Un navet parmi les étoiles... Passons sur l'empilement d'impossibilités physiques (le premier homme "sur" Jupiter ! Les bruits de détonation sur la Lune ! Le spectacle de la Terre à la nouvelle lune ! Le lac sur Mars ! A la douzième, j'ai arrêté de compter), mais le "message" du film est parfaitement plat - si c'est le père qui abandonne sa famille, c'est d'un cliché désespérant, si c'est qu'on est la seule vie dans l'Univers (en s'arrêtant à Neptune !!!), que les astronautes sont plus près de dieu et qu'ils sont très bons chrétiens et invoquent Saint Christophe avant de partir, alors c'est carrément crétin ! Fuyez !

Mon dieu quelle tristesse ! Qu'un excellent réalisateur comme Ceylan puisse sortir un film aussi bavard, aussi dormitif, empêtré dans une philosophie et un psychologisme à deux balles avec en prime une longanime exégèse coranique simplissime, le tout agrémenté d'images parfois assez jolies mais tellement mal construites ! Comme on est loin de Winter Sleep sur un argument analogue. Comme on est loin de Il était une fois en Anatolie, drôle et sinistre, parfaitement maîtrisé, comme on est loin de... de tout ce qu'il avait fait avant. Ce film a été tourné avec les pieds, aucune séquence n'aboutit, on espère un peu, et puis rien. Terrible.

Qu'un misérable conte de fée comme celui-ci, bourré de lourdeurs, de boners, de cums, de dicks, lorgnant vers les frères Farrelly sans atteindre rien de leur provoc sinon simplement de la vulgarité et de la bêtise puisse avoir enchanté les critiques (même Rottentomatoes, 81 % !!!) me semble incompréhensible. Ah oui, on se moque de Trump et des horribles capitalistes, et on encense les bons écolos qui aiment les arbres, les océans et (un peu moins) les abeilles... Et, en plus, une mise en scène proche du zéro absolu, filmé avec les pieds, aucune inventivité, des dialogues faits à la machine. Trois minutes valent la peine : celles où on se rend compte que les Democrats sont aussi arrogants et intolérants que les Republicans. C'est très peu... Passez votre route, ce navet ne vaut pas votre temps.

L'art de faire un film drôle (dans le genre grinçant) sur un sujet dramatique. Evoluant toujours sur le fil du rasoir, Sameh Zoabi construit une histoire qui de prime abord semble abracadabrante et puis prens ses marques et finit dans une véritable apothéose, avec un humour assez décapant (Tsahal ne doit pas être très contente...). Cela dit, il n'y a aucune chance que ce film soit jamais projeté dans des salles de pays arabes, ou même musulmans.

Ce film est un vrai plaisir, une onde de bonheur à voir ces quatre artistes fabuleuses parler de leur carrière, de leur théâtre, de leurs films... La peste Maggie Smith steals the show, of course, mais elles sont toutes là, merveilleuses et cancanantes. Du très beau cinéma, dit "documentaire", mais bien plus que ça. Magnifique ! (et quelle belle langue... shakespearien !)