crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
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Publié le 23 novembre 2006
Au Japon, Beat Takeshi est une vedette du showbiz. Un jour sur un plateau de télévision, il croise son sosie blond, Kitano. Ce dernier enchaîne les auditions dans l’espoir de décrocher un grand rôle. Espérant devenir un acteur célèbre, il travaille comme caissier dans une épicerie de quartier. Régulièrement, il se met à rêver qu’il est Beat Takeshi et découvre des aventures étranges. Takeshi’s est un film de Takeshi Kitano pour Takeshi Kitano. Tous les thèmes récurrents du cinéma de Kitano sont présents mais à aucun moment, le réalisateur ne nous permet de rentrer dans son film. Il fait un constat de sa carrière jusqu’à aujourd’hui en confrontant son moi réalisateur et son moi acteur. Le résultat donne un film atypique, forme de schizophrénie cinématographique. La vision sur sa carrière est lucide et met en avant le côté hétérogène de sa filmographie. A l’écran, Takeshi’s tient plus du film concept mais donne une image erronée de son réalisateur, que l’on pourrait croire égocentrique et égoïste. Pourtant, il n’en est rien, Takeshi Kitano a réalisé ce film par nécessité personnelle et n’a, à aucun moment, pensé aux spectateurs qui verraient son film. Au final, Takeshi’s est un film pour les fans de Takeshi Kitano qui accepteront que leur idole ne parle que de lui à lui. Pour les autres, la filmographie de Kitano est suffisamment diversifiée et variée pour découvrir toutes les facettes de sa carrière, de manière plus accessible. Á Retenir : les personnages pittoresques (frères sumo, yakuza, …), un film égoïste, deux Kitano à l’écran pour le prix d’un, Takeshi Kitano a un tournant important dans sa carrière

Publié le 23 novembre 2006
Après les Frères Grimm, commande de studio, les fans se disaient que Terry Gilliam allait de nouveau pourvoir exprimer sa fantaisie en toute liberté, avec son nouveau film Tideland. Malgré le contexte favorable, Il s'agit sans doute du plus mauvais film de Terry Gilliam à ce jour. Le hic ne vient pas de la forme, le style Gilliam est omniprésent. Nous retrouvons une caméra, proche des acteurs et nerveuses pour donner un côté "psychédélique" à l'ensemble, contrebalancée par de superbes plans larges en extérieur. Ses personnages sont atypiques et leurs différences sont largement mises en évidence. Après un premier quart d'heure emballant, le film affiche toutes ses faiblesses où Gilliam donne l'impression de ne pas trop savoir ce qu'il doit raconter. Il concentre toute son énergie et son film sur la jeune fille faisant face au deuil de ses parents, interprétée de manière magistrale par Jodelle Ferland, jeune fille de 12 ans. Elle porte le film à bout de bras en interprétant la jeune fille et ses trois amis virtuelles en forme de tête de poupée. Malheureusement, une interprétation 4 étoiles ne suffit pas à emballer le film qui s'enlise au fil des minutes par des longueurs incompréhensibles. L'ambiance incestueuse en est un parfait exemple. Le mérite et l'erreur de Gilliam est d'avoir voulu garder un style qui le caractérise depuis toujours. Au lieu d'avoir une vision neuve sur Tideland, il rend plutôt hommage à ses films précédents tels que Brazil ou Fisher King. Les sujets abordés sont graves : démission des parents, enfants adultes, inceste, le rejet de la réalité mais traités dans une ambiance naïve, poétique et enfantine. Un film qui ne trouvera pas son public, trop noir pour les enfants et trop édulcoré pour les adultes. Gardons en mémoire que ce n'est que le premier film raté, à l'écran, de Terry Gilliam qui garde une très belle carte de visite. Á retenir : 1er quart d'heure, sujets graves, interprétation de Jodelle Ferland et coup de pied magistral dans le final

Publié le 23 novembre 2006
Débarquant du Canada, C.R.A.Z.Y. apporte un grand vent de fraîcheur au cinéma francophone. Après la transexualité abordée dans "Transamerica", Jean-Marc Vallée parle de l'homosexualité sans tabou au sein d'une famille de 5 garçons. Si l'humour (efficace) est omniprésent, le film n'oublie jamais son sujet grave, le doute permanent d'un ado à la recherche de son identité sexuelle. C.R.A.Z.Y. retranscrit parfaitement les sentiments de Zachary partagé entre ses ressentis et les attentes de son entourage. Le film est touchant et sensible avec un final très poignant balancé par un humour bien senti, aidé par l'accent et les expressions du Canada (merci les sous-titres français). Un seul petit regret, le passage de Zachary à Jerusalem, dispensable, qui nuit au rythme d'ensemble du film. C.R.A.Z.Y. sera un des films marquants de l'année 2006. Á Retenir : les expressions canadiennes, l'accent canadien, la scène des parents à la salle de bain, une interprétation d'ensemble impeccable, le ton humouristique qui ne dessert pas la gravité du sujet

Publié le 23 novembre 2006
Sur base de cette rencontre imprévue, Dunkan Tucker propose un road movie initiatique sincère, touchant et interpellant. Il parle de l'acceptation de soi et des autres dans une Amérique profonde pas toujours très reluisante. Le contraste est fort entre une relation père-fils qui se cherche dans le respect et une population aux oeillères qui n'essaie pas de savoir ou même de connaitre. Le ton est parfois drôle, souvent cynique et l'émotion est omniprésente sans être pesante. La transexualité est traitée avec respect sans jamais tomber dans le gros trait. Le tout est emmené par une Felicity Huffman, démontrant que Desperate Housewives n'est pas toute sa vie. Transamerica est un film à voir, qui redonne un peu de vitalité au cinéma américain indépendant. Sans gros effets, il interpelle à la réflexion sans jugement déplacé. Á Retenir : la maman kitsch de Bree, l'apparition de Burt Young (alias Mickey dans Rocky), interprétation magistrale de Felicity Huffman, sujet grave traité intelligemment, le ciné américain peut encore être intéressant

Publié le 23 novembre 2006
Pari ambitieux que de parler de ce 11 septembre en ne se focalisant que sur un avion, le moins médiatisé par les télévisions du monde. Autre défi de taille, est de suivre en temps réel les dernières 90 minutes de cet avion. Pourtant, Paul Greengrass rend son film important et même essentiel pour la mémoire collective. Paul Greengrass retrouve une mise en scène nerveuse et une caméra à l’épaule pour une réalisation des plus réalistes, un style qui l’avait révélé avec Bloody Sunday. Il détaille pendant 90 minutes l’évolution de l’avion et de la réaction des différents contrôles aériens au fur et à mesure des évènements. Pas de patriotisme inutile, United 93 ne parle que d’êtres humains qui essaient de sauver leur peau. United 93 rend hommage à des hommes qui ont été aussi héroïques que les policiers et les pompiers dans les Twin Towers. Ces quelques passagers ont sûrement sauver de nombreuses vies et Paul Greengrass les met enfin un peu en avant. Il nous apprend également les disfonctionnements au niveau des contrôles aériens civiles et militaires. Un film important qui impose une vision plus large sur cette journée noire, moins réductrice que celle véhiculée par les télévisions à ce jour. Á Retenir : le courage des passagers, l’immobilisme de l’armée, le style retrouvé et racé de Paul Greengrass.

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