Un film noir et âpre. Avec une épure sans concessions, il nous plonge dans la désespérance d’êtres humains perdus dans un univers de plus en plus impersonnel et déshumanisé. C’est aussi le jeu du chat et de la souris et la tension dans laquelle se débat l’héroïne, toujours mélancolique et presque silencieuse, crée une émotion en crescendo. L’étau qui se resserre sur cette femme nous prend aussi dans sa traque. La photographie est superbe dans un Glasgow plutôt dégueulasse. C’est un film contemplatif mais qui va reèllement en profondeur et, parce qu’il est dépouillé, donne du tout bon cinéma.

Voilà enfin un rayon de soleil dans cet été qui en manque tant. Une surprise heureuse et savoureuse que cette aventure d’un couple franco-américain à Paris. Julie Deply signe la mise en scène, le scénario, la musique, le montage et le rôle principal. Excusez du peu. C’est truffé de bons mots, de situations cocasses et de personnages drôles mais tellement vrais. On en prend tous pour notre grade : les français, les américains, les bobos, les artistes, les parents, vous et moi. Les dialogues sont intéressants, pertinents et font mouche. Une comédie, oui mais originale et drôle à souhaits

Un film sur le poker, pas étonnant, c’est dans l’air du temps. N’étant pas joueur, il est difficile de porter un jugement sur cette partie technique ; ça m’a l’air d’être une image fidèle de cet univers des joueurs professionnels. Aimer le poker est un plus pour aimer ce film sinon ça devient une historiette très classique et sans grand intérêt : une relation père/fils où les deux hommes prisonniers de leur passé et de leur passion du jeu ne veulent pas reconnaître les liens affectifs qui les lient. Eric Bana ne déçoit pas dans son interprétation d’un flambeur de Las Vegas et Robert Duvall campe bien le père : c’est une très belle rencontre d’acteurs. Rien ne va plus, faites vos jeux : poker or not poker ?

Bon film tout en très britannique humour et causticité. Une retrouvaille : un certain Timothy Dalton ! Scénario original et assez inattendu. Loin de la grosse mécanique américaine, on retrouve un film bien mené par Edgar Wright que je ne connaissais pas du tout.

Ca sombre, ça coule dans les fosses océanes abyssinales. Festival de trucs de redites et de médiocrité avec de bons acteurs qui ont simplement l'air de revenir de pontoise. C'est plus un film, c'est un canular. Le scénario est démonté autant que la mer, l'intrigue prend l'eau de toute part : au feu les pompiers! En le prenant comme cela, ça marche ou, en tous cas ça flotte. Mais quand on veut s'imerser dans un bon film, ça disjoncte dans l'ennui, le fric qui a belles gueules et ça prend un de ces goûts de légume hivernal pas tropapprécié...