On se serait bien passé des 3 dernières minutes qui font retomber tout le film et notre enthousiasme par la même occasion. La salle a pourtant applaudi ! Qu'est-ce qu'ils ont ce besoin, les cinéastes Américains, a toujours devoir nous en rajouter une couche pour le cas où on n'aurait pas compris ? Dans le cas présent c'est vraiment dommage. On ne pouvait qu'admirer le charisme, la volonté, la mission d'éducatrice, les responsabilités et la conviction de cette mère supérieure là... Extraordinaire Meryl Streep ! Rien que pour sa prestation, la vision de ce film s'impose. Elle est bien entourée par un Seymour Hoffman à la fois opaque et sympathique, au mieux de sa forme... et une Amy Adams bien prometteuse ! J'aurais aimé donner 9, sans larmes...

Tout a été dit et je confirme. Mon compagnon se demandait après une demi-heure si le film était vraiment américain... tant il est intelligent, sobre, pudique, humain et non moralisant ! Une immense fresque de civisme, de respect et d'amour... sur un sujet tristement d'actualité. Interprétation talentueuse et tout en sensibilité. Un film magnifique !

Et que voilà une histoire simple... Ce film, c'est la vie, c'est l'amour, c'est l'irrationnel. Dans une ambiance simple, chaleureuse -bravo pour l'ambiance juive authentique et légère- où tout respire le bonheur et les beaux projets, un homme se meurt d'amour et de douleur ! Un James Phoenix grandiose, subtil, suicidaire et triste ou amoureux fou, coincé dans ses gestes et ses émotions, gérant mal ses sentiments et ce que la vie semble vouloir lui réserver... G. Paltrow exquise dans ses états d'âme et ses "help" rendez-vous sur les toits ! Un "quatuor" bien banal en somme, un scénario de roman de gare mais... ce serait oublier qu'ici le cinéma devient art et le jeu cinématographique talent. Bande son remarquable, et tant pis pour ceux qui n'aiment pas Pavarotti ! J'ai adoré comme vous l'avez compris.

Hymne à l'espoir ! Sylvie Verheyde a l'art de nous présenter la vie sous toutes ses facettes et surtout celles où la force doit prendre le dessus sur la souffrance, les frustrations, les rejets... l'homme est toujours seul, sauf si quelqu'un lui tend la main... C'est ça Stella ! Cette jeune fille, tout en devenir, face à ses repères peu compatibles avec ceux d'un lycée chic ! Une jeune juive, fille de psy (superbe Melissa Redroguez) lui parlera de Balzac et de Cocteau. Stella choisira aussi Duras et petit à petit son regard sur elle et sur le monde qui l'entoure va s'élargir, se construire autrement. On sent qu'elle va trouver SA place dans le chaos existentiel. Leora Barbara mérite un Cesar ! On a des frissons en revoyant Guillaume Depardieu...

Inégal, les frères Coen ! Tout ce film est surjoué, depuis la première seconde jusqu'à la dernière. Chacun est figé dans un moule pas du tout à sa taille. Dommage, car on s'y laisse prendre à cette histoire abracadabran, l'humour est présent et on visionne le tout sans déplaisir. Au mot "fin" on se dit buffff, avec la désagréable sensation d'avoir été berné..