Iñaritu aux commandes et un mélange curieux de têtes d'affiches (Bernal vs Pitt), il y avait de quoi être intrigué au départ. Et les fans du genre ne seront pas déçus. Des âmes perdues, des cicatrices à vif (au propre comme au figuré), des sentiments exacerbés, il y a là tout un panel d'émotions dans lequel chacun peut retrouver ses propres misères. Xénophobie hypocrite des touristes à l'égard des autochtones, incommunicabilité désastreuse à l'ère des téléphones mobiles, impuissance gouvernementale et irresponsabilité médiatique, les ironies pointées du doigts sont nombreuses. Sous forme de destins insidieusement liés, répartis sur divers continents et en autant de langues (voire plus d'ailleurs), le tout raconte une enfance fusillée, une adolescence paumée, une espérance claquemurée, une errance désespérée... Manque toutefois à ce kaléidoscope de sentiments en puissance l'aspect charnel, primitif, animal qui hantait l'ambiance chargée de Amores Perros. Cela aseptise peut-être un brin le propos. Mais l'oeuvre reste une leçon humaine d'une richesse éprouvante ...

Film dense mais irrégulier. Comme toujours Inarritu est très à l'aise dans la partie mexicaine, remarquable d'ambiance et portée par l'actrice Adriana Barraza, une présence vraie, toute de douceur et de discrétion et par son personnage, Amélia, la nounou au grand coeur, victime d'un dilemme cornélien mais admirable de dignité devant l'inhumanité de règlements inexorables. Mais étrangement, Inarritu est plus à l'aise, dans la partie japonaise, pourtant très sobre et pour moi la meilleure, que dans la partie marocaine. Inarritu dramatise cette partie marocaine à souhait surtout dans le volet Brad Pitt/Cate Blanchett à tel point qu'il parvient à la rendre lourdingue.Une chose à ajouter c'est intrigant et mérite un coup de chapeau, Inarritu, tout en déroulant son film nous suggère que les trois parties auraient pu se terminer autrement. Bref, pour le Japon 9, pour le Mexique 8 et pour le Maroc 5.

Un grand film oui mais une écriture irrégulière. J'en suis sortie avec l'impression d'avoir vu un film à 2 volets (Maroc - Mexique) entrecoupé d'un documentaire sur le malaise de la jeunesse japonaise qui m'agaçait profondément par ses clichés. Bravo pour les images, la musique et l'interprétation mais trop de longueurs. Film à recouper pour améliorer sa densité.

Splendides images plombées d'émotions diverses, joie, misère, un montage absolument sublime. Ce film n'est pas une détente, un réel exemple de "emotional experience" du cinéma. A ne pas râter sur la grande toile!

Beaucoup de choses à dire sur ce film. Tout d'abord, la réalisation est carrément exceptionnelle ! On a l'impression de voir un film japonais, un film marocain et un film mexicain...Innaritu film la rue comme personne. Et il y a des trouvailles visuelles superbes...bref, un pur plaisir pour les yeux ! Quant au scénario, j'ai trouvé que c'était plus 3 moyen métrages qu'une histoire qui se recoupe. Mais j'ai aimé ces 3 histoires. Mais on peut débattre sur le dénominateur commun de ces 3 histoires. Chacun peut se faire sa propre opinion. Moi j'ai trouvé qu'Innaritu voulait brosser le portrait de 2 pays en voie de développement (Maroc et Mexique) et les confronter à 2 pays industrialisés (USA et Japon). Et puis ce film traite aussi bien entendu le la difficulté de communiquer entre les peuples ou entre personnes différentes (pour la partie japonaise). Bref, c'est un film plus lyrique que ses films précédents. Peut-être qu'il y a un peu moins d'émotion. Mais c'est un pur bijou cinématographique et on garde les images en tête bien longtemps après les avoir vues.