SuperZébulon, l'implacable défenseur de la décence et du bon goût, remet les pendules à l'heure. Il fait bien, le bougre... Dommage qu'il doive pour cela recourir à l'invective. Enfin, nous, cinéphiles ordinaires (gros, alcoolos, ignorants, brutes), qui avons l'incroyable audace d'aimer tel film et pas tel autre, et, circonstance aggravante, de le dire (veuillez nous pardonner, O Grand Inquisiteur), nous, misérables vers de terre, disais-je, n'avons plus qu'à nous incliner. Non sans nous inquiéter. Car, si son agressivité, ses rapports difficiles avec la différence et son abyssal manque d'humour n'étaient pas dus aux fortes chaleurs, le cas pourrait être plus sérieux que prévu. Mais chassons ces idées noires, car finalement, tout ça n'est peut-être qu'un dégât collatéral du film: encore partagé entre la tragédie grecque (paix à Sophocle et Euripide) et le conte de fées (nous n'avons pas dû lire les mêmes), Super-Z attend, le sèche-cheveux à la main (petite concession à la modernité), que le sang ait jauni pour lancer une nouvelle attaque meurtrière ! Brrrrrr...

A la demande de mon cher ami Zebulon, je revois ma cote, que j'avais un peu gonflée pour ne décourager personne d'aller voir ce 'chef-d'oeuvre'... incontestable. Ne me remerciez pas, c'est de bon coeur ! Sobrement vôtre...

Bof. Ne vaut pas les trois étoiles et les commentaires dithyrambiques qu'on entend un peu partout. Un scénario très prévisible, des personnages à la psychologie peu fouillée et donc pas très crédibles, avec quelques scènes franchement mal jouées et artificielles qui vous donnent envie de vous cacher sous le fauteuil (la scène des 'rires' -au secours!-, la scène de la corde -interminable-, les scènes répétées avec le gosse qui se raconte des histoires, le sourire fixe et béat du même, et la fin New Age à deux balles : j'ai même cru que la 'sirène' allait sortir de l'eau !) A part ça, de belles images. Quelques belles gueules (oh, le joli couple auquel personne ne s'attendait...). Belle évocation de la vie dans cette campagne rude. Assez bonne évocation de cette vendetta bizarre et de ses codes absurdes. Belles scènes de poursuite bien filmées et haletantes. Et puis, il y a la langue (brésilienne), très belle et bien mise en valeur. Mais pour le reste, non, please. Assez de fausse profondeur facile. On dirait du Paulo Coelho ! Et dire que j'ai raté Cidade de Deus... Pfff, le monde est mal fait.

Attention, chef-d'oeuvre ! A la frontière entre documentaire (la Chine urbaine, grise et industrielle), film à suspense et histoire d'amour (magnifique). A voir absolument si vous le pouvez. Public: plutôt cinéphile, mais que ça ne vous rebute pas, car le film a non seulement de la poésie, mais aussi du rythme. Les personnages, à la fois étranges et universels, sont superbes et le film est terriblement prenant.

Une très agréable surprise. L'histoire tragi-comique d'un 'vieux célibataire' en Israël déchiré entre ses sentiments et le poids de la tradition. Selon moi, un des meilleurs films projetés en Belgique en 2002, dont le 'clou' est très certainement une très longue scène d'amour, irrésistible de drôlerie et de crédibilité ! Un régal.