Daniel Auteuil nous livre une adaptation très classique, je dirais même ' à l'ancienne ' du roman de Pagnol. L'image est très belle et très soignée, de même que la bande son. Daniel Aureuil et Kad Merad sont irréprochables dans leurs rôles respectifs. Et pourtant... Ce film se laisse regarder comme une carte postale. Il y manque l'intensité dramatique et l'émotion dont Claude Berri avait réussi à animer 'Jean de Florette ' et 'Manon des Sources'. Cette 'platitude' est due en partie à l'interprétation de certains rôles : la jeune actrice qui incarne la fille du puisatier n'est pas crédible, et son 'fiancé' ne s'en sort pas mieux. Puisse Auteuil être un peu plus inspiré dans le choix de ses acteurs s'il poursuit son projet d'adapatation au cinéma de la trilogie de Pagnol...

True Grit est un western assez classique. D'accord avec jfs. On a déjà vu de meilleurs films des frères Coen, même si celui-ci mérite d'être vu ne fut-ce que pour le personnage interprété par Jeff Bridges, qui est grandiose... Matt Damon m'a laissé plus sceptique dans le rôle du Ranger un peu benêt...

Parlons d'abord des défauts du film: trop long (il pourrait être raboté de 30'), des invraisemblances dans le scenario, certains personnages caricaturaux ( je vise essentiellement Max...), certains messages trop lourdement appuyés, comme la fin par trop mélo et larmoyante...) Mais ces faiblesses ne nuisent pas au charme de l'ensemble : 'Les petits mouchoirs' est un film plaisant et réussi; les états d'âmes et les expériences diverses de cette bande de potes nous replongent avec vérité, émotion et humour dans certains pans de notre propre vécu. Avec un côté grinçant aussi, laissant apparaître ce que le vernis de l'amitié peut cacher des jardins secrets de chacun des acteurs de cette tragi-comédie... Que dire enfin des interprètes, dont la qualité du jeu contribue grandement au succès du film...

Un film dense, poignant, émouvant, et surtout profondément humain. Qui nous interpelle aussi, sur le sacrifice face à une mort annoncée, sur la notion de ‘martyre’ et sa religiosité. Mais nul besoin d’être croyant pour admirer ces hommes courageux : s’il y a bien sûr l’Amour de Dieu qui leur permet de se transcender et d’aller au bout de leur foi ( cet Amour qui endure tout comme le rappelle frère Christian à un de ses frères moines en proie au doute), il y a aussi une volonté farouche d’être solidaire jusqu’au bout avec les habitants du village avec lesquels ils partagent le quotidien, qu’ils ont appris à respecter et aimer. C’est précisément ce qui donne au film sa dimension universelle, au-delà des enjeux culturels ou religieux. Les interprétations sont sobres et remarquables, mention spéciale bien sûr pour Lambert Wilson et Michaël Lonsdale.

Qu'est-ce qui détermine qu'on ait telle ou telle vie ? Le hasard, parfois, nos choix souvent...Comme le dit Nemo enfant, tant que nous n'avons pas fait de choix, tout reste possible... Un film qui nous fait réfléchir sur nos options de vie, sur le destin qui la transforme, sur l'irréversibilité du temps... Mr Nobody est animé par le souffle de l'inspiration, par ses effets visuels d'une grande beauté qui nous transportent avec bonheur d'une mosaïque à l'autre parmi les multiples vies de Nemo. Voilà un film qui nous rappelle que le cinéma est avant tout un art transcendé par l'image.