absinthe

absinthe
  • Membre depuis le 27/07/2006
  • Nombre de critiques : 35
Publié le 14 mai 2009
Voilà un film sympathique qu'on aimerait tant aimer sans restrictions : les acteurs sont impeccables, la mise en scène est malicieuse, le ton tantôt nostalgique tantôt taquin. Tout le monde se retrouve dans les personnages ... et voilà bien le problème. Les situations sont tellement convenues et les personnages tellement clichés que l'ensemble paraît bien artificiel. Tous les poncifs familiaux y défilent ad nauseam. Attachant mais aussi, malheureusement, agaçant.

Publié le 17 février 2008
Opéra de cendres et de sang, voici probablement le film le plus épuré de Tim Burton. Épure des personnages, tout entiers rivés à leurs obsessions. Épure du décor monochrome, sous lequel court des rivières de sang rouge prêtes à jaillir en gerbes volcaniques. Si la première partie du film comporte son lot de chansons mièvres, la seconde partie, portée par la musique ample et grandiloquente de Sondheim, atteint des sommets d'intensité rarement égalés dans l'oeuvre de Burton. Loin de copier servilement la tragédie musicale d'origine, le réalisateur, comme à son habitude, se la réapproprie et la taille à son univers. Narcissisme ? radotage ? Au contraire ! Burton réinvente perpétuellement son monde sans jamais se répéter. Du grand art.

Publié le 29 janvier 2008
Après quelques films gentillets mais sans consistance, les Coen Brothers frappent fort. Jamais un film de ce duo n'a été aussi stressant et la description de la société américaine aussi noire et fataliste. Peu d'humour, peu de clins d'oeil, beaucoup de tension. Non, ce n'est pas un film reposant. La mise en scène est magistrale, l'interprétation impeccable. Malgré tout, le monolithisme des personnages, conçus comme de simples types, impose un carcant trop prévisible et l'histoire finit par ronronner et se répéter. Mais comme on croyait les frangins à jamais perdu dans la guimauve, il leur sera beaucoup pardonné.

Publié le 15 janvier 2008
Une bonne dose de contestation à la Kerouac, de belles envolées marquant le retour en force du romantisme de la nature et un soupçon de mysticisme, voilà le cocktail très tendance que nous offre ce joli road movie qui retrace le parcours personnel (mais aux aspirations oh combien universelles) d'un jeune homme jusqu'au boutiste. Plus que la nature, grandiose mais superbement indifférente au destin de cet homme, ce sont les rencontres humaines que le réalisateur a choisi de mettre en valeur, prenant le contrepied de la solitude que le héros voulait totale. Beaucoup d'émotions humaines et de sincérité se dégagent du film. Je regrette toutefois que la mise en scène très lyrique (caméra hypermobile, surabondance de gros plans, ralentis ...) alourdisse le propos. Avec plus de sobriété, le film aurait certainement gagné en puissance et en profondeur.

Publié le 4 janvier 2008
Comment une femme peut-elle renoncer à l'amour et à la maternité pour endosser le destin d'un pays ? Cette question (que l'on ne se pose guère lorsqu'il s'agit d'un roi), semble tarauder le réalisateur qui en avait déjà fait le thème central de son premier film consacré à la reine vierge. Mais alors que le premier volet de cette fresque était un petit bijou baroque, novateur et émouvant, ce deuxième opus s'avère ici redondant et ampoulé. Le goût de la belle image (lourdement) signifiante, le lyrisme écrasant de la mise en scène et de la musique éclipse aussi bien l'histoire que les personnages. Seule Cate Blanchett, en actrice de talent, parvient, par la finesse de son jeu, à sauver le film d'un formalisme pesant.

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