Il y a un peu de tout : de bons effets spéciaux ( très belle scène du saut dans le vide et le temps ),d'étranges créatures, de la science-fiction revisitant les paradoxes temporels, de l'humour, de l'action, un bon duo d'acteur avec un Josh Brolin étonnant de mimétisme avec son personnage plus âgé. Tout cela ne fait cependant pas un grand film mais un blockbuster honnête.

Sur un scénario basique, le film est un festival de virtuosité dans la manière de filmer les scènes d'action. Le réalisateur ose le premier degré déconnecté toutefois par l'aspect chorégraphié des combats. Le film pourra paraître vain mais les amateurs du genre recevront une claque ( et ils ne seront pas les seuls dans cette histoire ).

Bien sûr c'est du théâtre filmé, bien entendu comme le film est coproduit par TF1, on sait que la causticité ne dépassera pas les limites d'un prime time, bien sûr que le flash-back du concertiste est inutile mais il faut en convenir : il y a une belle mécanique du rire avec une montée en puissance dans le dérèglement d'une situation de base anodine. Et on rit de tous ces mots d'auteur, de ces jolies répliques bein ciselées, de ces coups portés tant aux bobos qu'aux bling-blings. Sur un même thème on aurait pu produire un film bien nihiliste ( mais cependant attentif aux résultats au box-office )pulvérisant les valeurs bourgeoises. Mais le genre comique est infiniment plus compliqué que le genre dramatique qui suscite pourtant beaucoup plus vite le respect. Alors, c'est vrai que ce n'est pas vraiment du cinéma mais bravo pour ce nouveau fleuron du film humoristique, ce jouissif "dîner de noms".

C'est politiquement incorrect ( on plaisante avec le 11 septembre ) , de mauvais goût, potache, assez lourd mais on rit. Le résultat, assez jubilatoire, plaira aux nostalgiques d'Hara Kiri ou aux amateurs de Grosland.

On retrouve dans ce film des ombres de la Famille Adams pour la famille frapadingue, des Visiteurs pour la découverte d'une nouvelle époque ( la route goudronnée, le M du logo Macdo confondu avec celui de Méphistophélès,... ) et du Nosferatu de Murnau. Mais ce qu'on retrouve surtout c'est l'univers Burtonien avec ses images baroques et son humour décalé.On pourrait regretter d'ailleurs une réalisation efficace mais s'attachant un peu trop à reproduire ses procédés habituels.Depp donne à son rôle un sang neuf ( normal pour un vampire ).Belle bande sang, heu son ...