crissou
Crissou
- Membre depuis le 23/08/2006
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Publié le 4 novembre 2009
En 1995, Sergey Dvortsevoy réalise son premier court-métrage Paradise se déroulant dans les steppes kazhakes. Il enchaîne avec deux moyens métrages, Le Jour Du Pain (1998) et Highway (2001). Son premier long métrage Tulpan évoque à nouveau les steppes.
Présenté au Festival de Cannes en 2008, le film du cinéaste russe s'est fait remarquer dans la section Un Certain Regard. Il remporta le prix un certain regard, le prix de l'éducation nationale et le prix de la jeunesse. La success story se poursuit dans de nombreux festivals européens et aux oscars australiens.
Plus concerné par ses personnages que par l'aridité des steppes locales, Sergey Dvortsevoy confronte l'humain à la rudesse de la nature. Dans une ambiance gentillement chaotique, il place Asa au coeur d'un choix difficile, entre traditions rurales et modernité de la ville. Malgré un rythme lent aidé par de longs plans-séquences, l'humour léger donne énormément d'humanité au propos.
Sans jamais nous forcer la main, Sergey nous emporte dans un récit prenant sur fond de transhumance entre la vie en pleine nature et les illusions urbaines. Moins poétique que Le Chien Jaune De Mongolie, Tulpan se met à hauteur d'hommes pour exposer une réalité quotidienne âpre et difficile. Heureusement, l'humour décalé et un personnage sensible rend l'ensemble attachant.
Á Retenir : des news radio parfaitement mémorisées, une femme en échange d'un lustre de 1928, un tracteur "By The Rivers Of Babylon", un jeune cow-boy sur un bâton et un agneau sous respiratoire artificiel.
Note : 7/10
Publié le 21 octobre 2009
Sylvie Verheyde se fait remarquer par ses courts métrages au début des années 90. Elle présente en 1997 son premier long métrage Un Frère à Cannes et permet à Emma de Caunes de remporter un César. Elle réalise ensuite Princesses en 2000 puis deux téléfilms. En 2007, la Française décide de revenir au cinéma et écrit le scénario de Scorpion réalisé par Julien Seri. Un an plus tard, elle repasse aux manettes pour Stella avec la présence de Benjamin Biolay. Son nouveau film a le triste privilège d'être la dernière apparition de Guillaume Depardieu, décédé quelques semaines avant la sortie du film. Le cinéma français n'a pas son pareil pour nous offrir des daubes dès qu'il s'agit de parler d'enfants. En puisant dans ses souvenirs personnels, Sylvie Verheyde propose une comédie dramatique lucide, touchante et surtout sincère. Stella est un petit bout de femme en devenir qui choisit le chemin de l'ouverture plutôt que celui du repli sur soi, avec toutes les difficultés que cela comporte. Emmenée par une excellente Léora Barbara, cette chronique traite avec clairvoyance du passage, à l'adolescence, du monde familial à la réalité de la société. Parallèlement, Sylvie Verheyde démontre les difficultés pour un ado de devoir se débrouiller face à la démission des parents... une réalité qui se répand de plus en plus et à la base de nombreux problèmes dans notre société du 21ème sicèle ! À Retenir : un crochet du droit efficace, de nouvelles lectures, un manteau à pseudo-fourrure, un zéro sur dix qui fait sourire et un fusil menaçant.
Publié le 19 mars 2009
Sam Mendes débute dans le théâtre et sort de l'anonymat en 2000 avec son 1er film American Beauty et ses 4 oscars. Il varie ensuite les genres avec le film de gangster Road To Perdition (2002) avec Tom Hanks et Paul Newman puis avec le drame de guerre Jarhead (2005).
Un peu plus de 10 ans après le succès de Titanic, Sam Mendes réunit à nouveau le couple Leonardo Di Caprio et Kate Winslet sur le grand écran. Celle-ci est également la femme de Sam Mendes dans la vie et c'est la première fois qu'ils travaillent ensemble.
Le synopsis de ce nouveau film du réalisateur britannique pouvait craindre un récit trop conventionnel pour être intéressant. Il n'en est rien car Sam Mendes a su centrer Revolutionary Road sur la complexité que représente un couple. Emmené par deux excellentes interprétations, ce drame dresse un portrait universel des joies et frustations qu'apporte la vie à deux et du besoin de rêver.
Dans Revolutionary Road, Sam Mendes refait sauter le vernis de la belle Amérique sans jamais prendre position sur ce couple en perdition. A chacun de juger qui est le moins fautif des deux pour qui l'arme première reste le mensonge. Dans cette ambiance conflictuelle, la dureté des situations ne cesse de s'élever pour une scène ultime qui vous retourne véritablement !
Á Retenir : une décision finale douloureuse, un patron convaincant, un malade mental perspicace, un couple qui donne de la voix et des voisins mêle-tout !
Publié le 6 mars 2009
Fondateur avec Isao Takahata des désormais célèbres Studios Ghibli, Hayao Miyazaki collectionne les chefs d'oeuvres animés : Nausicaä, Le Château dans le Ciel, Mon Voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro (Ours d'Or à Berlin en 2002) ou encore Le Château Ambulant.
Refusant toujours de recourir aux techniques d'animation 3D, Hayao Miyazaki a utilisé des aquarelles pour Ponyo, deuxième film des studios Ghibli après Mes Voisins Les Yamada à bénéficier de ce choix. Au total, 170.000 dessins ont été nécessaires pour réaliser son huitième film au sein des fameux studios.
Ces nouvelles aventures animées se démarquent par une image moins fouillée dans les décors. Ce changement est né du choix des aquarelles et des pastels qui offrent une image plus terne et aux détails moins nombreux en arrière-plan. Déstabilisant au premier abord pour un film de Miyazaki, l'histoire de ce poisson rouge et la poésie du réalisteur japonais reprennent rapidement le dessus.
Malgré un imaginaire très poussé et facilement accepté, les aventures de Sosuke et de son poisson rouge semblent un peu trop linéaire. Certaines scènes provoquent des émotions incontrôlées mais Ponyo dans son ensemble reste bien en retrait par rapport aux meilleures réalisations de son géniteur. Toute proportion gardée, Ponyo est un tout bon film d'animation qui ravira petits et grands.
Á Retenir : un poisson rouge cracheur d'eau, un bateau fait sur mesure, une conduite nerveuse, un peu de vitamines pour le bébé et miracle, elles remarchent !
Publié le 4 mars 2009
Né à Londres en 1969, Steve McQueen s'est fait un nom dans l'art contemporain. Ses oeuvres ont été exposées dans les musées les plus prestigieux. Hunger est son 1er long métrage et a obtenu, en 2008, la Caméra d'or dans la section Un Certain Regard à Cannes.
Alors que sa seule référence est un documentaire de commande signé en 2003 sur les Britanniques tués en Irak, Channel 4 propose à Steve McQueen de réaliser un long métrage. L'artiste anglais veut en profiter pour revenir sur la mort de Bobby Sands, page sombre de l'histoire récente de son pays.
Malgré son scénario, Hunger ne traite pas du conflit politique et des actions de l'IRA pour lesquels il ne prend pas position. Soutenu par peu de dialogues, la 1ère partie expose plusieurs personnages et plusieurs points de vue avec une objectivité contemplative. Le cinéaste pousse le public à développer son propre jugement sur un conflit psychologique où le corps servira d'argument ultime.
Ce drame plonge dans la complexité d'une lutte d'influence où le corps et le mental ne peuvent sortir indemnes. La caméra gravite autour des différents intervenants avec de nombreux plans fixes pour immerger complètement le spectacteur dans ce conflit humain sans issue. Au final, Hunger est un exercice de style, avec ses qualités et ses défauts, qui a le mérite de ne laisser personne indifférent.
Á Retenir : une peinture murale très nature, une visite au home assez chahutée, inspection anale musclée, une sortie de bain difficile, et un prêtre peu écouté.
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