Scorsese. Faut-il dire plus ? Ah oui, crépusculaire, c'est un peu partout, mais si ses personnages le sont, lui ne me le semble pas (après tout, il n'est pas encore si vieux !). Quelle maîtrise de la caméra, de la narration, des personnages... Quel grand cinéma ! Trois heures +, paraît-il, je ne l'ai pas ressenti (mes fesses, oui, un peu) et j'en suis sorti toujours aussi reconnaissant envers ce grand, grand cinéaste.

Ah, n'est pas Agatha Christie ni Peter Ustinov qui veut... Un petit film médiocre bon pour voir en famille (dieu merci, no sex!)un dimanche après-midi avec un Daniel Craig qui imite tellement mal le Texan drawl qu'un acteur le lui fait remarquer. Mais pourquoi ne pas l'avoir mis à sa place, à la téloche ? Mystère...

Un petit film médiocre qui a eu les honneurs de certaines critiques et dont la seule idée (très) intéressante : le voyage fantastique mis en scène est honteusement piquée à Philip K. Dick sans que le nom de celui-ci apparaisse dans le générique final. Pour le reste, c'est un entassement de clichés, un final qu'on devinait dès les premières quinze minutes et des invraisemblances multiples hélas non voulues. Ah, on aurait aimé des idées, un certain surréalisme (ils redeviennent jeunes, *vraiment*, ou Ardant se serait révélée actrice du faux scénario, ou, ou... Mais non, c'est plat, et Bedos se voit dans le personnage de Canet (Dieu ! Dieu ! le scénariste !) prostituant sa bien-aimée ! Bref, du cinéma dit "populaire" mais où les "vannes" tiennent lieu de répliques. Tout cela est très pauvre et assez vulgaire.

Un film est un film et peu importe s'il vient d'une autre oeuvre ou (horreur !) d'un "vrai" fait divers. P. Marcello (que je ne connaissais pas) a fait un film d'une ambiguïté passionnante, mêlant des vues pseudo-réalistes contrastées à des inserts choquants - on pense à Gomes de Tabou et à Lynch un peu partout. Dommage que les dernières scènes (les soldats plus ou moins fascistes avec leur bonnet à pompon et surtout la noyade-suicide, gros cliché) viennent dévoyer un peu la chose. Pressez-vous, il ne durera pas longtemps à l'écran...

Superbe patchwork d'instants de films pour la plupart inconnus ou méconnus sur une charpente narrative magnifiquement structurée autour d'un récit doucement anarchiste, on pourrait paresseusement qualifier ceci d'Art et d'Essai... Ce ne serait pas faire justice à la brillance et à l'intelligence d'un film qui fait immédiatement penser à Chris Marker et qui se déguste avec trépidation tant les images collent au texte par métaphores, métonymies, raccourcis, bref, toutes les figures de style - gradus ad Parnassum filmique. Magnifique.