crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 19 novembre 2008
Vicky et Cristina décident de passer l'été à Barcelone. Même si elles sont de grandes amies, elles ont des visions complètement opposées sur l'amour. L'une privilégie la raison tandis que l'autre vit ses sentiments à l'instinct. Un soir, Cristina tombe sous le charme d'un peintre séducteur. Il leur propose d'un passer un week-end à Ovedio et de faire l'amour à trois. L'avis des deux femmes divergent, surtout que le peintre a vécu une relation tumultueuse avec son ex-femme. Est-il encore besoin de présenter Woody Allen ? Le réalisateur américain a alterné le meilleur, lauréat de trois Oscars avec le moins bon. Il avait ravi les critiques avec Match Point en 2005 avant de décevoir avec Scoop en 2006 et Cassandra's Deam l'année suivante. Notre bon Woody Allen a toujours alterné le chaud et le froid. Malgré les critiques élogieuses, Match Point ne m'avait pas emballé. La sortie de Vicky Cristina Bercelona plaçait le film entre espoirs et doutes. Désormais bien installé en Europe pour réaliser ses films, il plante sa caméra au coeur de Barcelone et d'Oviedo pour faire un topo sur l'amour et la complexité de ses relations. Emmené avec brio par une belle brochette d'acteurs, la cuvée 2008 de Woody Allen n'emballe pas complètement. L'ambiance des villes espagnoles est parfaitement retranscrites à l'écran et les protagonistes s'en donnent à coeur joie au travers de nombreuses situations cocasses. Cependant, le film, dans son ensemble, manque de poids et ne se révèle au final qu'un immense tableau présentant différentes relations amoureuses. Il faudra encore attendre avant de retrouver Woody Allen au sommet de sa forme. Cette comédie n'est pas mauvaise, loin de là, mais manque d'audace. Le fait de plonger des relations contemporaines dans une histoire et une ambiance old school ne suffit pas. Les dernières réussites de Woody Allen, telles que Celebrity ou encore Deconstructing Harry, ne sont pas prêtes d'être gommées. Á Retenir : un professeur armé, une cohabitation originale, un ulcère perturbateur, un futur mari très BCBG et une ex-femme hystérique

Publié le 13 novembre 2008
Andrew Stanton travaille depuis de nombreuses années pour les studios Pixar. Déjà scénariste pour de nombreux longs métrages dont les deux Toy Story et Monsters & Co, il a écrit et réalisé A Bug's Life (1999) avec John Lasseter et Nemo (2003) avec Lee Unkrich. Après le magnifique Ratatouille, sorti en 2007, les studios Pixar savent désormais que son public a placé désormais la barre de ses attentes très haute. Pour ne point tomber dans la répétition et la facilité, le célèbre studio d'animation s'attaque ici à la science-fiction. Est-ce que Pixar a su profiter de tout le potentiel qu'offre le genre ? Cette nouvelle réalisation est une réussite totale dans sa partie de mise en situation. Le public y découvre un robot parfaitement animé, prouesse réussissant à faire ressentir de nombreux sentiments sans le moindre dialogue. De plus, Pixar s'attaque ouvertement et courageusement au thème de la pollution, sujet toujours délicat et terriblement d'actualité. Cependant, Wall-E va perdre de sa superbe. Dans la seconde partie du film, notre gentil robot s'envole pour l'espace et cela transpire l'ambiance Disney à plein nez. L'histoire tombe dans un traditionnel le méchant contre les gentils et le chapitre final est plus que conventionnel. Ce volte-face est d'autant plus frustrant que Wall-E avait tout pour devenir un incontournable de Pixar à l'image de sa partie initiale... Il ne sera malheureusement qu'un très bon film de notre studio d'animation préféré ! Á Retenir : un bijou sans valeur, des grattes-ciel un peu sales, un méchant volé à 2001, Odyssée de l'Espace, un extincteur très jeu vidéo et des êtres humains pas si loin de la réalité !

Publié le 30 octobre 2008
Jeune réalisatrice iranienne âgée de 18 ans, Hana Makhmalbaf n'est autre que la fille de Moshen Makhmalbaf (Kandahar en 2001) et la soeur de Samira Makhmalbaf (un court-métrage dans 11'09'01: September 11 en 2002). Ce drame afghan est son premier film. En 2001, les Talibans détruisent les statues monumentales des Buddhas de Bâmiyân, dans l'indignation de l'opinion mondiale. Hana Makhmalbaf part à la rencontre des villageois entourant cet ancien merveilleux site, aujourd'hui complètement défiguré. Même si ces colosses de pierre ne sont plus, des populations ont vécu l'imbécilité humaine et le fanatisme religieux et en subissent encore aujourd'hui les conséquences. Petite caméra vidéo à la main, la jeune réalisatrice iranienne propose une image instantanée, prise sur le vif, qui suit le parcours de cette petite fille aussi attachante que persévérante. En évoquant l'éducation et de sa difficulté d'accès en Afghanistan, Buddha Collapsed Out Of Shame traite en deuxième ligne de l'enfance baignée dans un climat permanent de guerre et de conflit. Aidé par une petite actrice craquante, ce premier film d'Hana Makhmalbaf démontre, avec efficacité et intelligence, les dégâts de la bêtise humaine et religieuse provoqués sur les enfants. La guerre n'épargne personne mais elle abîme surtout les plus sensibles et les plus faibles. Les buddhas, dans leur chute, ont emporté avec eux l'innoncence et l'insouciance de toute une génération d'enfants. Á Retenir : un jeu d'enfant très boueux, des oeufs trop fragiles, un cahier malmené, un rouge à lèvres très demandé et où sont les statues ?

Publié le 21 octobre 2008
Le trio international composé du Belge Dominique Abel, de la Canadienne Fiona Gordon et du Français Bruno Romy ont réalisé L'Iceberg en 2005, largement récompensé sur de nombreux festivals. Le trio est de retour avec leur deuxième réalisation, Rumba. Avec cette seconde comédie, les réalisateurs rendent hommage aux comiques du cinéma muet. Sur base d'un scénario des plus simples, les personnages prennent vie dans des décors très visuels, soignés et volontairement rétros. Avec légèreté, la vision de Rumba nous emmène dans un voyage à destination d'un cinéma d'une autre époque. Cette comédie fonce à contre-courant du cinéma comique d'aujourd'hui. Le scénario basique et les dialogues discrets permettent aux personnages, au trait forcé, de prendre toute leur dimension et de jouer sur le comique de situation, avec petite grimace en bonus. Le ton est léger et délicieusement rétro avec des effets visuels volontairement old school. Même si les gags et les rires sont nombreux, Rumba laisse pourtant sur notre faim. Les personnages, pourtant caricaturés, restent hermétiques et impénétrables tandis que l'histoire ne remplit pas un long métrage et donne à l'ensemble un manque de rythme. C'est d'autant plus regrettable que cette comédie a plus d'un atout dans son sac et ose se démarquer du cinéma business d'aujourdhui ! Á Retenir : un suicide laborieux, une voiture-vestiaire, une jambe-allumette, un cours d'anglais mode expert et un vendeur "beignet only".

Publié le 8 octobre 2008
Déjà lauréats de deux Palmes d'Or avec Rosetta en 2003 et L'Enfant en 2005, les frères Dardenne ont remporté cette année le Prix du Scénario de la croisette avec ce nouveau film. Ils ont également réalisé La Promesse en 1996 et Le Fils en 2002. Les frères Dardenne poursuivent leur route dans le cinéma social qu'ils affectionnent tant. Pour Le Silence De Lorna, les réalisateurs ont quitté Seraing pour aller tourner dans les rues de Liège. Côté casting, ils donnent de nouveau la premier rôle à une parfaite inconnue, Arta Dobroshi, actrice d'origine albanaise, qui a dû apprendre le français pour ce film. Dès les premiers instants, nous reconnaissons le style des Dardenne au travers d'une histoire de mariage blanc, que nous prenons en cours de route. Les sujets sociaux caractéristiques du cinéma des Belges sont omniprésents cependant la manière de filmer a changé. La caméra prend ici du recul laissant les personnages respirés dans un environnement moins claustrophobique. Le Silence De Lorna marque un tournant dans le cinéma des frères Dardenne où la manière évolue tandis que les constats sociaux restent d'actualité. Ce nouveau drame social est moins hermétique dans la forme et le scénario joue avec brio sur les non-dits pour nous perdre dans la complexité de la situation de Lorna. On regrettera juste un dernier quart d'heure complètement inutile. Á Retenir : un coup de boule sanglant dans le mur, un slow très hot, une carte d'identité fièrement présentée, un compte en banque difficile à ouvrir et une pompe à essence troublante.

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