In Memoria Di Me
Réalisateur:
Synopsis :
Andrea entre au couvent parce qu’il traverse une crise de conscience existentielle. Il commence un noviciat pour vérifier le bien-fondé de sa vocation avant son entrée dans les ordres et la prononciation des vœux. Tandis que des religieux l’instruisent dans les matières de la foi, Andrea découvre qu’au sein de la grande communauté des prêtres, des moines, des novices et des ecclésiastiques à la retraite et au-delà de cet univers de silence et de prières se cache encore autre chose.
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7.5/10 Cote de du film In Memoria Di Me
Avis des internautes du film In Memoria Di Me
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Publié le 18 août 2008
Film remarquable que celui-ci, et à plusieurs titres. Parce qu'il ose aborder un sujet vraiment casse-gueule au cinéma, celui de la foi (de la spiritualité!) et de l'engagement. Parce que son réalisateur, non croyant, le fait avec respect, sans dicter de solution au spectateur, dont la vision doit être "actrice" à cet égard. Parce qu'il parvient à rendre "physiquement" la tension qui existe dans le choix entre la liberté (laquelle? Elle n'est pas unique ici!) et l'engagement. Parce que le propos parvient à distinguer ordre religieux (catholique, mais volontairement non déterminé) et message christique. Parce que la critique de l'institution religieuse (et son parallèle militaire... ou légionnaire), voire même celle du fanatisme, n'inclut pas celle de la spiritualité et des hommes qui la vivent librement. Parce qu'il suggère que la foi intime et une authentique spiritualité se nourrissent de l'incertitude et du doute permanent. Parce que la démarche en jeu ici, est celle de devenir une personne, quel que soit le cheminement que l'on adoptera au terme (qui n'est qu'un début!) de cette retraite silencieuse, qui est aussi un théâtre de la douleur sourde (d'être jugé/trahi, de juger/trahir, d'éprouver de l'amour - sexuellement ou non - pour ses semblables, d'être abandonné/rejeté, de se remettre fondamentalement en cause,...). Parce que que visuellement, c'est très beau. Parce que le film réussit à convoquer les présences de Pasolini, de Fellini et de Visconti, de manière tout à fait discrète mais réelle. Parce que pour une fois, trop rare, le cinéma d'aujourd'hui est intelligent sans être intello-masturbatoire, et rappelle celui de Dreyer, de Bergman,... Mais il rate la cote maximale, parce que l'accompagnement musical est souvent trop appuyé, et distrait l'attention qui devrait rester concentrée. Rien n'est bien sûr parfait.
Publié le 28 mai 2008
assez d'accord avec la critique précédente pour l'analyse ....
mais ce film est et reste un film sombre...
si l'apprentissage d'une "autre vie" ne peut se faire que dans le silence , la surveillance des autres novices, bref une souffrance ici très présente, on peut se demander quelle joie , quelles certitude glorieuse ces futurs prêtres apporteront à leurs fidèles... c'est là me semble-t-il une des grandes interrogations du film. mais la réponse reste ambigue.
Bref , un film pour public averti et en questionnement
pas très très gai pour les autres !
Publié le 22 avril 2008
Saverio Costanzo nous propose une vision intéressante sur la démarche sur ces hommes qui remettent leur vie à dieu. Ce n’est ni un documentaire, ni une fiction reprenant tous les poncifs habituels. Simplement une approche de quelques hommes par une introspection filmée presque en live autour d’Andréa, le novice arrivant. Il se penche sur ses propres motivations et très vite les confronte à celles des autres. Le cheminement spirituel, comme intellectuel passe par un lieu unique, le large corridor qui mène aux chambres et dont la lumière va évoluer au gré des humeurs vécues teintées d’espoir, de trahison, de renoncement. Ce monastère posé sur une petite île au milieu du monde (des vivants ?) renforce cette impression d’un univers mêlé de sérénité et de souffrance. De cette quête spirituelle, tous n’aboutiront pas. On pourrait penser que « In memoria di me » soit austère, statique, offrant peu de dialogues puisque reposant sur une dimension d’action calquée sur le cheminement de la pensée d’Andréa. Il n’en est rien. Une vraie force cinématographique se dégage et pousse le spectateur à devenir acteur, témoin à son tour. Il assiste à tout, il est constamment sollicité par ce qu’il voit. Ce film sur l’intériorité, où l’homme n’est plus qu’une ombre au service de sa foi, intelligemment mis en image, représente un vrai défi narratif dont Costanzo se sort avec brio. Une curiosité à découvrir autant qu’une invitation à la réflexion. Saisissant.
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dessin