliam allait de nouveau pourvoir exprimer sa fantaisie en toute liberté, avec son nouveau film Tideland. Malgré le contexte favorable, Il s'agit sans doute du plus mauvais film de Terry Gilliam à ce jour. Le hic ne vient pas de la forme, le style Gilliam est omniprésent. Nous retrouvons une caméra, proche des acteurs et nerveuses pour donner un côté "psychédélique" à l'ensemble, contrebalancée par de superbes plans larges en extérieur. Ses personnages sont atypiques et leurs différences sont largement mises en évidence. Après un premier quart d'heure emballant, le film affiche toutes ses faiblesses où Gilliam donne l'impression de ne pas trop savoir ce qu'il doit raconter. Il concentre toute son énergie et son film sur la jeune fille faisant face au deuil de ses parents, interprétée de manière magistrale par Jodelle Ferland, jeune fille de 12 ans. Elle porte le film à bout de bras en interprétant la jeune fille et ses trois amis virtuelles en forme de tête de poupée. Malheureusement, une interprétation 4 étoiles ne suffit pas à emballer le film qui s'enlise au fil des minutes par des longueurs incompréhensibles. L'ambiance incestueuse en est un parfait exemple. Le mérite et l'erreur de Gilliam est d'avoir voulu garder un style qui le caractérise depuis toujours. Au lieu d'avoir une vision neuve sur Tideland, il rend plutôt hommage à ses films précédents tels que Brazil ou Fisher King. Les sujets abordés sont graves : démission des parents, enfants adultes, inceste, le rejet de la réalité mais traités dans une ambiance naïve, poétique et enfantine. Un film qui ne trouvera pas son public, trop noir pour les enfants et trop édulcoré pour les adultes. Gardons en mémoire que ce n'est que le premier film raté, à l'écran, de Terry Gilliam qui garde une très belle carte de visite. Á retenir : 1er quart d'heure, sujets graves, interprétation de Jodelle Ferland et coup de pied magistral dans le final

Publié le 23 novembre 2006
Au Japon, Beat Takeshi est une vedette du showbiz. Un jour sur un plateau de télévision, il croise son sosie blond, Kitano. Ce dernier enchaîne les auditions dans l’espoir de décrocher un grand rôle. Espérant devenir un acteur célèbre, il travaille comme caissier dans une épicerie de quartier. Régulièrement, il se met à rêver qu’il est Beat Takeshi et découvre des aventures étranges. Takeshi’s est un film de Takeshi Kitano pour Takeshi Kitano. Tous les thèmes récurrents du cinéma de Kitano sont présents mais à aucun moment, le réalisateur ne nous permet de rentrer dans son film. Il fait un constat de sa carrière jusqu’à aujourd’hui en confrontant son moi réalisateur et son moi acteur. Le résultat donne un film atypique, forme de schizophrénie cinématographique. La vision sur sa carrière est lucide et met en avant le côté hétérogène de sa filmographie. A l’écran, Takeshi’s tient plus du film concept mais donne une image erronée de son réalisateur, que l’on pourrait croire égocentrique et égoïste. Pourtant, il n’en est rien, Takeshi Kitano a réalisé ce film par nécessité personnelle et n’a, à aucun moment, pensé aux spectateurs qui verraient son film. Au final, Takeshi’s est un film pour les fans de Takeshi Kitano qui accepteront que leur idole ne parle que de lui à lui. Pour les autres, la filmographie de Kitano est suffisamment diversifiée et variée pour découvrir toutes les facettes de sa carrière, de manière plus accessible. Á Retenir : les personnages pittoresques (frères sumo, yakuza, …), un film égoïste, deux Kitano à l’écran pour le prix d’un, Takeshi Kitano a un tournant important dans sa carrière

Publié le 23 novembre 2006
Michael Winterbottom est réputé pour sa filmographie éclectique. Associé à Mat Whitecross à la réalisation, il retrouve son cinéma engagé et dénonciateur, celui déjà primé à Berlin pour In this World. Son nouveau film oscille entre documentaire et fiction tout au long d'une heure et demie d'une densité rare. Le premier volet est alimenté par les interviews réelles des trois protagonistes du récit tandis que le second est créé par une reconstitution fictive de leur histoire, jouée par des acteurs. En ne perdant jamais ce contexte de vue, The Road to Guantanamo est un véritable appel à une prise de conscience collective et un coup de poing dans la politique internationale du duo Bush-Blair. Reprenant exactement la même mise en scène que In this World, entrecoupée ici par les interviews, Michael Winterbottom veut provoquer et faire réagir face à un contexte où la diginité humaine n'existe plus. The Road to Guantanamo est un film du moment, réalisé dans l'urgence, qui ne peut que révolter n'importe quel être humain. Dans un style ambigü, mi-docu mi-fiction, engagé et militant, il rejoint la déjà longue série des films politiques de cette année. Sans aucun doute, l'un des plus marquants et interpellants. Á retenir : le contexte mi-docu mi-fiction, ne se base que sur le récit des 3 protagonistes, les scènes d'isolement, encore une claque cinéphile pour le duo Bush-Blair.

Publié le 18 avril 2006
Syriana est à l'image de la situation actuelle au Proche-Orient, complexe et confus. Le film démontre que personne ne maîtrise la situation et que la partie visible de l'iceberg, les attentats kamikazes, ne sont qu'une infime partie des atrocités et coups bas profèrés dans cette partie du monde. L'être humain, quel que soit son statut, est prêt à tout pour profiter économiquement de richesses naturelles. Un film volontairement brouillon qui a le mérite d'exister et de ne pas prendre le spectateur par la main, comme le cinéma américain sait si bien le faire

Publié le 18 avril 2006
Miranda July réussit un film poétique et décalé attachant. Au travers de deux paumés et des gens du quartier, elle met en avant la complexité à communiquer avec un style léger et drôle. Il y avait très longtemps que je n'avais pas vu le temps passer aussi vite à la vision d'un film. On se laisse tout simplement porter par le film

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