Joann Sfar est avant tout auteur de BD et cela se sent dès le générique, très réussi. Il y a ensuite ce personnage cartoonesque et caricatural, sensé représenter le côté "Gainsbarre" de Gainsbourg. L'idée de départ n'était pas mauvaise mais elle est très mal exploitée. L'omniprésence de ce double en carton-pâte casse systématiquement la magie et l'émotion des rencontres de l'artiste avec ses "femmes". Dommage..Reste de belles images, la musique du maître et l'interpretation magistrale d'Eric Elmosnino qui EST Gainsbourg, tout comme Marion Cotillard était Piaf dans "La môme".

Pas vraiment d'accord avec le commentaire précédent... "Persian cats" conte effectivement les mésaventures d'une bande de jeunes qui veulent simplement jouer de l'indie-rock, éditer un CD et se faire connaitre à travers des concerts. Ils se heurtent à l'absurdité des règles de morale "bien-pensante" des autorités de leur pays natal. Ils vivent dans l'espoir d'une hypothétique autorisation et répètent dans la crainte permanente de la répression policière. La tension est omniprésente. La problèmatique iranienne surgit à tous les coins de rue (même le chien est considéré comme une créature "impure"..). Dans cette optique, "Persian cats" est un film admirable et courageux. Il n'est pas parfait, certes (l'utilisation excessive du flou et les images chahutées très "video-clip" agacent un peu) mais tout à fait recommandable. A noter une bande-son prodigieuse.. Vivement la BO du film !

Voici une bonne comédie américaine bien au-dessus des nunucheries dont Hollywood nous gratifie trop souvent. Il y a bien quelques clichés mais globalement, c'est bien écrit, brillamment interprété, il y a du rythme et on rit beaucoup. En filigrane, c'est aussi le portrait du capitalisme américain d'après crise dans ce qu'il a de plus consternant. Le voyage (en avion, bien sur..) vaut le détour.

Autant le dire tout de suite : si vous avez aimé "Millenium 1" (ce qui est mon cas), courez voir ce second épisode. Si vous aviez détesté, passez votre chemin ou relisez le roman... Même réalisateur (toujours aussi inspiré), mêmes acteurs (toujours aussi convaincants), même montage toujours aussi fidèle à l'oeuvre originale, tenant compte qu'un film d'un peu plus de 2 heures ne peut pas reprendre tous les éléments du roman extremement dense. Dans ce second volet, on en apprend un peu plus sur la personnalité et la jeunesse de l'héroine, Lisbeth Salander, au détriment des scènes d'action, mais ce n'est pas gênant, au contraire. Je suis d'ailleurs heureux que l'adaptation des romans de Stieg Larsson vienne d'un réalisateur scandinave et pas des Américains ! Pour répondre à Gerfaut, hé oui.. A Bruxelles, il y a de chouettes salles comme l' Actor's Studio, l'Arenberg, le Vendôme... qui nous offrent une programmation moins commerciale mais en province, c'est pénible. A Charleroi, après la fermeture du Marigan-Vauban, c'est carrément le désert pour les cinéphiles..

Après un long séjour "européen" qui nous a valu deux films marquants ("Match point" et "Vicky Cristina Barcelona"), Woody Allen revient à New-York pour régler ses comptes, d'abord avec lui-même.. (je suis un petit merdeux asocial, névrosé, hypochondriaque mais j'ai pas envie de me soigner car je reste lucide)... ensuite avec l' "American way of life" de G.W.B. et, en autres, son puritanisme pudibond. Cela nous vaut une comédie légère mais savoureuse. Les fans de Woody apprécieront. Les autres peut-être moins car ce n''est certes pas son meilleur opus.