crissou

Crissou
  • Membre depuis le 23/08/2006
  • Nombre de critiques : 147
Publié le 19 août 2008
Né en 1973, Eran Kolirin débute dans le cinéma avec le scénario de Zur ? Hadassim. En 2004, il écrit et réalise un téléfilm The Long Journey. La Visite De La Fanfare est son premier film pour le cinéma, présenté à Cannes en 2007, dans la section Un Certain Regard. Pour son premier métrage, le réalisateur israélien place son histoire au coeur du conflit qui mine son pays depuis tant d'années. En effet, il confronte des Egyptiens arabes et des Israéliens juifs, dans un contexte drôle et décalé. A l'image du cinéma israélien contemporain, le message véhiculé par Eran Kolirin est la tolérance. La Visite de La Fanfare prend le temps de laisser s'exprimer ses personnages. En quelques heures, ils oublient le conflit politique, la méfiance, les différences et les préjugés pour partager leur vécu, leurs souvenirs et des ressentis communs. L'oeuvre d'Eran Kolirin, sur le ton de la comédie, nous parle d'une rencontre principalement humaine, loin toute idée politique ou conflictuelle. Cette ode à l'écoute et à la tolérance est emmenée brillamment par un casting cosmopolite. Eran Kolirin propose une comédie dramatique d'une simplicité touchante au premier abord avant de nous plonger dans les méandres de la fraternité humaine. Un film touchant de bout en bout où l'être humain, quelque soient ses origines ou convictions, court derrière un même bonheur. Á Retenir : une leçon efficace de drague, une discothèque en piste de patins à roulettes, un Omar Sharif dans toutes les mémoires, un jeune musicien quelque peu rebelle et une composition pour clarinette en chantier.

Publié le 18 août 2008
Comique à la scène, Dany Boon a déjà interprété plusieurs rôles pour le grand écran : Pédale Dure, Joyeux Noël, La Doublure ou encore Mon Meilleur Ami. En 2006, il se lance dans la réalisation avec La Maison Du Bonheur. Bienvenue Chez Les Ch'tis est son 2ème film. Faut-il encore présenter cette comédie française qui a déjà reçu toutes les éloges possibles et les comparaisons les plus flatteuses ? Cette publicité démesurée ferait presque oublier que Dany Boon s'est lancé dans ce projet en tout simplicité et sans aucune prétention. Ses seuls maîtres mots sont divertir et faire découvrir sa Région natale. Bienvenue Chez Les Ch'tis, sous ses dessous de comédie française bien grasse, dresse avec finesse des portraits très humains et très simples. En poussant à la caricature, les personnages se révèlent touchants et attendrissants. Au delà des bons gags et des scènes désopilantes, se révèle une véritable passion de Dany Boon à s'intéresser à tout à chacun et à leur banal quotidien. Le nouveau film de notre comique du Nord n'a pas besoin de comparaison avec d'illustres prédécesseurs pour affirmer son identité. Bienvenue Chez Les Ch'tis est un film de gens pour les gens avec toute la sincérité d'un Dany Boon généreux. Il ne faut pas y chercher un quelconque chef-d'oeuvre mais tout simplement y découvrir un immense plaisir à partager entre nous. Á Retenir : une tournée postale bien arrosée, une fricadelle bien mystérieuse, un policier compréhensif, des pieds frigorifiés et une mère de caractère.

Publié le 14 août 2008
Après quelques courts métrages, Cédric Klapisch passe au long métrage avec Rien Du Tout (1991). Il enchaîne les réussites telles que Le Péril Jeune, Chacun Cherche Son Chat, Un Air De Famille, L'Auberge Espagnole ou encore Les Poupées Russes. Cédric Klapisch est un de ces réalisateurs qui ont redonné un peu de tonus au cinéma français ces quinze dernières années. Son nouveau film est à l'image des ses précédentes réalisations où des gens d'horizons différents se croisent et s'entrecroisent. Ces rencontres font naître des relations inattendues et surprenantes où chacun se dévoile enfin. Dès le premier quart d'heure, Paris propose toutes les ficelles du cinéma de Cédric Klapisch, aidé par l'incontournable Romain Duris. Le réalisateur voulait revenir à sa ville fétiche après plusieurs voyages à l'étranger mais il ressert les mêmes ingrédients qui ont fait sa renommée et son succès. Pendant plus de deux heures, il nous fait découvrir des horizons différents mais sans jamais nous émouvoir. Il est temps pour Cédric Klapisch de se remettre en question car il s'enferme tout doucement dans un genre stéréotypé. Paris décevra tous les fans du réalisateur qui le suivent depuis ses débuts mais il ravira ceux qui le découvrent aujourd'hui. A défaut de surprises et de nouveautés, cette comédie dramatique à Paris n'ennuie cependant pas mais laisse un méchant goût de trop peu. Á Retenir : un prof pas doué en SMS, une boulangère pointilleuse, une assistante sociale pas écoutée, une serveuse malmenée et un maraîcher amoureux.

Publié le 13 août 2008
Réalisateur autrichien, Ulrich Seidl réalise une série de courts métrages dans les années 80. Il passe ensuite au long métrage documentaire dont Animal Love (1996) et Models (1999) avant de réaliser sa première fiction Dog Days en 2001. Faisant suite à Dog Days, qui avait défraillé la chronique par son réalisme cru et sans concession, Import Export propose une approche similaire, sur la pauvreté et la solitude de l'être humain. Avec ce second long métrage de fiction, Ulrich Seidl sort de l'ombre ces oubliés de notre société, assoiffée de rentabilité maximum et délaissant les moins productifs. Dans une ambiance presque mortuaire, la caméra de l'Autrichien montre sans détournement l'humain dans son côté le plus sombre : égoïsme, mépris, solitude, pauvreté et abus de pouvoir. De telle sorte que nombreuses scènes dérangent tant par son propos que par son réalisme quasi documentaire. Ici, le corps humain ne représente plus qu'un objet de consommation, à jeter sans remord après emploi. Âmes sensibles abstenez-vous ! Au travers de son film déprimant et moralisateur, Ulrich Seidl secoue les consciences. Malgré une évidente banalisation de ces misères dans notre quotidien, Import Export ne peut laisser personne indifférent. Et c'est là que le film frappe juste et fort, à lutter contre une indifférence naissante de cette misère qui grandit chaque jour et qui nous émeut de moins en moins. Á Retenir : une brosse à dents pour renard empaillé, de la Stella Artois en Ukraine, un beau-père lamentable, une webcam racoleuse et un agent de sécurité pas très efficace.

Publié le 4 août 2008
Découvert au BIFFF en 2002 avec le récompensé Dog Soldiers, Neil Marshall avait pleinement confirmé son talent dans le genre, avec un claustrophobique The Descent en 2005. Trois ans plus tard, il revient avec Doomsday, entre science-fiction et horreur. Le réalisateur a su, en deux films seulement, être un digne représentant du renouveau du cinéma d'horreur en provenance du Royaume-Unis. Conjointement avec des réalisateurs comme Billy O'Brien ou Christopher Smith, ils ont réussi à redonner de la vitalité au genre. Pour sa troisième réalisation, Neil Marshall tente le film post-apocalyptique soupoudré d'un peu de guerilla médiévale (oui oui, vous avez bien lu). Première bonne nouvelle, Doomsday est aussi décalé que ses deux prédécesseurs. Dans une ambiance très Mad Max dans sa première partie, le film ne cache pas ses intentions : divertir et en mettre plein la vue. Aucun moment de répit, les scènes d'action se succèdent à un rythme éffréné... tellement rapidement, que nous basculons en un instant de l'apocalypse total à une ambiance médiévale, sans transition aucune. Il y a de quoi être dérouté plus d'une fois tout au long du métrage. Doosmday s'assimile à un grand jouet pour un Neil Marshall très jouette. Il bourre son film de références et d'actions sans se mettre aucune limite. Le résultat final donne un énorme patchwork brassant les sous-genres du fantastique et de la science-fiction qui manque foncièrement de rigueur et de véritable fil conducteur. Cependant, Doomsday est un véritable film d'auteur, délivrant une oeuvre d'un passionné pour tous les fans du genre... un très beau cadeau en quelque sorte ! Á Retenir : un entrepôt généreusement fourni, un repas à la sauce Frankie Goes To Hollywood, un incontournable château écossais, une course-poursuite très speed et il ne manque plus que Mel "Mad Max" Gibson.

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