Ok, le film est très bien interprété; ok, la fable sur le bonheur perdu dans une société où bien souvent nous ne sommes pas nous-même trouve son écho. Après tout, le fait même de se poser la question du bonheur prouve qu'on n'est pas heureux. Bref, les qualités sont certaines, mais c'est trop long et à force, je me suis ennuyé des facéties décalées de Toni.

Il fut un temps, pas si lointain où Pedro Almodovar était conteur original; ici, il est simplement caricatural. Alors, oui, on sourit, on rigole mais plus de manière forcée et gênée que spontanée et vraie. C'est lourd, creux et totalement inutile.

Je ne dirai pas que le parti pris de la mise en scène ne m'a pas désarçonné ou surpris; j'ai eu besoin de quelques longues minutes pour rentrer dans l'enjeu, pour retrouver la verve et la modernité de l'oeuvre tellement symbolique de Tolstoi. Et pourtant, à un moment donné, la magie a prise.

Pour une fois, j'aurai aimé que Blanche-Neige reste dans sa tour, qu'elle ne se réveille pas et que la méchante reine - sublime Charlize - gagne car vu la qualité générale, il n'y a que la marâtre qui s'en sort avec les horreurs... et puis bon, quand même, c'est pas possible que ce soit le chasseur qui embrasse la princesse !!!

Magnifique de bout en bout. C'est une suspension, un état de grâce, qqch qui prend et ne lâche plus, qui entête au point de demander pourquoi. Quelle est cette douleur qui lie le frère et la soeur ? Quel est le souvenir qui les pousse à se détruire ? Ce n'est pas une tragédie, c'est la chute d'un corps.