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Crissou
- Membre depuis le 23/08/2006
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Publié le 1 août 2008
Dès 1992, Alex de la Iglesia impose son goût pour le fantastique à grandes doses d'humour noir avec Accion Mutante. Il commet ensuite avec brio, El Dia De La Bestia (1995), Perdita Durango (1997), La Comunidad (2000), 800 Balas (2002) et El Crimen Ferpecto (2004).
Ce nouveau projet d'Alex de la Iglesia s'assimile à un double défi pour le réalisateur hibérique. Il s'agit de son premier thriller classique, qui plus est, réalisé dans la langue de Shakespeare. En
contrepartie, il a pu s'offrir un casting de luxe avec Elijah Wood, John Hurt, Julie Cox et Leonor Watling. Est-ce que le réalisateur espagnol préféré du BIFFF a su être à la hauteur de ses ambitions ?
La caméra d'Alex de la Iglesia virvolte autour de ses personnages, à qui il donne de vrais caractères détestables comme il sait si bien les créer. Pourtant, ce thriller ne prend jamais véritablement son envol. Ce intrigue à rebondissements se noie dans des dialogues trop longs, dans un contexte permanent d'opposition entre le professeur aigri et l'étudiant arrogant. De ce côté là, ça sent le réchauffé à plein nez et c'est même carrément ennuyant.
The Oxford Murders déçoit dans son ensemble, par un classissisme effrayant au niveau du fond. La patte d'Alex de la Iglesia n'est pas assez prononcée et ne se ressent que dans la mise en scène et les personnages. D'ailleurs, ça fait un peu mal au coeur de ne pas encenser son nouveau film mais il ne faudrait pas non plus qu'il décide d'emprunter un mauvais chemin... cependant, un mauvais pas est toujours pardonnable !
Á Retenir : un plan séquence magnifique dans les rues d'Oxford, un Dominique Pinon toujours aussi croustillant, une préparation de spaghetti intéressante, un squash très mathématique et un policier à la belle moustache.
Publié le 9 avril 2008
Cloverfield est le 3ème film de Matt Reeves. Ses deux premiers films ont eu une existence discrète mais il est également réalisateur pour des séries télé comme Felicity, Miracles et Conviction. Producteur de la série Lost, J.J. Abrams est le producteur de ce nouveau film.
Cette aventure de science-fiction surfe sur la vague Youtube. Filmée entièrement au caméscope avec vue subjective, les auteurs jouent la carte de l'immersion totale dans l'action. Idée très à la mode actuellement mais qui la fâcheuse tendance à nous donner un terrible mal de crâne ou à provoquer des débuts de nausée.
Essayant de passer outre les désagrements physiques d'une telle mise en scène, quelques scènes marquent terriblement les esprits dont cette fusillade au coeur de l'action entre les militaires et le monstre. Malgré ces rares moments jouissifs, Cloverfield ne passionne guère. Le scénario est tiré par les cheveux et la succession des scènes est assez incohérente.
Plongés au coeur de l'action, il est pourtant bien difficile de se sentir impliqués par les événements à l'écran. Pourquoi ? Parce que les spectateurs feraient exactement l'inverse de ce que décident les héros de Cloverfield. Et pour couronner ces aventures invraissemblables, le final est tout aussi improbable, prétexte à des retournements de situation à la chaîne. Un film à oublier au plus vite !
Á Retenir : un film qui donne mal au ventre, la statue de la liberté en boule de flipper, une guerilla urbaine impressionnante, un hélicoptère qui ne vole pas très haut et le héros "même pas peur".
Publié le 1 avril 2008
Connu pour son cinéma social et engagé, Ken Loach a boulversé avec entre-autres Raining Stones, Ladybird, Ladybird, My Name is Joe ou encore Sweet Sixteen. En 2005, il remportait la Palme d'Or à Cannes avec The Wind That Shakes The Barley.
Deux ans après sa palme cannoise, le Britannique revient à son genre fétiche et qui lui réussit si bien. It's a Free World se place dans le contexte difficile du marché de l'emploi et de l'élargissement des frontières européennes pour créer un grand espace économique. Angie et Rose ont compris toutes les ficelles de ce libre marché humain où tout est permis.
Angie incarne le nouvel point de vue de Ken Loach, celui qui exploite la main d'oeuvre et la détresse humaine. Cependant, il se garde bien de tirer des boulets en mettant en scène une Angie, exploitante précédemment exploitée. La première partie de ce monde libre démontre avec brio, tout le cynisme du chacun pour soi et tout pour soi au travers du caractère fonceur d'Angie. Pourtant, peu à peu, le film laisse pointer un excès de dramatisation et prend la forme inutile d'un thriller psychologique.
Ken Loach propose ce qu'il fait de mieux, une chronique sociale réaliste qui pointe les faiblesses humaines de l'économie de marché. Pourtant, It's a Free World manque de mordant sur sa seconde moitié. Est-ce par envie de s'ouvrir à un public plus large que le réalisateur met en place un pseudo-thriller et tent vers le mélo ? Malgré ce petit égarement, Ken Loach redevient efficace et critique ! Á Retenir : une main balladeuse fatale, des GSM high tech, le caleçon polonais, un contrôle de police nouvelle méthode et "Dog Soldiers" à la télé.
Publié le 17 mars 2008
Âgé de 70 ans, Jirí Menzel s'est fait connaître en 1966 en réalisant Trains Étroitement Surveillés. Réalisateur et acteur, il est reconnu pour son sens de la comédie grinçante. Il a, à ce jour, plus d'une dizaine de films à son actif en tant que réalisateur.
Comédie burlesque qui n'est pas sans rappeler un certain cinéma de Charlie Chaplin, I Served The King Of England est une petite réjouissance provenant en droite ligne de Slovaquie. On suit avec délectation les pélégrinations du jeune Jan Dite qui a l'art de savoir toujours retomber sus ses pattes, même dans les pires situations.
Ce film slovaque retrace habilement l'histoire de la Tchécoslovaquie au travers d'un personnage opportuniste et très Charlie Chaplin. Le ton résolument à l'humour ne masque volontairement pas une réflexion sur l'histoire et sur l'appât permanent du gain d'une certaine franche de la population. Jiri Menzel pousse à la franche rigolade en jouant sur le comique de situation et sur le physique hors norme de son personnage principal.
I Served The King Of England est une totale réussite. Les situations cocasses se succèdent sur fond d'une triste réalité historique. Aidé par une interprétation sans faille de l'acteur Ivan Barnev, ce nouveau film de Jiri Menzel mérite qu'on s'y attache sans retenue. Drôle, interpellant et touchant, ce jeune serveur qui n'aura raté que le Roi d'Angleterre ne demande qu'à vous dérider généreusement !
Á Retenir : un tapis de billets, un jet de monnaie toujours réussi, une clientèle très féminine, des blessés de guerre désopilants et un portrait d'Hitler envahissant.
Publié le 7 mars 2008
Avant d'être co-réalisateurs de Nocturna, Andria Garcia et Victor Maldonado ont été directeurs artistiques sur La Légende du Cid en 2004. Ce nouveau film espagnol est leur premier long métrage d'animation en tant que réalisateur.
Nocturna est un film d'animation au dessin couleurs pastel et aux lignes très douces. Cela donne une impression de tranquilité et de sérénité à l'ensemble du film. Le récit n'est pas sans rappeler un certain Monstres & Compagnie mais jamais vouloir lui voler la vedette ou piquer les idées du film génial de Pixar. Ce film espagnol a sa propre idendité et quelle identité !
Les aventures de Tim sont un régal pour les yeux et pour les âmes sensibles. Malgré la forme un peu grotesque des personnages, on laisse prendre par la magie du récit et par cette ambiance aux couleurs très douces. Cette vie de la nuit fulmine d'idées inventives et géniales. C'est là qu'intervient la comparaison au Pixar, par l'inventivité du récit et l'imagination débordante de ces créateurs.
Cette première réalisation de deux animateurs espagnols est une véritable réussite. Comme deux grands enfants, ils ont laissé parler avec succès leur imagination créative qui donne un récit suprenant et bourré de bonnes trouvailles. La réalisation n'est pas en reste avec un dessin reposant et apaisant qui en charmera plus d'un. A faire découvrir au plus vite à vos enfants et à vos esprits enfantins !
Á Retenir : un chat au sommeil profond, la raison des cheveux ébouriffés au matin, une vie magique dans la nuit, un orchestre bien particulier et un berger de chats.
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