hitruf

- Membre depuis le 27/08/2006
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Publié le 7 décembre 2003
Tournage, tempo, jeu des acteurs : impeccable. On a beau connaître la fin, on est quand même surpris : on s'attendait au massacre habituel genre Craven, et non, cela passe presque comme un moment de grâce, s'inscrit naturellement comme un moment parmi d'autres occupations, dans cette bien agréable école pour jeunes favorisés. Nous avons tous joué aux cow-boys et aux indiens, aus policiers et aux bandits: panpan, on était mort! Ici aussi, sauf, petite différence, c'est que c'est vrai et pourtant fictionnel, comme l'annonce la bande finale 'toute ressemblance avec des personnes ... ', car recréation, tentative de comprendre, et donc écriture à partir d'un drame réel certes, mais réécriture quand même. Cela dit, ne tombons pas dans le piège de certaines critiques (je pense à Libération, quand le film a été montré à Cannes), qui n'y voient que du fictionnel et ne font même plus référence ni à Columbine, la petite ville où a eu lieu un massacre semblable, ni au film homonyme de Moore. Celui-ci traitait du sujet d'une manière politique et pédagogique, avec de gros souliers, et c'était efficace. Moore posait notamment cette question: 'pourquoi tant de crimes de sang aux Etats-Unis et pas au Canada, alors qu'on vend autant d'armes ici que là ? '. Van Sant ne pose même pas la question (puisqu'elle a déjà été posée). Il donne plus à voir qu'à comprendre, mais nous amène à nous questionner et presque à nous nous poser cette question effroyable: pourquoi cela n'arrive-t-il pas plus souvent puisque: 1° c'est si facile 2° ça donne du plaisir ('on va s'éclater') ? N'oublions pas ici que plein de films, surtout américains, et depuis le début du cinéma, montrent des crimes (de 1 à x par films), qui passent - aussi - comme des lettre à la poste. Par exemple, je viens de voir ce soir 'La grande Evasion', un film noir de 1941, avec Humphrey Bogart en gangster qui descend, par métier, deux ou trois types. C'est courrant, ça fait partie du quotidien du cinéma. Il y aussi une autre façon de montrer des crimes, comme Tarantino, Scorcese, Sergio Leone ('Il était une fois l'Amérique') et même Clin Eastwood, dans 'Mystic River': avec une violence, une cruauté et un vérisme effrayants. Ici, on est beaucoup plus proche de la première façon, avec, de plus, cette familiarité entre victimes et assassins qui continue même pendant les exécutions. Film fascinant car il parle du plaisir, et me rappelle un livre de Pascal Quignard : 'le sexe et l'effroi', où il est aussi question de fascination (là, sexuelle), fascination venant d'un mot latin désignant le sexe masculin, le phallus. La morale sexuelle américaine est tellement, à la base, étriquée, que la force phallique s'y manifesterait dans ce substitut à la puissance jaillissante exponentielle: l'arme à feu la plus perfectionnée, disponible sur Internet, livrable à domicile. Eros et Thanatos: la Mort, cet obscur objet de désir.. C'est la première réponse qui vient à la question effrayante.


Publié le 5 décembre 2003
J'ai vu ce film il y a bien longtemps me semble-t-il, néanmoins, en consultant le site, je m'en suis rappelé comme d'un très bon moment, mini-tragédi-comédie, sans prétention excessive, mais pas en tout cas une 'histoire de partouse', comme l'avait qualifié un de nos grands, grands critiques radios pince-sans-rire..
Publié le 5 décembre 2003
L'outremangeur est un film assez dérangeant. Certes, il n'a pas les audaces de la 'Grande Bouffe', de marco Ferreri: l'époque est plus sage. Film plus moral donc qu'amoral, ça colle mieux à nos jours... IL a même un côté 'prévention santé' : j'ai fait régime pendant au moins trois jours après l'avoir vu... Cela étant, c'est un mélange fascinant et baroque, aux couleurs très sombres.
Publié le 5 décembre 2003
Voici l'un des plus beaux films de ces derniers temps. Histoire d'amour et de folie, d'ensorcellement et de mort. Entre jansénisme et baroque, avec le couple en cible. J'ai mieux compris la dévotion de Rivette, cet immense réalisateur français ('la Belle Noiseuse'), pour le Voyage en Italie, de Rossellini. Une comète est passé sur les écrans et personne n'a rien vu. Alors, courrez vite à l'Aventure: ce film, c'est du velours sous la griffe d'un chat. Gaspard ne me démentira pas. 9/10
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